Test Knights In Tight Spaces : Un deck building tactique et stratégique qui a du punch
Le test du jeu Knights In Tight Spaces, édité par Raw Fury et développé par Ground Shatter, a été réalisé sur PC.


Sommaire
Knights In Tight Spaces

Mes seigneurs, mes dames, preux chevaliers et gueux de passage, laissez-moi vous conter l’histoire d’un jeu où l’honneur se mesure en uppercuts et où les quêtes se règlent à grands coups de tatane dans les dents ! Imaginez un monde où la Table Ronde ressemble davantage à un ring de catch qu’à un conseil diplomatique, où chaque duel se règle non par de longs débats sur la chevalerie, mais par un bon vieux coup d’épée bien placé. Knights in Tight Spaces, développé par Ground Shatter et édité par Raw Fury, c’est Game of Thrones si tout le monde avait pris exemple sur Sandor Clegane et réglait ses problèmes à la main plutôt qu’avec des intrigues politiques. C’est aussi un deck-builder stratégique où votre meilleur allié n’est pas un écuyer fidèle, mais un jeu de cartes affûté comme la hache d’un bourreau. Accrochez votre ceinture (ou votre ceinturon médiéval), il est temps de plonger dans la mêlée ! Découvrez le test de Knights In Tight Spaces, disponible sur PC via Steam depuis le 5 mars 2025.
Un jeu riche, intelligent et qui prouve une fois encore qu’un bon coup de latte bien placé vaut mieux qu’un long discours
L'histoire de Knights In Tight Spaces
Si le jeu Fights in Tight Spaces était un hommage à John Wick en mode jeu de cartes, sa suite, Knights in Tight Spaces est un hommage Game of Thrones, mais à chaque fois que quelqu’un dit "Winter is Coming", c’est la baston. Cette fois donc, on incarne des chevaliers, des voleurs et des sorciers qui doivent se frayer un chemin à grands coups de poing, d’épée et de sorts à travers des donjons, des tavernes et d’autres endroits où l’espace se fait rare.

L’histoire est avant tout un prétexte pour castagner du squelette et du brigand dans des décors médiévaux. On commence généralement dans une bagarre de taverne — une tradition aussi vieille que les chevaliers eux-mêmes — avant de progresser vers des environnements plus périlleux comme des ponts-levis, des donjons ou des bibliothèques (où, on l’imagine, les mages se battent à coups de gros grimoires). Un effort sur la scénarisation est appréciable, contrairement à son prédécesseur, il y a une histoire qui s’articule autour de dialogue, des vrais enjeux, et surtout vos réponses permettront de justifier les gains éventuels de votre avancée (en fonction de ce que vous répondez, si vous acceptez ou non une offre, vous aurez de l’or ou une quête annexe). C’est très ingénieux, les dialogues sont correctement écrits, et traduit intégralement en français.


Malheureusement, à chaque nouvelle partie, il faut se retaper les mêmes dialogues, comme si le tavernier était atteint d’amnésie chronique. Mais un bouton skip vous permettra de ne pas perdre de temps à tout relire, donc saluons le travail pour dynamiser l’évolution du jeu et de vos personnages.
Game System
Et oui, j’ai bien dis VOS personnages. Car si Knights in Tight Spaces reprend les mécaniques de son prédécesseur : un jeu de deckbuilding au tour par tour où chaque carte représente une action, qu’il s’agisse de mouvements, d’attaques, de parades, le jeu est pour le coup une véritable suite à l’ancienne, c’est-à-dire non pas une redite, mais une évolution.
Je vous invite à lire le test que j’ai fait sur Fight in Tight Place pour avoir toutes les cartes en main (hahaha) pour bien comprendre les mécaniques de jeu, mais je vais les résumer rapidement. Vous disposez d’un deck de carte que vous allez compléter au fur et à mesure de votre partie – en ajoutant, améliorant, retirant des cartes – et vous allez vous battre dans des endroits étroits (tight = serré) où vos cartes vous permettront de vous déplacer, d’attaquer, de vous défendre. Pour utiliser vos cartes, vous utilisez de l’élan (l’équivalent du mana, la ressource qui vous permet d’utiliser vos cartes ), et plus vous les utilisez sans utiliser de carte déplacement, plus vous montez votre score de combos qui permet soit l’utilisation de carte qui nécessite un score de combo mais pas d’élan.

Ensuite, à la manière d’un jeu de stratégie au tour par tour, vous allez devoir jouer sur vos déplacements pour éviter les attaques des adversaires, mais mieux encore faire en sorte que les adversaires se frappent entre eux. Vous déplacez un adversaire qui de fait se tourne vers un collègue et déclenchera malgré tout son attaque, lui infligeant des dommages. Ainsi, vous pourrez adapter votre style de jeu à chaque partie, soit bourrine, soit plutôt habile en jouant sur le fait de retourner les adversaires contre eux-mêmes… Très intelligent, il avait su proposer le mariage réussi des deux styles.

L’ambiance médieval apporte bien sûr son lot de changement naturel, vous allez choisir entre différentes classes, certaines disponibles dès le début et d’autres se débloqueront au fil de votre aventure. Le roublard, agile et disposant de carte de déplacement et de manipulation d’ennemis, le chevalier fait de gros dégâts et peut porter une armure, le mage utilise des pouvoirs magiques…


Là où le jeu innove, et est une vraie suite et non une redite, c’est avec l’ajout de compagnons. On peut recruter des alliés à la taverne (où tout bon aventurier sait qu’on trouve toujours du renfort) et ainsi composer une équipe de bagarreurs complémentaires. De fait pendant vos parties, vous n’allez pas distribuer seul des tatanes, vous allez le faire avec des copains, et c’est toujours plus sympa avec des copains, même s’il est possible de jouer en solo.

Dans votre deck, vous allez avoir des cartes communes et des cartes spécifiques. Par exemple une prise de catch utilisable uniquement par le pugiliste, ou un sort utilisable uniquement par le mage… À vous comme dans ce genre de jeux de bien équilibrer votre deck pour ne pas vous retrouver avec une main trop déséquilibrée.
Mais les alliés ont d’autres utilités. En plus de vous octroyer un bonus d’élan, vous allez en plus jouer avec la synergie des personnages pendant les combats. En effet à la manière d’un Metal Slug Tactics, si vous attaquez un ennemi qui se trouve dans la zone d’attaque d’un autre perso, celui-ci lui lancera une attaque. Et bim !! Les baffes, c’est comme les trains, une claque peut en cacher une autre. Cela donne un aspect stratégique très intéressant et satisfaisant.

Cependant, plus d’alliés signifient aussi plus de problèmes : il faut éviter que son équipe ne finisse en chair à canon, et les ennemis deviennent de plus en plus coriaces au fil de la progression. Entre les archers embusqués et les invocateurs de squelettes, on se retrouve vite dans des situations où la moindre erreur signifie la fin de la partie. Et comme le jeu ne permet pas de reprendre à un checkpoint avancé, chaque défaite renvoie au tout début, et obligé de recommencer votre quête depuis la première auberge.

L’autre grosse nouveauté concerne les objets. Chacun de vos personnages pourra porter un équipement et un consommable. Armures, épée, masse, arc, bâton de sorcier… Chacun ayant ses propres avantages et inconvénients, vous donnant accès à de nouvelles cartes, augmentant la portée de vos attaques de soutiens etc etc. Certaines de vos cartes nécessitent une arme, ou changera en fonction de l’arme que vous avez… n sachant que chaque pièce d’équipement peut être améliorée, vous donne un bonus (dégâts spécifiques, une carte de déplacement gratuite…) il y a vraiment une panoplie très IMPORTANTE de customisation possible. A vous de trouver les meilleures synergies entre les différentes classes et espérer tomber sur le bon profil dans vos passages dans les auberges où vous pouvez recruter et renvoyer vos compagnons d’armes.

Le jeu est dense, il y a en plus de tout ce que j’ai cité une grande variété d’ennemis, chacun avec ses compétences spécifiques, un level design qui bien qu’étroit est savamment calculé pour permettre une interaction intéressante. Prendre appui sur un mur pour envoyer une attaque, ou bien sûr pousser un adversaire dans un précipice. Ah, les joies du combat tactique ! Rien de plus satisfaisant que de voir un ennemi maladroitement projeté hors d’un pont, tel un figurant dans une reconstitution du siège de Jérusalem.

Après plusieurs parties, je regrette malgré tout une collection de cartes qui me semble un peu trop sage. Au final, vos cartes manquent un peu de « folie », de combos vraiment tranchés. Pour ceux qui ont l’habitude des deck building, comme Slay The Spire pour citer un des plus célèbres, vous savez que certaines cartes ne sont utiles que dans certains deck, et durant certaines parties, avec le hasard des cartes, vous vous retrouvez avec un deck qui fait des combos de dingues. Ici , aucune carte n’est vraiment inutile, mais aucune carte n’est vraiment over power. On perd le risque d’avoir une partie foirée à cause d’une mauvaise main, mais on perd aussi la petite décharge d’adrénaline pour savoir si la carte qu’on prend va être bien complétée par la suite ou si on est en train de pourrir son deck.
Le jeu est excellent, riche, intense et bien rythmée, seul le manque de cartes aux effets vraiment tranchés pourrait le rendre vraiment incroyable.

Graphisme
Exit le style épuré façon Sin City du premier opus ! Knights in Tight Spaces troque son esthétique monochrome pour des couleurs plus vives et des animations dignes d’un manuscrit enluminé. Les combats se déroulent sur des cartes qui rappellent des parchemins médiévaux, ce qui donne une touche old school très sympathique, comme si un moine copiste s’était amusé à illustrer un beat’em up au lieu de recopier les psaumes.


Les animations sont particulièrement soignées : le voleur envoie une flèche en l’air avant de la rattraper en plein saut pour la planter dans un adversaire, tandis que le chevalier écrase ses ennemis avec la grâce d’un bélier de siège en pleine charge. De plus, vos personnages changent en fonction des armes que vous leur donnez. Cela n’a l’air de rien, mais ca fait plaisir à voir !

Il y a plein de bonnes idées visuelles d’ailleurs, outre la clarté du design qui permet de rapidement identifier les ennemis, les actions qu’ils vont faire… Je suis toujours charmé par le décor qui, quand on pivote la caméra, est animé pour disparaître et vous laissez le champ visuel, à la manière d’un livre pop up. Très simple, très élégant, très bien trouvé.

Bande son
L’ambiance sonore est à la hauteur du décor : bruits métalliques d’épées qui s’entrechoquent, cris d’agonie dignes d’un champ de bataille renforce bien l’action.
Par contre la musique… c’est du lofi médieval, le genre que j’écoute pour travailler. Si en soit les musiques ne sont pas mauvaises, j’attends d’un jeu qu’il installe une ambiance, pas une contre ambiance studieuse et mollasse !
J’aurai préféré, si la peur de proposer des titres répétitifs est la raison de ce choix, qu’un travail beaucoup plus approfondi sur l’ambiance de l’environnement ne soit fourni. Clapoti de l’eau, rumeur de la foule dans les villages, crépitement du feu de la cheminée dans les chateaux… ou un petit air de luth ou de flute traversière, de galoubet sans cette insipide beat Lo Fi / Chill qui ruine tout… dommage.
Mon avis concernant Knights In Tight Spaces sur PC
Ainsi s’achève cette chronique chevaleresque sur Knights in Tight Spaces, un jeu où l’on distribue des mandales plus efficacement que Lancelot ne distribuait des serments d’amour courtois. Un jeu riche, intelligent et qui prouve une fois encore qu’un bon coup de latte bien placé vaut mieux qu’un long discours.
Alors certes, on aurait aimé des cartes un peu plus excentriques, un brin plus de chaos pour pimenter la recette, mais ne boudons pas notre plaisir : en matière de combats tactiques et de castagne bien huilée, ce titre frappe aussi fort qu’un paladin sous potion de force. Et si vous avez toujours rêvé de repousser des hordes d’ennemis tout en enchaînant des combos dignes d’un moine shaolin en cotte de mailles, alors ce jeu est fait pour vous !
Allez, en selle, compagnons ! Les tavernes regorgent de bagarres, les donjons débordent de dangers, et quelque part, un brigand attend encore de se prendre une beigne bien sentie...
Bande annonce du jeu Knights in Tight Spaces
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