Test Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate. Un roguelite inspiré d'Hadès

Le test du jeu Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate, édité par Super Evil Megacorp et développé par Super Evil Megacorp, a été réalisé sur PC.

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Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate

Cowabunga, les ninjas sont de retour ! Avec Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate, Super Evil Megacorp et Viacom tentent de donner un coup de nunchaku à la formule roguelite populariser par le megahit Hadès en la transposant dans l’univers des célèbres tortues. Un pari audacieux, surtout quand on sait à quel point la licence a brillé ces dernières années dans des beat ‘em up nerveux comme Shredder’s Revenge. Cette fois, exit le défilement horizontal, place aux run frénétiques et aux choix stratégiques, dans une aventure où Splinter a disparu, où les portails dimensionnels s’ouvrent dans tout New York, et où nos héros en carapace doivent une nouvelle fois sauver la ville.
Mais alors, cette recette façon Hadès réussit-elle à capturer l’esprit des TMNT, ou se contente-t-elle de surfer sur une vague déjà bien connue ? Saisis ta part de pizza, installe-toi, et voyons si Splintered Fate est une pizza aux peppéronis 4 fromages gratinée comme il faut, ou une pizza à l’ananas et brocolis réchauffé au micro-onde. Découvrez le test de Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate sur PC, également disponible sur Nintendo Switch, et Apple Arcade depuis le 6 novembre 2024.

Splintered Fate offre une expérience fidèle à l’univers des Tortues Ninja, avec une histoire immersive qui exploite l’essence même de la franchise

L'histoire de Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate

L'histoire commence avec l'enlèvement de Splinter, le chef et sensei des Tortues Ninja, par leur ennemi juré Shredder et son Clan Foot. Projeté dans une autre dimension, Splinter laisse derrière lui un New York envahi par d'étranges portails violets. Face à cette menace, Michelangelo, Raphaël, Donatello et Leonardo doivent mettre leurs différences de côté et se lancer dans une mission de sauvetage.

Le scénario est écrit par Tom Waltz, un des auteurs emblématiques des comics IDW Publishing, qui a notamment co-écrit The Last Ronin avec Kevin Eastman, co-créateur des Tortues Ninja. Cette caution rassure les fans, et le jeu propose un récit simple mais efficace, ponctué d'une narration dynamique qui rappelle le travail réalisé sur Hades.

Le titre brise le quatrième mur à plusieurs reprises et intègre les mécaniques de jeu dans ses dialogues, offrant ainsi une expérience narrative fluide et immersive.

Côté fidélité à la licence, Super Evil Megacorp a effectué un travail minutieux. En plus des tortues, le casting comprend April O’Neil, Shredder, Bebop & Rocksteady, Karai, Leatherhead et les Mousers. Les environnements iconiques comme les égouts, les toits de New York, les docks ou encore les rues sous haute surveillance policière renforcent l'immersion et respectent l'univers TMNT.

Si Splintered Fate réussit une chose, c’est bien sa fidélité à l’univers des Tortues Ninja. L’écriture des personnages est soignée et apporte de nouvelles nuances aux héros, rendant chacun d’eux plus distinct et plus profond. On découvre notamment un Michelangelo plus affecté par l’enlèvement de Splinter, renforçant son rôle de Benjamin de la fratrie, tandis que Raphaël, toujours aussi impulsif, est ici dépeint comme le moins intellectuel des quatre, ce qui donne une nouvelle explication à son tempérament explosif. Ces subtilités dans le développement des personnages, couplées à un doublage de qualité (avec notamment Roger Craig Smith pour Raphaël, qui rappelle inévitablement son rôle de Sonic), font de Splintered Fate une des meilleures représentations récentes des Tortues en jeu vidéo.

Game System

Avec Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate, la licence TMNT s’éloigne des beat ‘em up classiques qui ont forgé son succès vidéoludique récent ou ancien, comme Turtles in Time ou Shredder’s Revenge, pour embrasser pleinement le genre du roguelite. Le titre repose sur une boucle de jeu dynamique et exigeante, où chaque run plonge les joueurs dans une série d'affrontements successifs contre des ennemis variés, avec une difficulté progressive et des améliorations temporaires à récolter au fil des salles. L’inspiration majeure de Splintered Fate est évidente : le jeu suit presque à la lettre la structure de Hades, un des roguelites les plus acclamés de ces dernières années. On retrouve ainsi une progression fondée sur des échecs successifs permettant de débloquer des améliorations permanentes et d’approfondir un scénario morcelé, révélé au fur et à mesure des tentatives. La qualité de jeu comme Ember Knights montre qu’il est possible de suivre le modèle d’Hadès et d’en faire un jeu ayant de la personnalité et beaucoup d’attrait.

Le système de combat est conçu pour être à la fois accessible et engageant, avec des commandes simples mais une exécution qui demande de la réactivité. Chaque Tortue dispose d’un set de mouvements relativement épuré : des attaques de base, une esquive, des outils utilisables en combat, ainsi qu’une capacité spéciale propre à chaque personnage. Là où le jeu tente de se démarquer, c’est par les spécificités individuelles des héros : Donatello récupère des points de vie en entrant dans une nouvelle salle, Leonardo privilégie un équilibre entre attaque et défense, Michelangelo se distingue par son agilité et Raphaël bénéficie d’un taux de coup critique plus élevé, ce qui encourage à adapter son style de jeu en fonction du personnage sélectionné. Cependant, malgré ces variations, les mécaniques restent relativement simplistes, ce qui limite les différences de sensation entre les runs. Contrairement à Hades, où chaque partie peut radicalement changer en fonction des armes et des boons obtenus, Splintered Fate propose des choix plus limités, rendant l’évolution des runs moins marquante sur le long terme.

L’un des défis majeurs des roguelites est de maintenir un sentiment de fraîcheur et de surprise à travers des niveaux générés procéduralement. Splintered Fate mise sur cette approche en proposant une structure de salles enchaînées de façon aléatoire, dans lesquelles le joueur doit affronter des ennemis ou relever des défis pour progresser. Si cette construction permet une certaine variété théorique, le manque de diversité dans les salles et les objectifs nuit à la rejouabilité. Contrairement à Hades, où chaque biome possède une identité marquée avec des mécaniques propres, ici les environnements restent relativement similaires et n’introduisent pas suffisamment de nouvelles dynamiques pour renouveler l’expérience.

Le manque d’évolution au fil des runs se fait particulièrement sentir dans la construction des combats. Les salles tendent à suivre une structure très standardisée, où les vagues d’ennemis surgissent de manière prévisible, sans véritable surprise ou variation notable. L’agencement des arènes manque également d’éléments interactifs ou de verticalité qui auraient pu enrichir la jouabilité. On aurait pu imaginer des pièges environnementaux, des plateformes dynamiques ou des éléments destructibles influençant les affrontements, mais Splintered Fate reste ici sur une conception assez basique du level design, qui privilégie l’efficacité à l’innovation.

Les combats de boss offrent néanmoins un sursaut de variété. Certains affrontements se démarquent grâce à des variantes intéressantes, comme Leatherhead qui peut être rejoint par les Punk Frogs, ou Karai qui passe en mode rage noire. Ces modifications apportent un semblant de fraîcheur aux runs, mais elles restent trop rares pour compenser la redondance des niveaux classiques.

Les jeux mettant en scène les Tortues Ninja ont toujours mis l’accent sur la coopération et l’esprit d’équipe. Ce choix joue en faveur de l’immersion, car on ressent la dynamique fraternelle qui fait le charme des aventures des héros en carapace. Ici, le jeu permet un mode coopération en local, plusieurs joueurs jusqu’à quatre peuvent ainsi s’aventurer ensemble dans l’univers du jeu. Ce mode rééquilibre en partie l’intérêt de l’expérience en permettant de retrouver l’essence même des TMNT : la synergie entre les frères, chacun avec ses forces et faiblesses. Cela rend les runs plus dynamiques et permet une plus grande diversité dans l’approche des combats. 

Graphisme

Le style visuel adopte un rendu cartoon coloré fidèle à l'univers des Tortues Ninja. Les animations sont fluides, avec des attaques qui retranscrivent bien l'énergie, la célérité des combats. Les décors reprennent les environnements iconiques de la licence et offrent une bonne variété. Même si dans l’ensemble, les environnements sont un peu vide.
Il y a cependant dans l’inertie des mouvements, la dynamique un peu molle du jeu… quelque chose qui fait que le jeu manque d’impact. Les coups ne claquent pas, on ne ressent pas vraiment le choc des combats, et dans un jeu d’action cela me gêne pour vraiment m’immerger.

Bande son

Les musiques s'inspirent des mélodies classiques des Tortues Ninja tout en proposant des compositions originales, mais bon sang que c’est mou ! J’ai l’impression d’écouter des musiques d’attente ou d’ascenseur, et avec l’impression générale de mollesse des combats, cela renforce un sentiment d’éloignement de l’action, le contraire de ce que je recherche.
Les voix des personnages sont par contre très convaincantes et participent à l'immersion, notamment dans les dialogues humoristiques et les références au quatrième mur.

Bande annonce du jeu Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate

Disponible à l'achat sur :

PC 27.99€

Switch 27.99€

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