Test Morbid: The Seven Acolytes. Un Dark Souls dans l'univers lovecraftien
Le test du jeu Morbid: The Seven Acolytes, édité par Merge Games et développé par Still Running, a été réalisé sur PC.
Morbid: The Seven Acolytes
Est-ce que vous aimez Dark Souls ? Bien sûr, la question est vite répondue ! Tout le monde aime Dark Souls! Son ambiance poisseuse et d’une grande finesse, son gameplay exigeant et punitif, son univers grandiose et terrifiant... Inutile de présenter la série maintenant, elle est rentrée dans les mœurs, et a créée son propre style: le Dark Souls like.
La difficulté que peut rencontrer un jeu qui a autant de succès, c’est de voir tout le monde chercher à l’imiter. Parfois pour le meilleur, et parfois pour le pire.
Quand est-il de Morbid: The Seven Acolytes qui a basé sa communication comme étant un Dark Souls like. Morbid: The Seven Acolytes est un jeu développé par le studio finlandais Still Running et édité par Merge Game sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 4 et PC via Steam. Dans quelle catégorie placer ce jeu ? Voici la réponse, avec le test de Morbid: The Seven Acolytes.
Morbid: The Seven Acolytes, c'est du Dark Souls dans sa conception, du Lovecraft dans sa forme et du retro gaming dans son enveloppe
L'histoire de Morbid: The Seven Acolytes
Dernier survivant d’une lignée bientôt éteinte, émergeant sur une plage au sable gris, imprégné de sang, vous avancez inlassablement vers votre unique but, débarrasser le monde des Gahars, ces divinités impies qui ont pris possession de 7 corps qu’ils tordent de mutations horribles. Tuer ces 7 créatures, ces 7 acolytes, et vous libérerez le monde du danger qui plane.
Enlevez le sang et le vocabulaire tiré de champ lexical Cthulhuien, remplacez le mot Gahar par Ganon et vous avez peu ou prou le scénario d’un Zelda basique. Il y a une frontière fine entre le génie dans le mutisme sibyllin et l’ellipse narrative d’un Dark Souls, et le ragoût de plein d’inspiration diverse sans trop de lien et des explications vagues et évasives qui laissent le joueur un peu perplexe. Clairement Morbid: The Seven Acolytes joue dans cette deuxième catégorie, et c'est bien dommage.
L’inspiration, de l’aveu même des développeurs qui s’en serve pour décrire le jeu, est un mélange entre Lovecraft (auteur du mythe de Cthulhu entre autres), du steampunk, un peu de body horror avec David Cronenberg (réalisateur des films La Mouche (1986), Vidéodrome (1983), etc.)… Comme cela se passe souvent dans ce genre de cas, l’inspiration est trop présente, et n’a pas le temps de muer pour créer avec personnalité un univers qui lui est propre
Pas déplaisant à parcourir, l’histoire et le background s’oublie malheureusement très vite.
Game System
Morbid: The Seven Acolytes est un jeu d’exploration en vue isométrique. Vous allez vous enfoncer dans l’univers viscéral, maculer de tentacules sanguinolents, en affrontant des ennemis impitoyables.
Le bestiaire est très bien fourni, avec de nombreux ennemis de toutes tailles. Les petits vicieux qui se faufilent, les plus gros qui peuvent vous envoyer ad patres en très peu de coups, et enfin les énormes boss qui vont vous faire frémir.
Le jeu a une solide base RPG, avec de l’XP qui vous permettra de faire évoluer votre personnage, mais surtout avec une panoplie très impressionnante d’objets divers. Ça loot de partout, et en ce sens, le jeu se rapproche parfois du hack 'n' slash tant la quantité de butins va prendre une grande place dans le gameplay.
Si le jeu est assez coriace, comme la plupart des Dark Souls like comme Death's Gambit, ce partie pris de faire looter dans tous les sens les ennemis (du renfort d’arme, des runes, du soin...), va largement faciliter les choses. Morbid: The Seven Acolytes se veut moins punitif que son modèle d’ailleurs, car s’il y a bien les inévitables feux de camps qui vous permettent de level uper et de récupérer votre énergie au dépens de la réapparition des ennemis, cette fois vous ne perdrez rien lors de vos morts !
Le gameplay se base sur un principe très simple. Vous avez trois jauges : une de vie (logique) une de stamina qui sera drainer à chacune de vos actions : coups, esquives, etc. Et enfin, une jauge de santé mentale, univers lovecraftien oblige. Elle est plutôt accessoire, mais ajoute tout de même une légère plus-value au jeu. À chaque coup pris elle se vide, et une fois vidée entièrement vous verrez apparaître des spectres sombres qui viendront tenter de vous tuer. En plus d’être coriace, ils reviennent sans cesse et vous serez obligé d’attaquer les éléments destructibles du décor pour récupérer un peu de santé mentale.
Le jeu se compose d’actions basiques : coup normal, coup puissant, et arme à feu. Chaque arme fonctionne sur le même modèle, seules la portée, les dégâts, et les effets éventuelles changeront d’une arme à l’autre. Dommage que ça soit aussi simple, car ça manque un peu de combo ou de style de jeux différents.
De fait, la monotonie s’installe assez rapidement, car en plus d’avoir des attaques un peu creuses, les patterns des ennemis sont également en berne, toujours similaires et facilement anticipables.
Le plus dommage est que les boss aussi sont relativement classique dans leurs attaques. Ils restent impressionnants, certains vous tueront une paire de fois, mais il n’y a pas trop de raisons que vous restiez bloqué sur un boss qui vous tiendrait en échec. Un peu de sang-froid, un peu de patience et c’est dans la poche.
Le level design enfin, dernier point qui fait tout le sel de la série de Souls, est ici un peu mollasson également. La 2D n’aide pas à donner autant de profondeur au titre certes, mais on se retrouve souvent face à une série de couloirs bien sages, qui s’enchaînent sans imagination, et qui finissent par un raccourci à ouvrir pour rejoindre le début. Pas trop exaltant tout cela.
Reste que Morbid: The Seven Acolytes est bien équilibré, que la variété des monstres et la quantité de loot permettent de nombreuses combinaisons, et que la difficulté accessible évite les frustrations. On parcourt le jeu avec plaisir, en regrettant que quelques ajouts sur le gameplay rendent le tout vraiment mémorable. L'utilisation des armes à feu ajoute beaucoup au plaisir qu’on à parcourir le titre.
Graphisme
L’ambiance est ce qui saute aux yeux dès les premières secondes de jeu. Morbid: The Seven Acolytes nous propose un jeu horrifique et gore. Les viscères répandus sur le sol, le fracas sanglant des ennemis qui succombent à vos coups, les bubons gorgés d’infecte liquide et surtout le chara design tentant de reproduire le bestiaire improbable et non-euclidien du panthéon des grands anciens.
Les boss en particulier sont soignés, impressionnants, gore à souhait.
Les environnements par contre sont en retrait, avec un choix de couleurs qui tournent trop autour du gris et du brun, laissant souvent plus une impression de sale que de dérangeant ou de morbide, avec un pixel art beaucoup moins maîtrisé que celui des ennemis.
Cela n’enlève rien aux qualités d’animation et de variété des ennemis qui vont piocher dans diverses mythologies interdites leurs genèses putrides. On est sur du retro gaming plus que dans du pixel art, et cela est une vraie gageure de rendre des boss ou des ennemis monstrueux avec cette contrainte !
Bande son
Les musiques résonnent de leurs sonorités grave et grandiloquentes lors des boss. Des sons également dans une optique retro gaming assumé et maîtrisée.
Le reste du temps, l’ambiance sonore sera composée des bruits de pas de votre héros, accompagné de ses cris quand elle se fait frapper, du claquement de ses armes sur les tentacules visqueuses des ennemis, de l’écho de votre arme à feu.
Très sobre, la bande-son accompagne agréablement le titre.
Mon avis concernant Morbid: The Seven Acolytes sur PC
Morbid: The Seven Acolytes joue la carte du clin d’œil appuyé : du Dark Souls dans sa conception, du Lovecraft dans sa forme, du retro gaming dans son enveloppe. Difficile de ne pas apprécier les nombreux points piochés à ces monuments du genre qui ont clairement été mis en valeur dans le jeu. Il lui manque un petit “je-ne-sais-quoi" pour vraiment se démarquer. En soit, le jeu mérite le coup d’œil si les références auxquelles il fait appel vous parlent.
En résumé
Les points forts de Morbid: The Seven Acolytes
- - Une ambiance sombre et parcourue de références horrifiques
- - Un Dark Souls qui ne joue pas la surenchère de la difficulté
- - Une quantité de loot qui vous permettra de chercher votre build parfait !
Les points faibles de Morbid: The Seven Acolytes
- - À force de trop référencer on oublie de se démarquer
- - Un gameplay un peu trop répétitif
- - Un scénario négligé
Bande annonce du jeu Morbid: The Seven Acolytes
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