Test de Monster Hunter Wilds : Une formule efficace mais imparfaite
Le test du jeu Monster Hunter Wilds, édité par Capcom et développé par Capcom, a été réalisé sur PC.


Sommaire
Monster Hunter Wilds

Dans la jungle impitoyable des jeux vidéo, certains titres débarquent avec la subtilité d’un Diablos en pleine charge. C’est le cas de Monster Hunter Wilds, dernière offrande de Capcom aux amateurs de chasse aux bestioles taille XXL. Un nouvel opus qui promet de nous faire vibrer, transpirer et, soyons honnêtes, maudire ce foutu Rathalos qui refuse de rester au sol plus de trois secondes.
Mais alors, Monster Hunter Wilds est-il une révolution ou une simple variation sur une recette déjà bien connue ? Est-ce que l’histoire tiendra enfin la route ou va-t-on encore se retrouver à jouer les livreurs d’os de wyverne entre deux bastons épiques ? Et surtout, ce nouvel écosystème ouvert est-il vraiment vivant… ou juste un immense terrain de chasse un peu vide ?
Accrochez vos doubles lames, affûtez votre corne de chasse et préparez-vous à plonger dans le test de Monster Hunter Wilds réalisé sur PC, mais également disponible sur PS5 et Xbox depuis le 28 février 2025.
Monster Hunter Wilds propose une formule efficace et le plaisir de la chasse reste intact
L'histoire de Monster Hunter Wilds

Dans Monster Hunter Wilds, les joueurs incarnent un chasseur expérimenté envoyé dans les mystérieuses Terres Interdites, une région inexplorée aux écosystèmes variés et aux conditions climatiques extrêmes. Accompagné de son équipe et d’un jeune garçon nommé Nata, le chasseur doit enquêter sur d’étranges phénomènes et affronter des créatures redoutables afin de protéger les communautés indigènes locales.


L’histoire principale du jeu est structurée en six chapitres distincts, chacun proposant des quêtes et des missions spécifiques. Les trois premiers chapitres introduisent progressivement les mécaniques du jeu ainsi que ses différents environnements, tandis que les suivants mettent en scène des monstres de rang supérieur et des défis plus corsés.

Par rapport à l’opus précédent, Monster Hunter Wilds met davantage l’accent sur la narration, en proposant une histoire plus aboutie ainsi que des personnages mieux développés et plus complexes. Vous serez amené à accompagner Nata, un jeune garçon perdu à la recherche des siens. Si le récit peut sembler au départ classique et sans grande originalité, il se complexifie rapidement, soulevant des questions éthiques et offrant de nombreux rebondissements inattendus.

Game System

Le joueur incarne un chasseur, un véritable gladiateur des temps modernes, envoyé affronter les monstres les plus redoutables que la nature ait enfantés. Le jeu adopte une vue à la troisième personne et chaque monstre s’impose comme un boss à part entière, avec ses propres schémas d’attaque et mécaniques spécifiques. Pour faire face à ces créatures de cauchemar, le joueur a accès à un arsenal de 14 armes aux mécaniques distinctes, chacune avec ses forces et ses faiblesses. Autant dire qu’avant de se jeter tête baissée dans la gueule du loup, ou du dragon, mieux vaut choisir son équipement avec soin.

L’objectif du jeu ? Un enchaînement de combats épiques contre des monstres toujours plus puissants, dans une quête infinie de perfectionnement. Chaque créature possède ses propres vulnérabilités, ce qui oblige le joueur à s’informer, analyser et adapter sa stratégie à chaque chasse. L’un des aspects les plus brillants de Monster Hunter réside dans le fait que la morphologie des monstres donne des indices précieux sur leurs schémas d’attaque. L’observation devient donc une clé essentielle de la victoire, transformant chaque affrontement en une danse mortelle entre le prédateur et sa proie. Comme tout Monster Hunter qui se respecte, cet opus propose également une personnalisation poussée du personnage, histoire de chasser avec style.

Des nouveautés bien senties... mais imparfaites
Ce Monster Hunter introduit plusieurs mécaniques inédites, notamment celle des blessures. Lorsqu’un joueur frappe une zone spécifique du monstre de manière répétée, il finit par y infliger une blessure, transformant ainsi cette partie du corps en un point faible. Les attaques portées sur cette blessure infligent alors davantage de dégâts. Une mécanique astucieuse qui encourage la précision et oblige à mieux se positionner pour exploiter les opportunités au maximum. Résultat : les affrontements gagnent en stratégie et en intensité.
Autre ajout notable : une monture répondant au doux nom de Seikret. Ce grand oiseau évoque sans honte possible un Chocobo tout droit sorti de Final Fantasy, et se révèle fort utile pour se déplacer plus rapidement à travers des cartes plus vastes. Il permet également de transporter du matériel et d’emporter une arme secondaire, ce qui favorise l’expérimentation et incite à tester d’autres styles de combat. Malheureusement, son maniement laisse à désirer, et dans la pratique, peu de situations exigent réellement de changer d’arme en plein combat. Une bonne idée sur le papier, mais dont l’utilité reste discutable.

Des cartes plus vastes... mais moins captivantes
Si ce nouvel opus se targue d’offrir des zones de chasse plus grandes, cet agrandissement s’accompagne d’une contrepartie regrettable : une perte en complexité. Fini les environnements labyrinthiques et verticaux de Monster Hunter: World. Ici, place à de grands espaces plats, souvent dénués du charme et de la profondeur qui faisaient la richesse de l’exploration dans l’opus précédent. Un choix discutable, qui donne parfois l’impression de se promener dans une savane trop sage plutôt que dans un véritable écosystème sauvage et impitoyable.

Quant à la promesse d'affronter des hordes de monstres, elle peine à se concrétiser. Certes, le joueur assistera bien, de temps à autre, à des regroupements de créatures, mais en dehors des cinématiques, cet aspect reste anecdotique. Rien de véritablement menaçant ou de renversant dans le gameplay, ce qui est d’autant plus dommage que la communication du jeu avait lourdement insisté sur cet élément. Même constat concernant l’univers : si le marketing mettait en avant un monde sauvage et hostile, on est loin de l’ambiance immersive et organique de Monster Hunter: World, qui proposait des environnements plus travaillés et mémorables.

Un bestiaire honorable, mais en demi-teinte
Passons maintenant aux véritables stars du jeu : les monstres. Monster Hunter Wilds propose un bestiaire bien fourni, avec une belle diversité de créatures et de patterns de combat. Pourtant, malgré cette richesse, ces nouveaux monstres peinent à marquer autant les esprits que ceux de Monster Hunter: World. Ils sont redoutables, certes, mais aucun ne semble réellement iconique.
Pire encore, cet opus fait l’impasse sur les dragons anciens (Monster Hunter Generations Ultimate), figures emblématiques de la saga. Ces monstres légendaires, véritables fléaux vivants capables de remodeler des écosystèmes entiers par leur seule présence, sont absents. Un choix difficilement justifiable, tant ces créatures ont su s’imposer comme des piliers de la franchise, offrant des défis dantesques et laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de chaque chasseur. Leur absence se fait cruellement ressentir, et ce manque de gigantisme épique prive le jeu d’une partie de son ADN.
Graphisme
Le plus grand défaut du jeu est sans doute son optimisation. Si votre configuration n’est pas de dernière génération, préparez-vous à une expérience visuelle... disons, nettement moins flatteuse. Dans un opus où l’immersion repose largement sur l’aspect visuel, une telle lacune nuit considérablement au plaisir de jeu. Les textures baveuses, les chutes de framerate et l’aliasing omniprésent peuvent transformer les majestueux paysages sauvages en un amas informe de pixels hésitants.

Et c’est bien dommage, car la direction artistique, elle, est indéniablement réussie. On ressent avec justesse les ambiances que les développeurs ont cherché à retranscrire, chaque environnement possédant une identité propre et marquée. Mais encore faut-il pouvoir en profiter dans des conditions décentes…

Cela dit, si vous avez la chance d’être équipé d’un PC haut de gamme, alors là, c’est une tout autre histoire. Le jeu devient une véritable claque graphique, où chaque détail prend vie et où la faune et la flore semblent presque palpables. Si ce n'est pas assez clair en lisant ces lignes, Monster Hunter Wilds est un jeu splendide… à condition d’avoir la machine qui va avec. Pour les autres, il faudra composer avec une expérience visuelle en dents de scie, ce qui, soyons honnêtes, laisse un arrière-goût un peu amer.

Bande son
La musique et les bruitages sont à la hauteur, toujours en parfaite adéquation avec l’ambiance et le ton de l’action ou de l’histoire. Que ce soit les rugissements terrifiants des monstres, le fracas des armes ou encore les mélodies épiques qui accompagnent les affrontements, l’ensemble sonore contribue brillamment à l’immersion.

Le jeu bénéficie également d’un doublage disponible dans de nombreuses langues, dont une VF de qualité, ce qui est toujours appréciable pour ceux qui veulent profiter pleinement des dialogues sans jongler avec les sous-titres en plein combat.

Cependant, on note peu d’évolution par rapport à Monster Hunter World sur cet aspect. Les thèmes musicaux, bien que toujours très réussis, restent dans la continuité de l’opus précédent sans apporter de réelle nouveauté marquante. Un léger goût de déjà-entendu donc, mais quand la partition est bonne, difficile de s’en plaindre.
Mon avis concernant Monster Hunter Wilds sur PC
Monster Hunter Wilds peine à véritablement se démarquer de son prédécesseur, Monster Hunter World. Chacun possède ses forces et ses faiblesses, mais là où World avait réussi à insuffler un vent de renouveau à la saga, Wilds échoue en ne proposant pas de mécaniques suffisamment approfondies pour marquer une véritable évolution.
Les nouveautés introduites manquent d’impact significatif sur le gameplay, ce qui est d’autant plus regrettable que certaines d’entre elles avaient un potentiel indéniable. Prenons l’accent mis sur l’histoire : enrichir le récit est une excellente idée pour renforcer l’immersion, mais le joueur reste trop passif face aux cinématiques. Intégrer des choix moraux influençant la suite de l’aventure aurait pu transformer la narration en une expérience plus engageante et immersive.
Même constat pour la mécanique de changement d’armes. L’idée d’offrir plus de flexibilité dans l’arsenal est intéressante, mais elle manque d’enjeu réel. Si les monstres adoptaient des comportements évolutifs au fil du combat, obligeant le joueur à adapter sa stratégie et à changer d’arme en cours de chasse, le gameplay aurait gagné en dynamisme et en profondeur. Or, en l’état, cette nouveauté semble plus gadget qu’essentielle.
C’est là tout le problème de Monster Hunter Wilds : un jeu rempli de bonnes idées, mais qui ne les exploite pas pleinement. Il n’apporte rien de révolutionnaire et peine donc à se distinguer de son illustre prédécesseur.
Alors, faut-il se lancer dans l’aventure ? Si vous êtes un vétéran de la saga, vous y trouverez sans doute votre compte, car la formule reste efficace et le plaisir de la chasse intact. En revanche, si vous découvrez la licence, Monster Hunter World reste probablement le meilleur candidat pour débuter, offrant une expérience plus marquante et aboutie.