Test de La Mulana 2 sur PS4. Quand Indiana Jones rencontre la PSX
Le test du jeu La Mulana 2, édité par NIS America et développé par NIGORO, a été réalisé sur PS4.
La Mulana 2
La Mulana 2, la suite du premier La Mulana sorti en 2005 et qui a attendu un Kickstarter réussi en 2014 pour annoncer une suite, reprend pour moi, une lutte entamée de longue date déjà : le retro contre le moderne.
Ce jeu, développé par le studio nippon Nigoro et édité par NIS America, est le héros du rétro. Tout dans ce jeu respire l’hommage appuyé, la nostalgie ancrée, aux jeux vidéo d’avant. Ce Métroidvania parlera t'il aux puristes ? Sans doute, mais aux autres joueurs ? Réponse avec le test de La Mulana 2 sur PS4.
La Mulana 2 est une gourmandise à la saveur parfaite
L'histoire de La Mulana 2
Dans l’œuvre original, vous incarnez Lemeza Kosug, archéologue dopé aux hormones d’Indiana Jones, qui doit débarrasser les ruines de La Mulana des créatures maléfiques qui y ont élu domicile. Dans la suite, c’est à nouveau Xelpud l’ancien qui vous contacte pour vous redemander à nouveau de jouer les ghostbuster, sauf que cette fois, ses motivations sont bien différentes : après votre passage, il a transformé ces ruines en attraction touristique !
Et ces derniers, on les comprend, déserte son parc à cause des créatures malfaisantes qui le fréquente. C’est donc la fille du héros du 1er qui prend la suite, vous incarnez Lumisa Kosugi, archéologue dopée aux hormones de Samus Aran.
Outre le pitch, c’est surtout une ambiance et un humour très japonais avec sa panoplie de PNJ haut en couleur, avec ses boites de dialogues improbables, et ses créatures amusantes (par exemple parmi les monstres, il y en a qui ressemble à des pokémons).
Les fana de retro seront aux anges !
Game System
#mce_temp_url#Comme je l’ai mentionné, La Mulana 2 est le héros du rétrogaming, le chantre du vintage, le ténor du classicisme.
Dans ces mécaniques, le jeu est un métroidvania, à la manière d’un Ori and the Will of the Wisps ou d’un Hollow Knight, vous allez vous déplacer sur une map gigantesque, et faire sans cesse du backtracking, c’est-à-dire revenir sur vos pas pour atteindre un nouveau lieu jusqu’alors inaccessible.
Mais, rétrogaming oblige, le jeu se distingue surtout par une panoplie ahurissante d’objets en tout genre. En cela, il ressemble beaucoup à la série des Castlevania: Symphony of the Night (1997) sur la Playstation.
Le jeu est une succession de salles qui font la taille de l’écran, et en vous déplaçant sur un bord vous faites avancer le scrolling, à la manière d’un Mega Man. Les levels sont constitué essentiellement de pièces composées de plusieurs rangées de plateformes et occupées par des monstres variés. Plus vous avancez, plus vous vous confronterez à des monstres puissants, aux patterns – le motif des mouvements des ennemis qui, une fois connu, permet d’anticiper ses attaques et ses mouvements pour les éviter – compliqués.
Le jeu se révèle donc très simple à comprendre : on se promène, on découvre des équipements, on regarde à quel moment on pourra utiliser son effet, on avance, on fouille en choppant des ressources qui traînent pour les échanger contre les PNJ et autres vendeurs, on atteint le prochain boss, etc., etc.
Je l’avais dit dans un test précédent, mais si je suis très fan des vieux jeux vidéo, j’y rejoue très rarement à l’exception de quelques pépites du multi joueurs comme Bomberman. Pourquoi ? Parce que je trouve souvent les mécaniques lourdes et dépassées. Aujourd’hui, notre connaissance du level design et du gamedesign fait que les bons jeux modernes, en particulier indés, sont beaucoup plus fluides, fun, agréables que les mécaniques anciennes.
Dans La Mulana 2, le jeu qui joue les jusqu’au boutismes du rétro, a conservé jusqu’aux pesanteurs du gameplay passé. Votre perso est lent, il monte les escaliers comme dans les vieux Castelvania (en inclinant la manette en diagonale ce qui fait que parfois, on monte sans le vouloir ou alors on n’arrive pas à monter), votre perso marque l’arrêt quand il saute… Les fana de retro seront aux anges, les autres se demanderont pourquoi tout cela n’a pas été dépoussiéré.
Par exemple les environnements se ressemblent tous du début à la fin, pas forcément au niveau des graphismes, mais au niveau level design. C’est toujours les mêmes couloirs, les mêmes plateformes… Ça manque de variété pour vraiment me tenir en haleine. Prenez le jeu Ori, très classique sur bien des aspects, il reste néanmoins très varié : vous serez dans des plaines luxuriantes, des caves profondes et obscures où la lumière sera le ressort principal de gameplay, des parties aquatiques, des parties plateformes, des parties plutôt maraves et j'en passe ! Ici, c’est plat, à l’image de l’environnement qui ne propose que des lignes horizontales ou verticales (à l’exception des escaliers), c’est trop prévisible, trop répétitif.
Encore une fois, si on prend un jeu comme Spelunker et Spelunky, la parenté est flagrante, mais l’évolution du gameplay ne fut que des avantages, et personne ne regrette la pesanteur relou du vieux spelunker auquel plus personne ne joue.
Toujours dans le côté old school, le jeu est très dur (ça c’est le bon côté du retro), mais parfois pour de mauvaises raisons. Les boss par exemple sont de vrais sacs à PV, et l’ennuie triomphera bien avant de vous une fois que vous aurez cerner le pattern des gros vilains. Du coup, on finit forcément par faire une erreur et patatras, faut recommencer.
Il trouvera son public, j’en suis sûr, car ses mécaniques bien que datées sont très solides ! La variété des ennemis, des raccourcis à débloquer, l’humour absurde, la quantité astronomique d’objets et autres trucs à débloquer… comblera les vieux joueurs qui ne jurent que par les jeux de l’époque 16-32bits. À ceux-là, fan à la vie à la mort des Symphonies of the Night je conseille de prendre La Mulana 2 les yeux fermés. Pour les autres, je serai moins catégorique.
Graphisme
Là encore, on est dans une véritable cure de jouvence. Le temps s’est figé en 1993, et votre manette est celle d’un Playstation 1. Comme dans le jeu 2Dark de Frédérick Raynal, l’aspect retro ne se fait pas par des gros pixels pour appâter le faux joueur de retrogaming de 12 ans qui n’a jamais joué à une Master System de sa vie.
On est ici dans du vrai retrogaming, ambiance 32 bit respecté jusqu’au bout. Les pixels légèrement floutés pour rendre l’aspect un peu lisse, l’animation, la taille des sprites… On jurerait avoir relancé sa playstation, et on se retrouve dans sa chambre d’ado à jouer comme il y a 25 ans (putain comme ça passe…). Les fans apprécieront, rien n’est vraiment fait pour satisfaire des jeunes joueurs aux goûts insensibles à la nostalgie. Et franchement j’admire ce culot, ce parti-pris et cette fidélité à leur public.
Bande son
Au risque de me répéter, on est dans du retrogaming. Dans l’écran titre, on reçoit une bonne vieille musique de jeu vidéo dans les esgourdes ! Et bon sang ça fait du bien. Et je parle bien de musique de jeu vidéo, car souvent, les musiques dans les jeux sont des musiques normales qu’on pourrait entendre dans des films, des dessins animés, ou même à la radio ou en concert en fonction du style. Là, on est dans de la bonne musique qui ne s’entend que si on lance une console ! Et en plus elle est rythmée, cool, variée… Bref c’est du bon.
Niveau sound design, le reste est fidèle à la charte : du retro assumé et de qualité, les bruits du fouet qui claque, des monstres, des boss… du classique et de bonne cuvée.
Mon avis concernant La Mulana 2 sur Sony Playstation 4
Vous l’aurez compris en lisant ce test, tout dépendra de votre sensibilité au retro gaming. Personnellement, si j’ai une tendresse infinie pour Ghouls 'n Ghosts, Super Mario World, Super Castlevania IV ou The Legend of Zelda: A Link to the Past… Je reste nostalgique aux jeux auxquels j’ai joué enfant. Sinon souvent la magie n’opère pas. Si par contre vous êtes plus expert que moi en la matière, et que le retro est pour vous non pas une affaire de nostalgie, mais de sensibilité, alors La Mulana 2 sera sans doute une gourmandise à la saveur parfaite !
En résumé
Les points forts de La Mulana 2
- - Du retrogaming assumé
- - Une ambiance Playstation 1 qui n’est pas si répandue dans la vague retro de l’Indie Gaming
- - Une bande son au top
Les points faibles de La Mulana 2
- - Des mécaniques qui n’ont pas évolué depuis la Playstation
- - Restera austère pour les gamers peu sensibles au retro.
Bande annonce du jeu LA-MULANA 1 et 2
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