Test Mistery : Un jeu d'horreur multijoueur aussi frustrant qu'intrigant

Le test du jeu Mistery, édité par Game Frontier et développé par Game Frontier, a été réalisé sur PC.

Sommaire

Mistery

Imaginez un jeu mêlant ambiance oppressante, survie, gunfights et créatures cauchemardesques, avec une touche de santé mentale vacillante. Intrigant, non ? C’est exactement ce qu’on s’est dit en découvrant Mistery, un titre édité et développé par Game Frontier. Et si ce nom vous évoque la société britannique derrière RollerCoaster Tycoon et Elite Dangerous, détrompez-vous ! Ici, il s’agit d’un tout jeune studio hongkongais, nourri par l’influence des films de Quentin Tarantino et des frères Coen, ainsi que des jeux de société comme Dead of Winter (Fantasy Flight Games) et Nemesis (Asmodee).

Oui, Mistery s’écrit avec une faute apparente, mais c’est probablement un jeu de mots entre Mist (brume) et Mystery (mystère). Un choix audacieux, à l’image du projet lui-même, qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, n’est pas encore achevé. Une campagne Kickstarter a bien été lancée pour financer son développement, mais elle n’a pas atteint son objectif (764 € récoltés sur les 995 € demandés). Signe du destin ou simple contretemps ? Réponse, avec le test de Mistery, disponible depuis le 21 janvier 2025 sur Steam à moins de 12 €.

L'histoire de Mistery

Mistery est un jeu multijoueur qui vous plonge en pleine confrontation, que ce soit en PvP ou en PvE, selon votre appétit pour la souffrance. Et le scénario dans tout ça ? Purement décoratif. Il est là pour faire joli, sans véritable incidence sur l’expérience de jeu. On saluera tout de même la diversité des personnages jouables, chacun accompagné d’une petite backstory… qui n’influence en rien le gameplay. Autant dire que c’est comme raconter la vie de votre grille-pain : intéressant sur le papier, mais totalement dispensable.

Game System

Mistery est un jeu chinois. Pourquoi le préciser ? Parce qu'après des titres comme Black Myth: Wukong, on sait que la Chine peut produire des bijoux vidéoludiques. Du coup, on a lancé Mistery sereinement, aguichés par une bande-annonce accrocheuse. Erreur fatale.
Nous avons reçu quatre codes pour tester le jeu en groupe. Chacun a commencé par le tutoriel. Jusque-là, tout va bien... enfin, jusqu'à la deuxième salle.

Imaginez un tutoriel si bien conçu qu'il est littéralement impossible de le finir. Impossible d’aller plus loin. D’abord, j’ai cru à une erreur de ma part : une mauvaise touche ? Une mauvaise stratégie ? Non. Juste un tutoriel cassé. Dans la première salle, on apprend à effectuer une roulade (une sorte de dash) et à ramasser et utiliser des objets. OK, pas de soucis jusque là. Deuxième salle, vous vous retrouvez en extérieur. Le jeu vous explique que rester dehors fait chuter votre santé mentale, avec des hallucinations visuelles dignes d'un personnage ivre dans GTA. Sympa sur le papier, sauf que ça fait aussi chuter le framerate à 4 FPS. (Mon PC fait tourner Red Dead Redemption 2 en ultra, mais Mistery en Low l'étouffe. Allez comprendre.)

On arrive ensuite dans une petite salle avec un pilier lumineux censé restaurer notre santé mentale. Le hic ? Personne n'a jamais réussi à l'activer. Pas de bouton indiqué, pas d'interaction possible. On a appuyé sur toutes les touches du clavier. Rien. Bloqués. Fin du tuto. Merci, bonsoir.

À défaut du tuto, on tente une partie en PvE. On choisit notre région, l'une des trois cartes disponibles (qui influent sur le gameplay, le mode PvE ou PvP et le nombre de joueurs), et c'est parti. On découvre un petit hub sympathique où on peut gratter de la guitare ou jouer du piano en attendant les autres joueurs. Moment de répit... avant le chaos.

Après 30 minutes d'attente pour qu'un ami puisse enfin nous rejoindre (merci l'écran de chargement infini), on se lance. Et là, surprise : ce n'est pas que le tuto qui est cassé. Le jeu entier semble avoir été développé par des IA malveillantes.
On voit à peine à trois mètres devant nous. Les ennemis spawnent littéralement sur notre nez. Le résultat ? Mort rapide. Même les coéquipiers sont difficilement repérables, malgré une mini-map inutile.

Mistery est un top-down shooter ultra basique. Déplacement en ZQSD, souris pour viser, clic pour tirer ou frapper. On croise des cadavres qu’on peut fouiller pour récupérer des objets, mais parfois, ils se transforment en ennemis dans une animation... inexistante. Pas de transition : l'objet disparaît, l'ennemi pop devant vous. Magie du développement low-cost.
La map est un genre de complexe militaire dans un environnement glacé. Nous démarrons tous dans une des structures éparpillées sur la map. Mais très vite il faut sortir, et la barre de santé mentale devient votre ennemi : descendre à zéro est inévitable. Conséquences : énergie divisée par deux, champ de vision réduit, framerate en chute libre. Et surtout, aucune indication claire sur la façon de s'en sortir. Après cinq parties, même constat : galère à se retrouver, survie de deux minutes, plongée dans la folie, game over.
Le concept même de cette mécanique est absurde. Une mécanique axée sur la santé mentale est censée créer de la tension. Ici cela devient un simple compte-à-rebours vers l'échec. Bravo l'angoisse.

Nous n’avons pas pu tester les autres modes. Il fallait être 6 joueurs minimums pour lancer une autre map et dans le monde, le nombre de salons disponibles s’élevait à… zéro.

Graphisme

Des graphismes basiques, sans prétention. Le chara-design des persos lors du choix est pas mal, un peu comme si un stagiaire motivé avait eu une bonne journée. Nous n’avons pas eu le temps de vraiment apprécier le chara-design des monstres parce que ces derniers pop trop près de nous. Du coup, on n’a pas le temps de les observer avant de les frapper frénétiquement, en mode « réflexe de survie » plutôt que « contemplation artistique ».

Bande son

On a l’impression que 90 % du travail des développeurs s’est concentré sur le HUB central, un espace où l’on peut gratter la guitare, taper sur une batterie, pianoter quelques notes ou même chanter en chinois… Mais détail amusant (ou troublant) : tous les personnages ont exactement la même voix, qu’ils soient hommes ou femmes. Oui, même Bruce, l’aventurier viril, et Yuki, la frêle lycéenne, semblent avoir pris des cours de chant avec le même coach. Côté musique, on retrouve des compositions du groupe Mercader, pionnier de la scène rock chinoise.

Mistery - Official Gameplay Showcase Trailer

Disponible à l'achat sur :

PC 11.99€

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