Rendering Ranger: R² [Rewind] - Test du chef-d'oeuvre méconnu de la Super Nintendo

Le test du jeu Rendering Ranger: R² [Rewind], édité par Ziggurat et développé par Ziggurat, a été réalisé sur PC.

Rendering Ranger: R² [Rewind] - Test du chef-d'oeuvre méconnu de la Super Nintendo

Sommaire

Table des matières

Rendering Ranger: R² [Rewind]

Rendering Ranger: R² [Rewind] - Test du chef-d'oeuvre méconnu de la Super Nintendo

En 1995, alors que tout le monde tentait encore de se remettre de l’arrivée fracassante de la PlayStation, un jeu venu de nulle part faisait une apparition discrète au Japon : Rendering Ranger R2. Trois ans de développement, une sortie confidentielle sur une Super Nintendo en fin de vie… Autant dire que ce titre était plus rare qu’un joueur de Street Fighter II qui n’abusait pas du Hadoken.
Manfred Trenz, le génie derrière Turrican, et les développeurs de Rainbow Arts livraient là ce que beaucoup considèrent comme l’exploit technique ultime de la Super Nintendo. Mais entre pépite cachée et arnaque marketing, où se situait réellement ce jeu ? Pas besoin de monter dans votre DeLorean, Rendering Ranger R2 est ressorti sur Steam sous le nom Rendering Ranger: R²  [Rewind] et toutes les plateformes, vous permettant sans effort de faire un saut dans le passé grâce à l’éditeur Ziggurat Interactive. Découvrez le test de Rendering Ranger: R²  [Rewind], disponible depuis le 20 mars 2024.

Grâce à sa réédition, le jeu sort enfin de l’ombre et permet aux joueurs de mettre la main sur une pièce qui était autrefois un mythe réservé aux collectionneurs
  • Rendering Ranger: R² [Rewind]

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L'histoire de Rendering Ranger: R² [Rewind]

14/20

Le scénario ? Absent. L’intro ? Inexistante. On allume la console, on appuie sur Start, et bam !, on est projeté direct dans l’action. Qui sommes-nous ? Pourquoi combattons-nous ? Est-ce qu’on doit sauver un président kidnappé ou sa fille comme dans tous les jeux de l’époque ? Mystère et boule de chewing-gum Hollywood. Ce flou artistique s’explique par l’origine du projet : initialement conçu comme un shoot pur, l’éditeur Softgold a insisté pour qu’on y injecte un peu de Contra et de Turrican dans la tambouille. Résultat ? Un mélange explosif qui aurait fait rêver Michael Bay.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Sauf que la collaboration entre Manfred et Softgold s’est apparemment déroulée dans une ambiance digne d’un conseil de guerre entre le KGB et la CIA. L’éditeur lâche l’affaire, trouvant que ce jeu ne se vendra jamais en 1995 (probablement trop occupé à voir si Virtual Boy allait sauver l’industrie, spoiler : non). Après moult péripéties, seul Virgin Japan s’intéresse au projet et sort le jeu à environ 5 000 exemplaires. Autant dire qu’il est plus dur à trouver que des gamers qui kiffent Shaq-Fu.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
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Rendering Ranger: R² [Rewind]
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Game System

14/20

Niveau construction des niveaux, on est dans du classique. Un mélange entre Contra (avancer et tirer sur tout ce qui bouge) et Turrican (exploration et gros canons), saupoudré de phases shooter bien nerveuses.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Les premiers level vous font parcourir le jeu à pied. L’ambiance rétro 16 bits est tout de suite présente. On avance, on détruit les ennemis qui se présentent, on saute pour récupérer les power-up… Vous allez pouvoir tirer dans les 7 directions (quand vous visez vers le bas, vous vous baissez) pour détruire des hordes d’ennemis qui vont se presser sur le scrolling. Première impression d’un Run’n Gun avec le recul : pourquoi diable mon personnage fait-il avancer le scrolling quand il est au milieu de l’écran ?

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Cet élément de gameplay est très dommageable. Ainsi, pour en mettre plein les mirettes, les ennemis ont des sprites très imposantes. Donc, en étant tout près du bord de l’écran, je n’ai pas le temps en avançant de réfléchir, je tire en boucle. Et je détruis tous les ennemis qui se présente, sans vraiment avoir pris conscience de ce que je faisais.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]
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C’est un des plus gros reproches que je fais au jeu, et c’était une épidémie très répandue à cette période, l’action devient bourrine plutôt que grisante. Prenez un Contra, celui de la SNES pour comparer ce qui est comparable. Les ennemis sont plus petits, votre personnage aussi, le jeu est moins RAPIDE, et du coup, j’ai le temps de voir arriver les tirs, je suis obligé de viser pour tuer les ennemis, ce qui n’empêche pas le jeu d’être Ultra Nerveux ! Vous me direz que ce n’est pas très fairplay de comparer Rendering Ranger: R2 avec le meilleur Run’n Gun de l’époque. Certes. Mais aujourd’hui en 2025, je pense qu’il est important de garder un regard objectif et de ne pas se laisser attendrir par la nostalgie.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Mais ce point ne doit pas non plus cacher toutes les bonnes idées du titre. Déjà, le fait d’alterner entre Run n Gun et Shoot em Up est une excellente idée pour renouveler un gameplay qui aurait été moribond. Petite subtilité sympa : dans les niveaux de shoot, on peut pivoter son vaisseau pour faire face aux vagues d’ennemis. Très utile, surtout dans le niveau 7, qui joue avec la gravité et les scrollings qui vont dans tous les sens.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
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Ensuite même les parties Run n gun recèlent de bonnes trouvailles. Ainsi, vous ne serez pas toujours limité à une avancée en ligne droite, mais vous pourrez par moment choisir votre itinéraire.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
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Le système d’armes est aussi old-school, on ramasse des power-ups vous permettant de faire évoluer vos 4 type d’armes et si on meurt, on redescend d’un cran en puissance. Autrement dit, perdre une vie peut transformer un vaisseau surarmé en un pauvre vaisseau lambda qui ferait peine à voir. Heureusement, on a aussi droit aux super-bombes, qui explosent à l’écran avec une satisfaction digne d’un combo réussi dans Killer Instinct.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Ah, et bien sûr, les boss sont gigantesques, prennent plusieurs écrans, et sont de plus en plus fréquents. À tel point que le dernier niveau n’est qu’une succession de boss, une sorte de Super Boss Rush Turbo Championship Edition. Pas facile, mais un système de mot de passe permet de progresser sans tout refaire. En bref, si vous avez survécu à Battletoads (1991), vous devriez pouvoir gérer.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Les ajouts de cette réédition ? Outre les classiques filtres et autres formats d’écran que vous pourrez choisir, il y a un élément très pratique, le rembobinage. Finit les crises de nerfs parce que vous n’aviez pas vu la petite balle qui va déclencher un game over. D’une simple pression de la gâchette, vous allez pouvoir rembobiner jusqu’à environ une minute de gameplay, rendant le jeu beaucoup (mais vraiment beaucoup) plus accessible. Cela plus la possibilité de sauvegarder, vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas aller jusqu’au générique de fin.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Graphisme

17/20

Et là, c’est le moment où on sort les gros mots : Rendering Ranger R2 est un monstre technique. On parle d’un jeu qui aurait cloué le bec à tous ceux qui disaient que la Super Nintendo était à la ramasse comparée à la Megadrive. On a droit à des scrollings parallaxes ultra fluides, un nombre hallucinant de sprites à l’écran, et surtout pas un seul ralentissement contrairement à d’autres jeux de l’époque.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
Rendering Ranger: R² [Rewind]

Les effets visuels explosent la rétine : zooms, transparences, déformations… tout y est. C’est tellement beau qu’on aurait presque l’impression d’être sur Neo Geo. Mais si techniquement le jeu est une claque, il ne faut pas oublier les défauts que j’ai déjà relevé dans la partie gameplay. Les sprites immenses ont l’inconvénient de rendre plus difficile les subtilités de gameplay, l’esquive des balles, la mobilité. Le jeu est donc plus rigide de par ses choix esthétiques.

Bande son

13/20

Là, par contre… c’est le drame. Les musiques sont aussi mémorables que l’OST d’un film d’action de Steven Seagal. Chris Huelsbeck, compositeur emblématique de Turrican, n’a pas participé au projet, et ça se sent. Pas de mélodies épiques, pas de rythmiques marquantes, juste des pistes qui font le job sans plus.

Heureusement, les bruitages sont bien pêchus, et vu que vous passerez 95 % du temps à tirer et exploser des trucs, autant dire que ça compense largement.

Rendering Ranger: R² [Rewind]
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ConclusionMon avis concernant Rendering Ranger: R² [Rewind] sur PC

16/20

Rendering Ranger: R2, c’est un peu le syndrome de l’élève surdoué mais mal entouré : un prodige technique qui aurait pu marquer l’histoire, mais plombé par des choix de gameplay discutables, hélas trop répandus à l’époque. Aujourd’hui, grâce à sa réédition, il sort enfin de l’ombre et permet aux joueurs de mettre la main sur une pièce qui était autrefois un mythe réservé aux collectionneurs.
Si vous aimez les jeux qui en mettent plein la vue, avec un défi corsé et une ambiance old-school, vous y trouverez votre compte. Mais ne vous attendez pas à un chef-d'œuvre oublié du run’n gun. Rendering Ranger: R² brille par sa technique et l’alternance entre run’n gun et shoot’em up. Heureusement, avec le rembobinage et les sauvegardes, on peut enfin en profiter sans s’arracher les cheveux.

Un titre à découvrir pour la culture et le plaisir des yeux… mais pas un indispensable.

Bande annonce du jeu Rendering Ranger: R² [Rewind]

Disponible à l'achat sur :

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Prix de base 9.75 €

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