Test de Kingdom Two Crowns. Une ambiance unique et totalement maîtrisée
Le test du jeu Kingdom Two Crowns, édité par Raw Fury et a été réalisé sur PC.
Kingdom Two Crowns
Développé par Noio et Licorice, Kingdom est un jeu sorti en 2015. Ce fut le premier jeu édité par Raw Fury qui depuis a enrichi son catalogue d'une flopée de titres de qualité comme Bad North, Gonner ou Dandara. La plupart de ces jeux se caractérisent par une approche minimaliste qui recèle de grandes subtilités, caractéristique qu'on trouve dans le premier volet de Kingdom.
Avec Kingdom Two Crowns, le développeur Noio encore, mais cette fois accompagné de Coatsink et toujours édité par Raw Fury, ont tenté de renouveler leur titre. . Est-ce une suite ? Est-ce une mise à jour ? La réponse avec le test de Kingdom Two Crowns, un jeu disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, et ordinateurs, depuis le 11 décembre 2018.
Kingdom Two Crowns est un jeu qui vous invite à prendre le temps d’explorer, de découvrir et d’apprécier son ambiance unique et maitrisée
L'histoire de Kingdom Two Crowns
Un cavalier avance dans une terre luxuriante, et empreinte de magie. Au loin, des statues gigantesques et magnifiques vous dominent. Le soir est déjà là, et avec l’obscurité, apparaissent des créatures avides et dangereuses. Bienvenu dans Kingdom, votre royaume attend vos ordres pour survivre dans ce monde aussi fertile qu’hostile.
Il n’y a pas vraiment de scénario, mais pourtant, il se dégage de ce jeu, une ambiance aussi apaisante que stimulante. Les grandes étendues, le silence, la beauté discrète des paysages, les petits détails qui donnent vie à tout ce monde, comme votre monture qui halète quand elle est fatiguée, le temps qui marque de son empreinte le ciel et les nuages, et surtout le cours d’eau que vous suivez, achevant de dessiner la sérénité du jeu.
Kingdom Two Crowns est un jeu d’une grande profondeur et d’un challenge complexe
Game System
Kingdom Two Crowns est un mélange de tower défense et de gestion de ressources. La journée, il va falloir récolter de l’argent pour entamer des constructions et tenter de résister aux assauts donnés par les créatures malfaisantes qui apparaissent la nuit. Bien sûr, toute la difficulté consiste à faire les bons choix : Faut-il améliorer cette défense ? Faut-il en construire une nouvelle plus loin ?
Comme je l’ai mentionné dans l’introduction de ce test, Kingdom Two Crowns se caractérise par son minimalisme. Dans le lancement du jeu, vous vous retrouvez incarnant votre personnage, une silhouette élégante montant un cheval et avançant dans une forêt avalée par l’obscurité. Vous découvrez en même temps que tout le jeu se déroule autour de vous, à la différence des jeux de gestion ou de tower défense classique. Pour faire une action, donner un ordre, il faut que vous vous déplaciez.
Pureté également du HUD, il n’y a aucune indication autre que votre point de vue : pas de carte, pas de stat, pas de PV, pas de timer ou d’indication de l’heure… rien. Il n’y a que votre bourse que vous voyez se remplir avec les pièces d’or que vous ramasserez.
Dépouillement également des contrôles, vous disposez de 4 touches : aller à gauche, aller à droite, faire courir votre monture, utiliser vos pièces. C’est tout. Et avec cela, les développeurs ont réussi à créer un jeu d’une grande profondeur et d’un challenge complexe.
Le jeu consiste à faire évoluer votre camp pour le rendre productif et solide. Mais quand vous découvrez enfin le lieu où vous allez vous établir, vous constatez qu’il est encore plus dépourvu que vous-même : deux malheureux prêts à vous aider, un petit feu de camp et c’est tout. Pour vous développer, vous allez devoir explorer votre île. Et l’exploration ne se fera pas sans stress, car une fois sorti de l’enceinte de votre campement, vous ne serez protégé par rien. Je vous ai mentionné le fait qu’on pouvait taper ? Non ? Ce n’est pas pour rien ! La fuite sera votre seule arme… du moins au début.
Dans votre camp, les personnes à votre service agissent en autonomie. Vous ne pouvez pas leur donner d’ordre. S’ils n’ont aucun équipement, ils ne serviront à rien, sinon à toucher des allocs. Mais dès qu’ils auront un outil, ils deviendront constructeurs, archers, agriculteurs… Pour leur confier de l’équipement, il faut payer X pièces d’or devant l’établi correspondant et vous fabriquerez un marteau, un arc, etc. Dès que vous aurez créé un équipement, un de vos sujets désoeuvrés ira le récupérer et commencera à travailler. Si aucun de vos sujets n’est vacant, les outils resteront à disposition le temps qu’un nouveau sujet vous rejoigne.
En explorant les environs, c’est-à-dire à gauche et à droite, vous allez découvrir différents éléments qui vous permettront de progresser (Mais attention, le soir tombe vite, et tout le chemin allé, il faudra également le prévoir pour le retour !).
Tout d’abord des camps de vagabonds que vous pourrez embaucher en échange de quelques piécettes. Ces vagabonds se mettront à votre service et iront se réfugier dans votre camp.
Vous y trouverez également de quoi développer de nouveaux matériaux (pierre, fer…) qui vous permettront d’avoir de meilleures défenses. Ou encore d’autres surprises, notamment de nouvelles montures ! Ces montures ne sont pas justes esthétiques, mais chacune dispose de sa propre vitesse (élément très important dans ce jeu), de sa propre endurance, et de capacités (par exemple le varan crache du feu…).
Qui veut aller loin ménage sa monture dit-on ! Et c’est vrai, en sprintant, vous irez plus vite (sans blague…) mais vous la fatiguerez ! Arrêtez-vous de courir pour qu’elle récupère, ou faites-la brouter dans l’herbe (si c’est le cheval) pour qu’il récupère plus vite. Chaque monture aura son propre moyen de récupération (par exemple le griffon mangera des rats pour se refaire une santé).
Chacun de vos sujets sera polyvalent : les archers défendront votre village; ils se mettront dans les tours de guet, mais la journée, ils en profiteront pour chasser du gibier. Les constructeurs déboiseront les arbres que vous leur indiquerez, et seront également les balistaires de vos futures catapultes, etc, etc.
Je vous parle souvent de pièces d’or, c’est la seule ressource du jeu avec les rubis (minimaliste, je vous dis !). Et vous aurez plusieurs moyens pour en obtenir : vos chasseurs chassent du gibier, vos agriculteurs s’occupent des champs, vos lanciers pêchent du poisson... Vos sujets lorsqu’ils récupèrent une pièce d’or la conserve et vous la donneront quand vous le croiserez, vous obligeant par-là, à faire des allers et retours. Vous trouverez également des pièces d’or et des rubis dans des coffres si vous avez le courage d’avancer assez loin pour les découvrir. Chaque action vous coûtera un peu de ressource. Désigner un arbre à abattre coûtera 1 pièce d’or, monter une première barricade en bois 1 également, une tour de guet pour vos archers 3 pièces… Les pièces d’or sont votre bien le plus précieux avec vos sujets ! Sachez les utiliser à bon escient, acheter le bon équipement, agrandissez votre camp avec prudence… D’autant que vous ne choisissez pas où vous construisez quoi, en fonction du terrain que vous aurez défriché, vous pourrez construire à des endroits pré-établis telle ou telle installation.
Et les pièces d’or sont également votre vie ! Car les monstres qui sortent la nuit sont cupides et s’en prendront à votre or ! D’abord, vos pièces d’or bien sûr, vous pouvez les lâcher pour distraire un ennemi, et si vous n’en avez plus ils s’en prendront à votre couronne ! Récupérer là avant eux sinon, c’est la chute de votre royaume : un roi sans couronne, c’est un royaume sans roi.
Sur ces principes simples, élégant, équilibré, le jeu déploie des myriades de subtilité, d’éléments que je vous laisse découvrir, de stratégie à adapter… C’est un jeu qui vous demandera du temps à la fois à maitriser, car il est beaucoup moins simple qu’il n’y paraît de prime abord, mais également, c’est un jeu qui prend son temps tout court. Vous êtes bercé par le rythme des jours, par le frémissement de l’eau, par la routine de vos journées. C’est un parti-pris artistique qu’on appréciera ou non en fonction de votre sensibilité, nervosité, style de jeu.
Une fois que votre village sera assez développé, vous pourrez soit affronter les nids de créatures pour débarrasser cette île définitivement du mal qui la ronge, ou poursuivre en construisant un bateau et coloniser une nouvelle île. Chaque île vous donnera de nouveaux avantages une fois explorés, de nouvelles montures, de nouvelles possibilités d’expansions… une fois assez robustes revenez sur vos premières colonies et affronter les tanières infestées de créatures.
Le jeu est plein de mécaniques intelligentes et subtiles, par exemple en abattant les arbres, vous allez pouvoir faire avancer votre village. Mais en faisant reculer la forêt, vous allez également réduire le nombre de gibiers, les camps de vagabonds… c’est tout un équilibre à trouver !
Inutile de vous dire que vous ne compterez pas vos heures pour finir le jeu, surtout que le jeu vous permet de jouer en coop ! Grosse nouveauté de ce Kingdom Two Crown par rapport aux autres, et c’est une sacrée bonne nouvelle !
Un pixel art d’une grande finesse !
Graphisme
L’ambiance minimaliste du titre se reflète dans ses graphismes. Si Bad North avait opté pour une 3D lisse, froide, stylisé et se mariant très bien avec l’ambiance grand nord des Vikings, Kingdom Two Crowns opte pour un pixel art d’une grande finesse ! Les paysages sont magnifiques, les forêts frémissent de vie, et l’idée géniale de vous faire suivre un cours d’eau qui ajoute de la perspective, de la profondeur, du relief…
Et au-delà de la finesse du pixel art, c’est bien sûr le chara design que j’admire, ce médiéval féérique, les montures à l’allure noble et puissante, et les ennemis venant en nombre, volant, grouillant, gros ou petits… il y a un bestiaire très fourni et lors des grosses attaques, vous ne ferez pas les malins, c’est moi qui vous le dis !
Petit ajout appréciable, un DLC gratuit apporte une nouvelle ambiance au titre (et quelques subtilités dans les mécaniques). Vous allez pouvoir jouer dans un japon médiéval. Le changement est avant tout esthétique, mais pour un DLC gratuit, ils ont vraiment soigné les détails !
Bande son
À l’image du titre, l’ambiance sonore est pleine de douceur, de nuances, de silences, de bruits du vent dans les feuilles… Et par moments, la nuit tombée ou au petit jour, quelques notes de musique viendront magnifier les paysages et votre aventure dans des sonorités très jeu vidéo, une sorte de résonnance de chiptune... C’est d’une élégance et d’un raffinement réjouissant.
Ajoutons à cela toute la bande-son de la partie DLC samurai qui bénéficie de ses propres musiques, et vous comprendrez que l’équipe s’est donné à cœur de rendre l’expérience Kingdom immersive, artistique, cohérente, intelligente.
Petit aparté, je vous invite à découvrir le groupe Summoning, un groupe de black métal qui fait une musique très lancinante, très jeux vidéo… Et qui s’accorde parfaitement avec l’ambiance du titre de Raw Fury.
Mon avis concernant Kingdom Two Crowns sur PC
Pour ceux qui ont déjà fait Kingdom premier du nom, cet opus apporte des ajouts appréciables, mais pas révolutionnaires. Par contre, pour tous ceux qui n’ont pas encore eu la chance de jouer à ce titre, allez-y, et laissez-vous bercer par un jeu d’une grande intelligence, de mécaniques de jeux équilibrée et très délicats, un jeu qui vous invite à prendre le temps d’explorer, de découvrir et d’apprécier son ambiance unique et maitrisée !
En résumé
Les points forts de Kingdom Two Crowns
- - Original dans ses mécaniques
- - Une ambiance sonore et graphique aussi minimaliste que riche
- - Tellement de découverte à faire, et en coop c’est encore mieux
Les points faibles de Kingdom Two Crowns
- - Un jeu qui prend son temps, cela peut rebuter certains
- - Le choix d’une IA autonome qui peut gêner les habitués des jeux de stratégie
- - Un challenge omniprésent
Bande annocne du jeu Kingdom Two Crowns
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