Test de Dragon Ball Z Kakarot. Une expérience fidèle à l'oeuvre de Toriyama
Le test du jeu Dragon Ball Z: Kakarot, édité par Bandai Namco Games et développé par CyberConnect2, a été réalisé sur PS4.
Dragon Ball Z: Kakarot
Avec une insolence à faire pâlir Greta Thunberg, Dragon Ball Z, l’oeuvre du sensei Akira Toriyama se décline de nouveau sur console avec une fois n’est pas coutume, un RPG développé par Cyberconnect2, studio japonais récemment à l’oeuvre sur les adaptations vidéo-ludiques de Naruto. Si les trailers laissaient entrevoir un monde fidèle au matériel original, mais pas si actuel sur le plan technique, l’historique des développeurs nous semblait prometteur d’un gameplay riche concernant le système de combat. Et des combats, vous allez en avoir, puisque ce jeu Dragon Ball reprend toute la trame scénaristique Z. Voici le test de Dragon Ball Z Kakarot, disponible sur Playstation 4, Xbox One et PC depuis le 17 janvier 2019.
Aucun titre n’avait proposé de vivre aussi fidèlement l’expérience globale de cette œuvre
L'histoire de Dragon Ball Z: Kakarot
Dragon Ball Z Kakarot reprend donc toute la trame scénaristique Z allant de Raditz à Buu et s’octroie même quelques arcs créés pour le jeu. Un bel effort de fan service donc qui vous permettra de vivre ou revivre, avec plus ou moins de fidélité au manga, ce qui appartient maintenant à la culture populaire. Rentrons directement dans le vif du sujet avec une des plus grosses déceptions venant d’une mise en scène le plus souvent insipide. On ne sait pas si Ségolène est de nouveau passée par là histoire de remettre un coup à notre merveilleuse enfance, mais la censure et la médiocrité du travail de direction auront raison de certains des moments les plus dramatiques ou épiques du scénario en les transformant en cinématiques dépourvues d’âme. Un comble alors que la matière première a déjà été de nombreuses fois exploitées offrant une base de référence plutôt riche au studio japonais. Certainement un manque de temps et d’argent, car quelques cinématiques beaucoup plus travaillées parsèment le titre ici et là nous montrant qu’il aurait tout à fait été possible de donner une dimension bien plus épique et qualitative à l’ensemble du jeu et c'est regrettable.
Vous retrouverez donc tout ce qui fait l’essence du manga
Game System
Le problème de rythme scénaristique est une chose qui se rattrape heureusement dans les phases de combat, mais en partie seulement. Les premiers instants de Dragon Ball Z Kakarot nous font miroiter un système dynamique et nerveux. Vous retrouverez donc tout ce qui fait l’essence du manga. Les déplacements rapides, les dashs, les projections de Ki, les transformations… Vous pourrez vous battre solo ou en équipe de 3 avec possibilité de déclencher des assists et des attaques combinées. Un peu brouillon au début au niveau des commandes, vous parviendrez assez vite à sortir des combos assez efficaces pour vous rendre compte que malgré la fidélité des attaques et les possibilités offertes par le titre, vous tournerez vite en rond et les combats se résumeront alors à une stratégie unique quelle que soit la situation, c'est-à-dire se déplacer rapidement pour esquiver les attaques puis enchaîner les mêmes combos pour finir avec un Kaméha. Un autre problème concernant les combats concerne l’incohérence face aux adversaires, certains combats qui devraient être pliés si l’on s’en tient au niveau de puissance des personnages traînent en longueur avec des ennemis parfois minables, capables d’encaisser vos coups tout en préparant des attaques spéciales alors que d'autres plus puissants seront balayés rapidement. Un équilibrage assez étrange qui pourra rebuter les personnes recherchant la fidélité au manga. On vous rassure quand même, vous tirerez parfois un certain plaisir lors de certains combats, mais on s'attendait à plus de variation et possibilité.
RPG oblige, Dragon Ball Kakarot dispose de sa carte du monde. Malheureusement, le monde est uniquement semi-ouvert donc remplit de chargements entre les différentes zones. Ceci est d’autant plus dommage que vous devrez faire de nombreux allers-retours entre les différents endroits afin d’accomplir les quêtes principales ou secondaires. Quêtes secondaires qui, même si elles permettent de croiser certains personnages mineurs de l’univers du manga, n’exploitent que très peu la richesse du monde créé par Akira Toriyama et deviennent très rapidement ces fameuses expéditions FedEx redoutées de nombre d’entre nous, fan ou pas. En plus de tout ça, après un certain moment de l’histoire vous aurez la possibilité de partir à la recherche des Dragon Balls pour invoquer Shenron et réaliser un certain nombre de vœux prédéfinis comme obtenir plus de Zénis (ce qui en passant n’est pas du tout dans la veine de ce que feraient les personnages du manga) ou encore obtenir des objets rares.
Autour de ces mécaniques principales, s’imbriquent plusieurs systèmes qui vous feront passer un certain temps dans les menus. Le plus important étant l’arbre de compétence de vos personnages. Celui-ci vous permettra de façon tout à fait classique d’améliorer vos techniques à l’aide d’orbes de multiples couleurs qui parsèment la carte. Pour apprendre de nouvelles techniques, vous devrez par contre participer à des « entraînements », sortent de combats spéciaux qui une fois remportés débloqueront une technique spécifique. Vous aurez aussi la possibilité de remplir des tableaux à l’aide de badges sur lesquels figurent les différents personnages. Divisés en plusieurs catégories, Z, Cuisine, Exploration... Remplir ces schémas vous octroiera plusieurs bonus au cours de votre aventure. Enfin, la cuisine, vous permettra à l’aide de certains personnages de préparer des plats que vous engloutirez pour augmenter provisoirement votre Ki, votre santé ou la puissance de vos coups entre autres. Sympa mais vite fastidieux.
Graphisme
Visuellement, le titre de Cyberconnect2 permet de retrouver le charme de l’univers de DBZ avec cependant une réalisation moyenne. Le jeu n’est pas moche à proprement parler, mais n’a pas bénéficié du soin qu’il aurait mérité. L’ensemble est coloré et le design des décors fidèle, mais est rempli de textures assez peu travaillées qui ne font pas très bonne impression. Les effets sont par contre assez réussis et c’est un plaisir de voler dans les différentes zones. Quelques subtilités sont d’ailleurs au rendez-vous comme des destructions de décors qui même si elles restent minimes, elles permettent de rendre de l’impact des confrontations. Le travail sur les lumières est plus ou moins inexistant malgré le potentiel apporté par les projections et la retranscription des « auras » des personnages.
La map est également assez vide même si vous passerez le plus clair de votre temps dans les airs et pousse peu à l'exploration.
Certaines facettes sont par contre bien retranscrites comme les différentes poses des personnages lors du vol, fidèles au manga. Seule la course rapide au sol possède une animation un peu étrange. Malgré tout, DBZ Kakarot aurait pu être une adaptation tout à fait agréable si Dragon Ball FighterZ n’était pas passé par là. Les personnages ont un look un peu différent voire parfois stupide. Un peu comme si le character design avait été effectué par le frère caché de Toriyama.
Les nombreuses cinématiques sont également très inégales comme mentionnées précédemment sachant que la plupart sont très pauvres en animations et manquent de dynamisme. Ceux connaissant déjà l’histoire n’auront d’ailleurs aucun scrupule à zapper les dialogues afin de passer directement aux combats.
Nous avons enfin droit en Europe aux thèmes originaux de la série !
Bande son
Enfin ! Enfin, nous avons droit en Europe à des thèmes originaux de la série sans passer à la caisse. Bien évidemment ils sont loin d’être tous présents mais c’est tellement rare en France qu’on aurait tort de ne pas s’enthousiasmer. L’ajout de ces musiques donne une saveur particulière au titre pour toute personne ayant regardé l’animé et rend l’expérience beaucoup plus immersive et plus nostalgique. Idem pour les bruitages tout droit tirés de l'adaptation TV. Cerise sur le gâteau, le narrateur japonais résumera comme à l’époque les différentes étapes de l’aventure avec la musique de fond identique à la série TV. Notons enfin que les bruitages sont également bien transposés dans l’univers et vous comprendrez que la partie son est une des plus réussies de l’expérience.
Les voix japonaises sont évidemment de la partie même si la synchronisation entre les mouvements de bouche et l’audio est parfois ratée. On relèvera aussi tristement certaines traductions totalement ratées, car trop littérales et non traduites selon le contexte de certaines scènes.
Mon avis concernant Dragon Ball Z: Kakarot sur Sony Playstation 4
Dragon Ball Z Kakarot est un jeu qui veut faire énormément de choses, mais n’en maîtrise finalement aucune. Ne se cachant pas de jouer sur la nostalgie, il permet quand même, malgré ses nombreux défauts, de passer de bons moments dans un univers qui aura bercé la plupart des gens qui vont se le procurer. Soyons clair, jusqu’à présent, aucun titre n’avait proposé de vivre aussi fidèlement l’expérience globale de cette œuvre et c’est pourquoi il mérite un peu d’amour en espérant ouvrir la voie vers un titre futur plus à la hauteur des rêves de ces enfants ayant essayé de faire un Kamehameha dans leur chambre à l’abri des regards.
Concernant la note de ce test, je dirais que Dragon Ball Kakarot mérite un 11/20 pour le commun des mortels et un 13/20 pour ceux ayant tenté de se transformer en Super Sayien étant petit
En résumé
Les points forts de Dragon Ball Z: Kakarot
- - Voler comme on en rêvait
- - Toute la saga Z
- - Des combats nerveux
- - Quelques musiques originales
Les points faibles de Dragon Ball Z: Kakarot
- - Le monde semi-ouvert pauvre et plein de chargements
- - Des combats répétitifs
- - Une mise en scène du pauvre
- - Des quêtes secondaires réellement inutiles
- - Une synchronisation labiale étrange en VO
- - Des incohérences de puissance dans les confrontations
- - La censure
- - Des moments épiques sans aucune émotion
Bande annonce du jeu Dragon Ball Z: Kakarot
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