Test de Beat Cop sur PS4 : Un point'n'click entre voyous et flics ripoux
Le test du jeu Beat Cop, édité par 11 bit studios et développé par Pixel Crow, a été réalisé sur PS4.
Beat Cop
Quelque chose me dit que les développeurs polonais de Pixel Crows et l’éditeur 11 bits studio, souffrent tous un peu du syndrome de Peter Pan, le syndrome de ceux qui ne veulent pas grandir. Cela se ressent aussi dans le fait de s’accrocher au passé, la nostalgie des choses pas forcément terrible terrible comme les films policiers des années 80, l’humour de Sitcom… Ce genre de truc.
Pourquoi je dis ça ? Parce que Beat Cop est un voyage dans le temps, une plongée en apnée dans les années 80.
Je dois avoir moi aussi le syndrome de Peter Pan, car je trouve cette ambiance tellement addictive, et rien que l’écran titre avec ses gros pixels est pour moi une vraie source de jouvence.
Mais au-delà de la génialitude nostalgique que provoquent les années 80, que vaut Beat Cop ? Réponse avec le test de Beat Cop sur PlayStation 4.
L'histoire de Beat Cop
Mon nom est Jack Kelly, un simple flic qui arpente les rues souillées Brooklyn. Je côtoie la lie de la société, tout ce qu’elle peut produire de plus sale se rejoint ici : les macs, les mafieux, les proprios de sex-shop sordides, les gangers qui s’affichent sans peur dans les rues. Bref, on croise ceux qui réussissent dans le crime, et ceux qui ne sont rien.
Croyez-le, ne croyez-le pas, je n'ai pas toujours été ce pauv’ petit subalterne à la recherche de quelques bagnoles mal garées ou aux pneus lisses pour y coller une prune et faire plaisir aux quotas de la hiérarchie. Avant, j’étais inspecteur.
J’ai été appelé une nuit pour un cambriolage dans une maison cossue d’un quartier huppé. Je suis arrivé très vite sur les lieux : quand la haute société appelle, on rapplique fissa… C’est une autre paire de manches si c’est une simple femme au foyer qui se fait tabasser dans un quartier minable. Mais bref; j’arrive sur place, et je découvre le cambrioleur mort, le coffre-fort forcé et son contenu volatilisé. Ça semble bien trop gros pour être crédible, c’est forcément une mise en scène pour me faire accuser ? Et bah ce n'est pas l’avis de la hiérarchie, car ce que je ne vous ai pas dit, c’est que le manoir, c’est celui d’un put** de sénateur ! Ni une ni deux le capitaine pour ne pas perdre sa place, m’a fait perdre la mienne. Il faut bien que les têtes tombent, même quand ce sont celles de petits gars zélés comme moi.
En tout cas me voilà en bas de l’échelle, à devoir me farcir le sale boulot, coller des PV toute la journée en arpentant la rue qu’on m’a assignée.
En plus de la circulation, je dois m’assurer que le quartier reste assez calme, je fais le tour des commerçants, je fais la vitrine de la police quoi.
Je vais remplacer Fat Mike, un gaillard XXL qui a passé beaucoup trop de temps dans la rue et dans le café du coin à bâfrer des donuts par grappes de douze. Il n’est pas méchant, mais il était plutôt « souple » avec le règlement, si vous voyez ce que je veux dire… En même temps, l’ambiance nauséabonde du quartier boufferait l’intégrité de n’importe qui plus vite que ce bon vieux Fat Mike bouffe ses donuts.
On va faire une journée ensemble, Fat Mike va me montrer un peu comment fonctionne le quartier, et puis après, je vais voler de mes propres ailes.
Mais moi, je n'ai rien à me reprocher pour l’instant, et je compte bien garder mes mains propres. J’ai décidé de me la jouer réglo. Et tant pis si mon chef me met la pression pour faire du chiffre, ou si je galère pour payer la pension alimentaire de ma femme, ou si je sais que je suis ici pour sauver le cul d’une huile au-dessus de moi : je resterai intègre quoi qu’il arrive ! Mais bon, faut pas trop me tenter non plus.
Game System
Le jeu est une sorte de Point’n Click simplifié. Il s’agit d’un jeu en 2D en vue isométrique. Vous arpentez une seule rue assez longue, largement occupée par tout un tas de commerçants en tous genres, et dans cette unique rue, vous allez devoir accomplir vos différentes missions.
Le capitaine va vous aider à démontrer que l’affaire des diamants volés, était un coup monté. Mais vous avez jusqu’à sa retraite pour l’aider à monter votre dossier, soit 21 jours. Au-delà, il sera trop tard, vous resterez un petit patrouilleur jusqu’à la fin de votre carrière.
Chaque journée se décomposera de la même manière : d’abord un debrief avec le reste de votre équipe, avec un boss qui hurle ses directives. Et ensuite, direction la rue ! Une fois sur le terrain, il y a pas mal de choses à faire. Tout d’abord vos missions courantes, à savoir faire votre quota de PV. Pour ça, il va falloir vérifier les stationnements des voitures, l’état de leurs pneus… ce genre de choses. Si vous constatez une infraction vous rédigerez le procès-verbal. Faites attention à ne pas y glisser d’erreur sous peine de vous taper un blâme (trop de blâmes et c’est le Game Over). Vous avez un talkie-walkie avec lequel vous allez pouvoir prévenir la fourrière, appeler du renfort pour arrêter quelqu’un. Si le proprio de la bagnole vous voit en train de rédiger votre prune, il pourra éventuellement tenter de vous corrompre. Un petit billet qui va directement dans votre poche plutôt que dans celle de la mairie. C’est un des ressorts principal du jeu, vos choix vont avoir des incidences sur le jeu.
Acceptez des pots-de-vin et vous aurez une réputation de ripoux, n’en acceptez aucun et cela sera bien compliqué de boucler vos fins de mois. Un peu le genre de mécanique qu'on peut trouver dans Beholder. Et si vos choix concernant ce genre de détails, ont de l’incidence, ceux qui concernent les mafieux ou les gangs locaux en ont encore plus !
Durant les jours vous allez devoir composer avec les différents acteurs locaux, les petits commerçants, le curé, le vendeur de hot dog… et parmi ces acteurs, il y a bien sûr les différents représentants du crime organisé (Mafia) ou moins organisé (les jeunes gangs de loubards). Aider l’un se fait au détriment de l’autre… Et le tout bien sûr va se répercuter dans le déroulement du jeu.
À vous d’être équilibré dans votre manière d’aider la mafia, les gangs, les citoyens et la police et ne pas trop être mal vue par l’une de ces parties. Il y a également les petits crimes et délits qui se déroulent de manière inopinée, un voleur à la sauvette, un cadavre retrouvé. Il vous faudra être sur le coup, arpenter rapidement la longue avenue en courant et en gérant correctement votre jauge d’endurance. Si vous n’arrivez pas à temps, c’est soit le blâme (encore un ! Vous les collectionnez ou quoi ?) soit une belle occasion d’avancer dans votre affaire personnelle.
Car bien sûr, derrière tout cela, il y a l’affaire qui vous colle à la peau, celle des diamants volés. Et c’est une grosse partie du jeu que d’avancer sur cette sombre histoire… Mais il faut le faire entre deux appels à la fourrière et une cavalcade pour attraper un voleur.
Le jeu se déroule comme un point n’ click, la partie gameplay est surtout basée sur des choix à faire sur des menus déroulants (acceptez-vous le pots-de-vin ou pas, est ce que vous mettez un PV pour stationnement gênant ou pour des phares cassés…), et les quelques scènes d’action se résument à courir derrière les méchants.
Tout l’intérêt du titre tient dans son ambiance année 80 très très réussie, ses jeux de mots non-stop, ses dialogues savoureux qui en plus sont traduits en français et d’excellemment traduit ! Attention, on n'est pas dans un humour méta et très pointu d’un The Messenger, mais dans un humour entre Le Flic de Beverly Hills et les Simpsons (pour le côté stéréotypes à outrance).
Cela permet de stimuler votre curiosité pour avancer ou recommencer l’aventure. D’autant que le jeu possède différentes fins en fonction de vos choix !
Graphisme
Une 2D très retro, pas tout à fait pixel art, mais pas tout à fait retro gaming non plus.
Sans vraiment dire que c’est beau, toute la qualité du jeu niveau graphisme tient dans le foisonnement des détails qui fourmillent dans le jeu. Dans chaque magasin, chaque coin de rue, chaque immeuble, il a plein de détails à observer. Par exemple, les noms de chaque habitant de chaque immeuble sont une personnalité du cinéma : réalisateur, perso de fiction. Je vous laisse les retrouver sur le screenshot ci-dessous.
Les accents des PNJ sont également retranscrits dans les dialogues. C’est vraiment cool !
Bande son
Là encore un gros effort d’immersion est fait et c’est un vrai bonheur d’entendre dans chaque commerce une musique de la nationalité du tenancier (italienne pour la pizzeria, allemande pour le marchand de liqueur, asiatique pour la blanchisserie, etc.). Plein de petits détails encore une fois comme la musique qu’on entend qui vient de la radio d’un des habitants et qui met à fond les ballons.
Sinon l’ambiance de la ville est plutôt sympa, bref, c’est du bon taf.
Mon avis concernant Beat Cop sur Sony Playstation 4
Beaucoup plus profond et complexe qu’il n’y paraît de prime abord, Beat Cop se laisse découvrir petit à petit. Tout au long de votre progression, vous allez découvrir mille et une références à la pop culture des années 80 qui vous décrocheront un sourire à chaque fois que vous en repérerez une. Allergique à l’humour à base de stéréotype s’abstenir.
En résumé
Les points forts de Beat Cop
- - Le foisonnent de détails
- - Plusieurs fins en fonction de vos choix
- - La quantité de choses à faire par jour
- - L’humour général du titre
Les points faibles de Beat Cop
- - Un peu répétitif
- - Humour qu’on peut trouver un peu lourd (mais qui m’a bien fait rire personnellement)
Bande annonce de Beat Cop: Console Edition
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