Test Asgard's Fall : une plongée frénétique dans la mythologie nordique

Le test du jeu Asgard's Fall, édité par Assemble Entertainment et développé par Soulpotion, a été réalisé sur PC.

Couverture de l'article : Test Asgard's Fall : une plongée frénétique dans la mythologie nordique

Sommaire

Table des matières

Asgard's Fall

Test Asgard's Fall : une plongée frénétique dans la mythologie nordique

Royaume des Æsir, patrie d’Odin et de Frigg, Asgard trône fièrement au sommet d’Yggdrasill, l’arbre-monde, loin des terres gelées de Niflheim et des déserts de feu de Muspellheim. Dans les mythes nordiques, l’équilibre entre les Neuf Royaumes est sans cesse menacé par les forces du chaos — les Jötnar, ces géants primordiaux issus du Ginnungagap, et les intrigues des dieux eux-mêmes. C’est dans ce foisonnement de runes, de prophéties et de haches ensanglantées que le jeu vidéo Agard’s Fall inscrit son récit.

Développé par le petit studio allemand Soulpotion et édité par Assemble Entertainment en partenariat avec Inscinct3, le jeu est disponible depuis le 9 avril 2025 en early access. Nouvelle plongée vidéoludique dans l’univers touffu et fascinant des sagas scandinaves, Asgard’s Fall tente d’ériger sa propre version du Ragnarök. Mais entre deux coups d’épée et une corne d’hydromel à vider, que vaut réellement cette nouvelle tentative de revisiter le titre Vampire Survivor à la sauce mythologie nordique et action-RPG ?

Ni simple clone, ni révolution : Asgard’s Fall trouve sa voie entre mythologie nordique et gameplay affûté
  • Asgard´s Fall

    Asgard´s Fall

  • Asgard´s Fall

    Asgard´s Fall

  • Asgard´s Fall

    Asgard´s Fall

L'histoire de Asgard's Fall

Plus qu’un récit structuré, Asgard’s Fall utilise la mythologie nordique comme un prisme esthétique et narratif. Les dieux, les runes, les royaumes comme Midgard ou Helheim : tout cela sert avant tout de toile de fond à un univers visuel dense, cohérent et immédiatement évocateur. Ici, pas de longues cinématiques ou de rebondissements scénaristiques complexes — ce n’est pas le propos.
Le jeu réussit pourtant à capturer l’essence de cette mythologie pour en faire un terrain de jeu immersif. En incarnant un viking ou une figure mythologique, on s’imprègne naturellement d’un vocabulaire bien à lui, où les termes runiques et les allusions aux panthéons anciens nourrissent l’ambiance générale.

Asgard's Fall
Asgard's Fall

Dans le fond, l’histoire tient davantage du prétexte que d’un axe central, et c’est assumé. Comme dans tout bon clone de Vampire Survivors (Poncle), le cœur du jeu réside dans la montée en puissance du personnage et l’extermination massive d’ennemis. Ce qui compte ici, c’est que chaque héros, chaque monstre, chaque boss, chaque arme ou pouvoir s’intègre parfaitement à cette mythologie revisitée. L’arbre d’évolution et le système de progression respectent cette logique et donnent une vraie cohérence à l’ensemble. Et surtout : ça fonctionne.

Game System

16/20

Ah, les Vampire Survivors-like… ce genre né presque par accident, sur mobile, dans le coin d’un développeur qui traînait du côté des jeux de hasard et des mécaniques de slot machines. Ce n’est pas anodin. Car pour comprendre pourquoi on enchaîne les parties à s’en oublier d’aller couper du bois pour l’hiver, il faut comprendre ce qui fait vibrer notre petit cortex.
Des études montrent que l’addiction aux jeux d’argent n’est pas liée à la récompense elle-même, mais à l’anticipation du gain. C’est le "peut-être que" qui déclenche le shoot de dopamine. Les devs ont très bien intégré ça depuis longtemps — le loot, c’est ce frisson du "qu’est-ce que je vais choper cette fois", et c’est ce qui nous tient.

Asgard's Fall
Asgard's Fall

Asgard’s Fall l’a bien compris. Chaque partie est une quête de puissance aléatoire. Le principe est simple : vous êtes balancé sur une grande carte assez vide, des vagues d’ennemis vous tombent dessus comme la grêle sur le toit d’un longhouse (maison viking), et vous tapez automatiquement. Chaque ennemi mort vous file un peu d’XP, et à chaque montée de niveau, un loot : sorts, invocations, armes, le tout tiré au hasard parmi trois propositions. Il y a de tout, et surtout beaucoup, beaucoup de combinaisons possibles.
Votre personnage, limité en nombre d’emplacements, doit faire des choix. Une fois votre stuff plein, chaque niveau permet d’upgrader vos équipements. Le but ? Devenir un demi-dieu invincible, l’équivalent numérique d’un Kratos sous caféine.

Asgard's Fall
Asgard's Fall
Asgard's Fall
Asgard's Fall

Et là où Asgard’s Fall sort son bouclier du lot, c’est avec son système d’optimisation à base de table de runes. Imaginez un quadrillage, façon jeu de stratégie, sur lequel vous placez des pastilles de stats : +5 dégâts, +15% vitesse d’attaque, etc. Jusque-là, normal. Mais certaines pastilles boostent les valeurs de celles situées à côté, parfois jusqu’à +150%. Et pour les plus tatillons, il y a même des super-pastilles qui ne s’activent que si elles sont entourées de suffisamment de runes spécifiques. Résultat : on se retrouve à faire de la micro-gestion pour optimiser le tout et se construire une machine à tuer invincible… ou un tank à la régénération plus rapide que l’hydre.
La vraie différence avec Vampire Survivors, en dehors de ce tableau de stats, c’est aussi la possibilité de viser ses attaques (à la main ou via un auto-lock dans les options), ce qui ajoute un peu de skill à l’ensemble. Vous voyez la zone d’attaque des ennemis, ce qui oblige à penser vos déplacements, et non juste à courir en rond comme un dératé.

Asgard's Fall
Asgard's Fall

Côté gameplay pur, c’est classique du genre : les ennemis sont des Lemmings un peu décérébrés qui vous foncent dessus. La meilleure stratégie reste de tourner pour les regrouper et les exploser par paquet, histoire de maximiser l’XP. C’est efficace, mais un peu redondant.

Un combat de boss
Un combat de boss

Les boss, en revanche, sauvent l’honneur : patterns variés, attaques surprises, duels tendus… et si vous traînez, ils appellent leurs potes. On sent un vrai effort ici.
Un petit bémol pour les maps, qui pour l’instant manquent d’identité — visuellement réussies, oui, mais aucune différence de gameplay notable à signaler. Peut-être que ça viendra avec le contenu à débloquer, je n’ai pas encore finis les jeux, mais les premières maps sont toutes similaires.
Enfin, mention spéciale au système de progression permanente : vous gagnez des points pour booster durablement votre personnage (plus d’énergie, dégâts de base, portée…), et vous looterez aussi des ingrédients qui permettent de forger des runes. Ces runes offrent des bonus passifs à équiper avant chaque run. Attention cependant : les ressources pour les créer sont limitées, donc choisissez bien vos priorités. Comme dirait un vieux skald, "on ne sculpte pas sa légende avec du hasard".

Asgard's Fall
Asgard's Fall

Graphisme

12/20

Là encore, Asgard’s Fall suit la recette bien huilée de Vampire Survivor : du gros pixel qui tâche, comme une hache mal affûtée.
Le foisonnement, lui, est bien là : voir l’écran se remplir jusqu’à l’étouffement de monstres déchaînés reste un petit plaisir sadique. On avance, on tournoie, et ça explose de partout. Le chaos visuel participe clairement à l’adrénaline.

Asgard's Fall
Asgard's Fall

Mais soyons francs comme un berserker mal réveillé : le pixel est parfois trop grossier. On ne demande pas un Ragnar photoréaliste en 4K, mais il arrive qu’on peine à distinguer ce qu’on a en face de nous. Dommage, car certaines attaques, invocations, voire certains ennemis ou boss, ont un vrai potentiel de charisme. Il manque juste un trait plus net, une direction artistique plus affirmée, un petit je-ne-sais-quoi qui ferait la différence entre un rendu "indé fainéant" et un style "old school qui a de la gueule".
Le pixel peut être minimaliste comme dans Zombie Night Terror (NoClip), stylisé comme dans Hyper Light Drifter (Heart Machine) ou même crasseux façon Nidhogg (Messhof). Mais ici, on a parfois plus l'impression d’être dans un brouillard de sprites que dans une légende nordique pixelisée.

Asgard's Fall
Asgard's Fall

Bref, vous m'avez compris, le jeu manque un peu de cohérence esthétique, même si dans le feu de l’action, on finit par s’y faire… tant qu’on n’essaye pas de comprendre ce qui nous a tué.

Bande son

11/20

Sur ce point, Asgard’s Fall s’éloigne de la formule Vampire Survivor… mais ce n’est pas un raid réussi. Là où son modèle assume ses boucles audio cheap et ses bruitages d’époque, ici tout est plus propre, plus léché… mais aussi beaucoup plus discret.
Les bruitages sont corrects, rien à dire, ils font le taf. Mais côté musique ? C’est trop calme. Trop neutre. On arpente les champs de bataille du Ragnarök avec une petite ambiance en fond, à peine de quoi faire vibrer une corde de lyre elfique.
Et c’est là que le bât blesse (ou plutôt que la hache ricoche) : ce qu’il aurait fallu, c’est une bande-son qui tabasse, du métal viking façon Amon Amarth, du tonnerre sonore qui rugit comme un Jötunn en colère, pas une musique d’ascenseur.

L’univers s’y prête pourtant parfaitement : des dieux, des monstres, des runes, des boss à faire trembler le Bifröst... Et nous, on se balade là-dedans avec des nappes sonores molles comme un hydromel éventé.
La direction sonore manque de punch, là où elle aurait pu être un véritable moteur de l’expérience. Dommage, car une bande-son bien burnée, bien épique, aurait pu sublimer le sentiment de montée en puissance qu’on ressent au fil des loots.

Asgard's Fall
Asgard's Fall
Asgard's Fall
Asgard's Fall

ConclusionMon avis concernant Asgard's Fall sur PC

15/20

Asgard’s Fall n’est pas un simple clone de Vampire Survivors à la sauce viking. C’est un jeu qui, sans réinventer le genre, sait y injecter suffisamment de mythologie nordique, de mécaniques bien pensées et de systèmes d’évolution intéressants pour se forger une identité propre. Son tableau de runes à optimiser, ses boss bien calibrés et son ambiance globale font de chaque run une expérience satisfaisante, parfois même grisante, à défaut d’être toujours surprenante.
En l’état, Asgard’s Fall reste une base solide, un early access prometteur qui saura séduire les amateurs du genre. Mais pour mériter sa place au banquet des héros, il lui faudra encore affûter ses lames, muscler sa direction artistique, et surtout, faire rugir ses enceintes comme il fait rugir ses armes. Parce qu’un Ragnarök sans bruit, c’est un peu comme une corne sans hydromel : ça fait le geste, mais ça manque de goût.

Bande annonce du jeu Asgard's Fall

Prix en ligne

Commander en ligne Acheter Asgard's Fall

Prix de base 6.99 €

Chaise gaming