Test Deathless Tales of Old Rus. Un rogue-like entre stratégie, deck-building et folklore

Le test du jeu Deathless. Tales of Old Rus, édité par FOR-GAMES CR LTD et développé par 1C Game Studios, a été réalisé sur PC.

Sommaire

Deathless. Tales of Old Rus

En 2019, Slay the Spire a redéfini les standards du jeu de deck-building rogue-like, établissant une référence que d’autres n’ont cessé d’essayer d’égaler. Avec sa mécanique innovante et son équilibre presque parfait entre stratégie et hasard, il a captivé des millions de joueurs. Depuis, de nombreux jeux ont tenté de s’aventurer sur ce terrain, mais rares sont ceux qui parviennent à capturer l’éclair dans une bouteille. Aujourd’hui, un nouvel aspirant entre dans l’arène : Deathless: Tales of Old Rus un jeu développé par le studio russe 1C Game Studios et édité FOR-GAMES CR LTD. Inspiré par le folklore slave, ce rogue-like deck-builder peut-il rivaliser avec le roi ou reste-t-il une pâle imitation ?  Réponse, avec le test du jeu Deathless. Tales of Old Rus disponible sur Steam depuis le 12 décembre 2024.

Deathless: Tales of Old Rus est une addition solide au genre des rogue-like deck-builders

L'histoire de Deathless. Tales of Old Rus

L’univers de Deathless se déroule dans le monde fantastique de Belosvet. Le récit suit quatre aventuriers aux parcours individuels : Dobrynya, un guerrier puissant, Vasilisa, une sorcière énigmatique, Alyosha, un ranger rusé, et Varvara, une chasseuse de trésors intrépide. Leur objectif commun ? Défendre les faibles contre Koschey l’Immortel, un antagoniste menaçant l’équilibre du monde.

Malheureusement le jeu ne dispose pas d’une traduction française, et si je comprends correctement l’anglais courant, je suis toujours plus mal à l’aise avec un anglais aux accents médiévaux et au vocabulaire technique. De fait je n’ai pas vraiment suivi les trames narratives. Non pas que cela soit incompréhensible, mais ce que j’ai lu relève plus du remplissage consciencieux que d’une vraie histoire.

Par contre, à la différence d’autres jeux, l’histoire ici à une place dans les mécaniques du jeu, car à chaque étape, vous allez devoir faire un choix de direction, duquel choix dépendra les adversaires ou les situations que vous allez rencontrer, et certains embranchements sont spécifiquement là pour faire avancer l’histoire de votre personnage. Libre à vous de les suivre ou de les éviter.

Force est de constater que pour un deck building, l’histoire est vraiment travaillée, et l’ambiance folklorique conte médiéval russe (dans son histoire et dans son esthétique), permet au jeu de vraiment se démarquer des autres titres.

Game System

Deathless : Tales of Old Rus propose une expérience de gameplay mêlant deck-building, stratégie et roguelite, enrichie par une subtile incorporation de mécaniques inspirées par la mythologie slave. Voici un aperçu détaillé de ce qui fait la force et l’originalité de son gameplay.
Le jeu se décompose en 18 batailles réparties sur 3 itinéraires distincts par session. Ces batailles sont les équivalents des étages dans Slay The Spire. Chaque itinéraire est accompagné d’une narration immersive qui évoque un livre d’aventure, où le joueur choisit d’explorer, par exemple, une forêt dense peuplée de créatures mystiques ou un lac maudit hanté par des Rusalkas. Cette structure, bien que familière, est agrémentée par des choix contextuels qui ajoutent de la profondeur à chaque décision.

Au-delà de l’histoire, le choix de vos batailles permettra de définir vos récompenses (améliorer une carte, enlever une carte de votre deck pour l’épurer, transformer une carte, trouver un marchand…) et chaque bataille apportera en plus une part d’aléatoire avec des bonus et des malus à chaque level : avoir une carte moins couteuse à chaque main, les ennemis commencent affaiblis, ou inversement, ils sont tous buffés, vos augmentations de cartes ne sont pas prises en compte… les possibilités sont très variées.

Le cœur du gameplay repose sur des batailles au tour par tour où le joueur utilise des cartes issues de son deck pour attaquer, défendre ou manipuler le champ de bataille. Bien que le système reprenne les bases de Slay the Spire (armures temporaires, énergie limitée par tour appelé ici PA pour points d’actions, et états de bonus/malus), Deathless y injecte deux innovations majeures :
La gestion des distances :
Les ennemis sur le champ de bataille se déplacent activement en fonction de leur rôle. Les attaquants au corps à corps cherchent à se rapprocher, tandis que les archers et mages restent à l’arrière pour maximiser leur portée. Le joueur doit alors ajuster sa stratégie, utilisant des cartes spécifiques pour réorganiser l’ordre des ennemis, attaquer des cibles précises ou perturber les formations adverses. Cette dynamique ajoute une couche tactique unique et particulièrement intéressante.

L’état “dying” :
Contrairement aux roguelites classiques, les ennemis ne disparaissent pas immédiatement lorsqu’ils sont vaincus. Ils passent en état “dying”, devenant des obstacles inactifs qui peuvent être détruits ou ressuscités par des ennemis encore en vie. Cette mécanique pousse le joueur à prioriser ses cibles : éliminer les sorciers capables de ramener les morts ou faire disparaître les cadavres avant qu’ils ne servent de bouclier aux archers. Les enjeux sont de tailles, car faire disparaitre un cadavre, c’est faire évoluer la position des adversaires. Exemple : vous venez de tuer un adversaire. Celui derrière est sensé taper au corps à corps en occasionnant de gros dégâts. Si vous laissez le cadavre en place, il ne pourra pas taper. Si vous détruisez le cadavre, celui-ci sera à portée et frappera à ce tour. Réfléchissez bien avec d’agir.

Les quatre héros disponibles ont tous des cartes et des manières de jouer très différentes. La première héroïne jouable, Varvara the Fair, incarne l’essence tactique du jeu. Ses cartes uniques lui permettent de manipuler directement l’ordre des ennemis, offrant des stratégies aussi variées qu’ingénieuses : Repousser un ennemi menaçant pour retarder son attaque, amener un ennemi vulnérable à portée pour une élimination rapide, transformer un cadavre en bouclier temporaire pour se protéger des attaques à distance.
Chaque manipulation s’accompagne d’effets supplémentaires, tels que la confusion de l’adversaire ou la réduction de ses dégâts. Ce style de jeu dynamique encourage l’expérimentation et favorise une réflexion constante.

Les autres héros sont Vasilia qui est accompagné de petites fées. En fonction des cartes que vous utilisez vous allez booster l’une des 4 fées qui vous permettra de faire des dégats, vous protéger, réduire le cout des cartes, ou booster les autres fées. Dobrynya est le guerrier qui peut retarder ses attaques pour faire plus de dégats, lui permettant de faire des attaques dévastatrices, et enfin Alyosha qui a un système d’attaque magique qui se renforce à chaque attaque jouée. Je résume, sachez que chaque deck dispose de ses combos propres et qu’il vous faudra apprendre chaque build si vous voulez avoir une chance d’aller au bout de chaque histoire.

Deathless se distingue également par son approche de la difficulté. Contrairement aux roguelites classiques où la mort est définitive, le jeu permet de recommencer les combats indéfiniment, sauf en mode difficile. Ce choix vise à rendre l’expérience accessible aux nouveaux venus, bien que cette mécanique puisse atténuer la tension propre au genre. Une solution intermédiaire, comme un système de vies limitées, aurait pu préserver l’accessibilité tout en maintenant le défi, comme c’est le cas dans Into The Breach (2018 - Subset Games) par exemple.

Graphisme

L’esthétique de Deathless est rafraîchissante. Contrairement à la palette sombre souvent associée au folklore slave comme dans Hellblade, ce jeu adopte des couleurs vives et saturées. Le style artistique dessiné à la main est magnifique, l’ambiance me rappelle ce qui avait été fait dans Ash of Gods. Des traits fins, des personnages et des créatures charismatiques, mais les animations "marionnettes" typique des jeux flash manquent de fluidité. Cela aurait été bienvenu d’avoir plus d’animation différente, mais je chippote, pour un deck building, nous sommes déjà très bien servi!

Par contre le jeu aurait gagné en lisibilité si les icones représentant les buffs et les débuffs étaient plus claires, il y a tellement d’effets qu’il est parfois dur de s’y retrouver. Une interface améliorée serait appréciée pour un prochain patch.

Bande son

La bande sonore est une réussite. S’appuyant sur une ambiance médiévale et épique slaves, elle immerge le joueur dans l’ambiance de Belosvet. Les effets sonores, qu’il s’agisse des bruits ambiants ou des impacts en combat, ajoutent une profondeur bienvenue. Bien que l’absence de doublage vocal soit notable, elle n’affecte pas l’expérience globale, surtout lorsque le reste du design sonore est si soigné.

Bande annonce du jeu Deathless. Tales of Old Rus

Disponible à l'achat sur :

PC 24.50€

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