Test de The Deadly Path : un jeu de cartes stratégique et impitoyable

Le test du jeu The Deadly Path, édité par Fireshine Games et a été réalisé sur PC.

Sommaire

The Deadly Path

Édité par Fireshine Games et Drillhounds, développé par Owlskip Enterprises, The Deadly Path n’est pas un simple jeu de cartes. C’est une plongée en enfer où chaque décision façonne un royaume maudit. Ici, vous n’êtes pas le héros. Vous êtes l’entité infernale qui tisse les fils du chaos, une force implacable bâtissant un empire de cendres et de souffrance.
Inspiré par Dungeon Keeper et les mythes démoniaques de Milton et Dante, ce jeu solitaire exigeant vous met au défi de bâtir, gérer et sacrifier avec une précision diabolique. Serez-vous le maître impitoyable qui façonne son royaume avec ruse et cruauté, ou une simple âme errante broyée par les rouages infernaux que vous avez vous-même mis en place ? En avez-vous seulement le courage ? Faites-vous une idée en découvrant le test de The Deadly Path disponible sur PC via Steam depuis le 24 mars 2025.

Avec sa mécanique exigeante et sa tension permanente, The Deadly Path parvient à rendre un jeu de cartes solitaire aussi oppressant que stratégique

L'histoire de The Deadly Path

Dans The Deadly Path, vous ne jouez pas un héros. Vous n'êtes ni un sauveur, ni un chevalier porteur de lumière. Vous êtes l'ombre rampante, la terreur ancienne, la divinité infernale qui étend son règne sur un monde condamné. Ici, point de rédemption, point de salut. Seulement la marche implacable du mal qui façonne son empire.

À l'image de Lucifer dans Le Paradis Perdu de Milton, ou des seigneurs démoniaques de Dante et Bosch, vous êtes une entité monstrueuse, régnant sur les cendres d’un royaume en perpétuelle expansion. Vous ne naissez pas tout-puissant. Votre force est un lent supplice, une ascension faite de souffrances et de sacrifices. Il vous faudra bâtir votre domaine, ériger vos forteresses d’obsidienne, modeler les entrailles de votre propre enfer. Mais ce pouvoir a un prix.

Régulièrement, votre divinité exige des offrandes. Elle est vorace, insatiable. Une offrande n’est pas un simple tribut : elle est le reflet de votre ascension, un témoignage de votre puissance. Plus vous prospérez, plus la dîme que vous devez verser est grande. Oserez-vous faillir à cet appel ? Car ceux qui échouent à satisfaire leur divinité découvrent un sort bien pire que la damnation elle-même.

Il n’y a pas d’histoire à proprement parler. Pas de grande fresque épique, ni de légende à raconter. Seulement un monde qui vit et respire au gré de vos décisions. Inspiré par Dungeon Keeper, The Deadly Path vous place du côté des ténèbres, avec ce frisson exaltant de jouer le méchant, de tisser les fils du chaos et d’observer le monde s’effondrer sous votre influence.
Ici, chaque construction est une cicatrice de plus sur le corps du monde. Chaque action, chaque choix est une pierre supplémentaire vers une apocalypse inéluctable. Et pourtant, cet enfer n’est pas celui de l’horreur brute ou de la peur viscérale. Il est séduisant, fascinant, accessible à tous. Car ce qui importe, ce ne sont pas les cris des âmes damnées, mais les rouages subtils d’un empire infernal qui se met en place, une mécanique infernale qui tourne avec une précision diabolique.
Il ne tient qu’à vous de décider jusqu’où vous irez… et ce que vous laisserez derrière vous sur ce sentier de ruine.

Game System

The Deadly Path est un jeu de cartes solitaire où le joueur doit faire prospérer son royaume tout en gérant des ressources limitées et en anticipant les contraintes imposées par sa divinité. Chaque partie est une course contre le temps, où une mauvaise gestion des ressources peut rapidement mener à l’échec.
Le jeu repose sur un système d’exploration progressif. Au début, les cartes représentant les lieux sont face cachée et doivent être explorées avant de pouvoir être utilisées. Chaque lieu découvert détermine quels bâtiments peuvent être construits. Par exemple, un Décombre permet d’ériger un Charnier, tandis qu’un Chemin vide peut accueillir un Taudis. L’expansion du royaume repose donc sur une part d’aléatoire, obligeant le joueur à s’adapter à la disposition des terrains disponibles.

L’exploration a un coût croissant en fonction de la distance du lieu par rapport à la base initiale. Plus un lieu est éloigné, plus son excavation demande de ressources. Il faut donc trouver un équilibre entre l’extension du territoire et la capacité à entretenir ce qui est déjà construit.
Les ressources principales sont la viande, les os et l’or. Elles sont nécessaires pour effectuer diverses actions :
- Explorer de nouveaux lieux.
- Construire des bâtiments.
- Développer certaines infrastructures.
- Payer l’entretien régulier des bâtiments déjà en place.
Les ressources ne sont pas obtenues instantanément. Une fois un bâtiment construit, il ne produit rien tant qu’un serviteur n’y est pas assigné. Ces serviteurs récoltent régulièrement les ressources disponibles dans les bâtiments où ils travaillent. Un élément clé du jeu est donc de bien gérer l’affectation des serviteurs en fonction des besoins du moment, car ils peuvent être déplacés d’un bâtiment à l’autre en cas de besoin urgent.

L’une des mécaniques centrales du jeu est le coût d’entretien, imposé à intervalles réguliers par la divinité du joueur. Plus le royaume s’étend et plus de bâtiments sont construits, plus le coût d’entretien augmente. Ce coût se règle avec les ressources accumulées et doit impérativement être payé sous peine de pénalités sévères.
Le rythme de l’entretien et de la récolte des ressources est asynchrone :
- L’entretien arrive à des intervalles fixes, toutes les X secondes.
- La récolte de ressources se fait également à intervalle régulier, mais pas nécessairement au même moment que l’entretien.
Ce décalage crée un défi constant : si un entretien tombe avant qu’une récolte ne soit effectuée, il est possible de manquer de ressources pour le payer. Un mauvais timing ou une gestion imprécise des serviteurs peut donc mener à une situation où le joueur se retrouve sans moyen de couvrir ses coûts. Il faut donc toujours garder un œil sur les chronomètres visibles sur vos bâtiments et sur l’entretien.

Si un entretien n’est pas payé une première fois, un avertissement est donné. Au deuxième manquement, la divinité se lasse et c’est le Game Over. Ce système force à une planification rigoureuse : il ne suffit pas d’avoir les ressources nécessaires, il faut aussi s’assurer qu’elles soient disponibles au bon moment.
La mécanique d’entretien transforme The Deadly Path en un jeu de gestion et de timing exigeant. Il faut toujours avoir un œil sur les ressources en circulation, prévoir les dépenses à venir et éviter d’investir trop tôt dans de nouvelles constructions au risque de se retrouver à court au moment critique.

Le jeu évolue au fil des parties : l’expérience acquise permet d’améliorer certains bâtiments ou d’obtenir des compétences spéciales, mais en contrepartie, le coût des entretiens augmente, rendant la gestion de plus en plus complexe. À cela s’ajoutent des menaces externes, comme des incursions hostiles venant perturber l’équilibre précaire du royaume.
Les objectifs de victoire varient selon les parties : atteindre un certain nombre de bâtiments, accumuler une quantité donnée de ressources ou simplement survivre à un nombre défini d’entretiens.
Avec sa mécanique exigeante et sa tension permanente, The Deadly Path parvient à rendre un jeu de cartes solitaire aussi oppressant que stratégique. La moindre erreur peut être fatale, et seule une gestion précise permet de s’imposer sur ce chemin semé d’embûches.

Enfin, The Deadly Path adopte une approche rogue-lite, où chaque partie est unique grâce à la disposition aléatoire des lieux. Mais qui dit rogue-lite dit aussi progression permanente : à chaque échec, vous accumulez des points que vous pourrez investir entre les parties pour obtenir des Charmes, des bonus persistants qui faciliteront vos prochaines tentatives. Au fil de votre survie, vous pourrez également débloquer de nouvelles divinités, de nouveaux domaines et de nouveaux gardiens, chacun apportant des mécaniques spécifiques et renouvelant l’expérience de jeu. Cette évolution constante offre une excellente rejouabilité, où chaque partie est un défi unique et une opportunité de progresser un peu plus loin.

Graphisme

The Deadly Path s’attache à retranscrire une vision cauchemardesque et oppressante des Enfers. Chaque monstre, chaque démon semble issu d’une fresque torturée de Jérôme Bosch ou d’un tableau de Zdzisław Beksiński, avec des formes distordues, des silhouettes agonisantes et des visages figés dans des expressions de souffrance éternelle. Le chara-design est travaillé : les créatures possèdent une véritable identité, oscillant entre l’horreur grotesque et une élégance macabre qui rappelle certaines illustrations de Dante’s Inferno.

L’univers visuel du jeu repose sur une cohérence thématique implacable. Chaque lieu exploré est un fragment d’un royaume de désolation : champs d’ossements où les carcasses blanchies jonchent le sol, rivières de sang stagnantes, citadelles en ruine où les cris des damnés résonnent encore. Les décors ne sont pas de simples arrière-plans, mais une prolongation des mécaniques du jeu, chaque site représentant une fonction et une ressource spécifique. Un charnier suintant servira à récolter la viande putréfiée, tandis que des décombres d’anciens temples fourniront les os nécessaires aux rituels d’entretien.

Malheureusement, si l’intention artistique est louable et l’univers parfaitement en adéquation avec la thématique infernale, l’exécution graphique laisse à désirer. Le trait manque de maîtrise, donnant parfois une impression de brouillon, et l’ensemble manque d’une finition qui aurait permis de véritablement magnifier cette vision infernale. Ce reproche est souvent adressé à des jeux comme Slay the Spire, qui, malgré un style visuel discutable, s’impose comme une référence. Ici aussi, l’atmosphère immersive et les mécaniques solides font oublier ce manque de polissage.

Bande son

Si les Enfers sont censés être un lieu de souffrance et de tourments, la bande-son de The Deadly Path est un tout autre. Les bruitages sont anecdotiques, à peine perceptibles, et manquent cruellement d’impact. Il n’y a aucune voix digitalisée, aucun cri déchirant, aucune rumeur sourde pour donner vie à ce royaume de damnation.

Mais le pire reste la musique. Là où l’on s’attendrait à une partition oppressante, où des chœurs infernaux résonneraient comme dans Doom (Mick Gordon) ou Hellblade: Senua’s Sacrifice, on se retrouve avec une musique d’ascenseur insipide, un fond sonore électro générique libre de droits qui n’évoque en rien les abysses infernales. Le contraste est si frappant que je vous conseille vivement de couper la musique et de créer soi-même l’ambiance adéquate.
Bref, si The Deadly Path brille par son atmosphère graphique et son gameplay exigeant, sa bande-son est une hérésie sonore à oublier immédiatement.

Bande annonce du jeu The Deadly Path

Disponible à l'achat sur :

PC €

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