Test Detroit: Become Human PS4 : À mort les humains
Le test du jeu Detroit: Become Human, édité par Sony Interactive Entertainment et développé par Quantic Dream, a été réalisé sur PS4.
Detroit: Become Human
Premier véritable jeu du studio français Quantic Dream pour console PS4, Detroit: Become Human est la concrétisation d'une vision initiée par le court-métrage intitulé Kara, présenté sur PS3, à l’occasion de la Game Developer's Conference de 2012.
Toujours chapeauté par David Cage et après la déception de Beyond Two Souls, il est temps de voir si le studio français a su apprendre de ses erreurs, et renouveler ses mécaniques de gameplay.
Detroit Become Human est-il le meilleur jeu de Quantic Dream ? Voici la réponse, avec le test de Detroit: Become Human.
Chacun de vos choix aura un impact sur l’évolution du scénario
L'histoire de Detroit: Become Human
Ceci est notre avenir
Sujet plus que d’actualité, l’intelligence artificielle est le thème central de Detroit. Premier constat, l’écriture du scénario est moins « lourde » que les précédentes productions du studio, peut-être en raison du sujet traité, plus riche. Malgré certains passages très convenus, voir déjà vus, il saute aux yeux que l’équipe de Quantic Dream s’est entourée de spécialistes en IA afin d’obtenir des informations plutôt concrètes sur son futur et ses potentielles dérives. Vous incarnerez donc à tour de rôle plusieurs personnages dans une société où les androïdes sont communément utilisés par les particuliers quelle que soit leur classe sociale : Connor, un androïde détective, Kara, une androïde babysitter / aide-ménagère et Markus, un androïde assistant à domicile. Évoluant dans des milieux différents, vous serez par leur intermédiaire, confrontés à des situations et problématiques diverses plus ou moins attendues telles que l’exclusion, la quête d’identité, la violence domestique ou encore le libre arbitre, et ça tombe bien, car ici, chacun de vos choix aura un impact sur l’évolution du scénario.
Game System
Pour les habitués des productions du studio, vous savez à quoi vous attendre. Pour les nouveaux, Detroit: Become Human tient plus du film interactif que du jeu à gameplay classique. Les interactions à effectuer sont indiquées directement sur l’écran. Votre implication dans le scénario est donc plus poussée et vos choix cruciaux, votre personnage pouvant même aller jusqu’à mourir en fonction de vos actions. Notez cependant qu’il n’y aura aucun Game Over, l’histoire s’adaptera aux évènements de façon dynamique et crédible. Les commandes sont donc sommaires avec une grande part de quick time event entre deux déplacements de personnages. Même si cela fait partie de leur façon de raconter les histoires, on ne peut s’empêcher de remarquer que la formule laisse toujours une impression mitigée à la longue avec des manipulations à effectuer parfois inutiles ou fastidieuses comme quand on vous demande d’appuyer sur L2 + R2 + X simultanément. On comprend l’intention pour souligner l’effort à faire pour soulever un objet lourd par exemple, mais la redondance de certaines manipulations finit par lasser, tout comme certains gestes peu compréhensibles au premier abord qui risquent de vous faire rater certains passages du jeu au timing serré. Heureusement, la diversité des situations permet d’équilibrer tout ça.
Désormais commun à la plupart des jeux de The Witcher à Tomb Raider, vous disposez d’un « scanner d’environnement » vous permettant de faire ressortir les éléments avec lesquels vous pouvez interagir. Pratique pour certains, cela casse un peu l’immersion et il est de ce fait recommandable de ne pas trop en abuser, afin de préserver le côté enquête de l’aventure, d’autant que peu de choses sont interactives, mis à part les objets liés à la progression de l’histoire. Petit coup de coeur pour les magazines que vous trouverez dans les différents environnements avec des sujets intéressants liés toujours à l’intelligence artificielle.
L’aventure de Detroit: Become Human est découpée en mini-scénarios. Vous passerez de personnage en personnage en faisant évoluer l’histoire de chacun petit à petit. À la fin de chaque section, vous aurez un tableau récapitulatif de vos choix, afin d’analyser l’embranchement scénaristique que vous aurez emprunté avec la possibilité de comparer, à l’aide de pourcentages aux joueurs du monde entier ou vos amis. Cela permet d’avoir une vision plus large de toutes les possibilités scénaristiques et donne particulièrement envie de retenter l’aventure pour tester des fins différentes.
Graphisme
Le bilan visuel est plutôt mitigé si l’on se base uniquement sur les graphismes. Les personnages sont dans l’ensemble très travaillés quand il s’agit de retranscrire des émotions. C'est l'un des gros points forts du jeu. Et même si la frontière entre le réalisme et l’étrange est parfois fine pour certaines expressions, il faut souligner l’énorme travail du studio à ce niveau. On a justement de ce fait l’impression que les efforts ont majoritairement été faits à ce niveau. Les cheveux sont parfois grossièrement modélisés et les mouvements et attitudes parfois approximatifs. Les environnements extérieurs ne sont pas non plus une grande réussite, malgré une zone souvent restreinte. En contrepartie, la mise en scène est en général très bonne et parfois même remarquable, les éclairages sont parfaitement maîtrisés et les intérieurs riches en détails. Le design de la ville dans l’ensemble n’est pas des plus original. Le studio ayant opté pour une approche « futur proche » avec une évolution réaliste des paysages urbains actuels avec juste ce qu’il faut de technologie en plus. En fonction des situations, vous pourrez donc trouver le jeu moyen ou très beau.
L’habillage du jeu est cependant assez exceptionnel. De l’assistante qui vous accueille quand vous lancez le jeu à l’interface d’analyse d’objet qui vous permettra de reconstruire certaines scènes d’enquêtes, le design est très agréable et donne une touche futuriste crédible à l’ensemble, sans tomber dans la surcharge d’informations à l’écran.
Bande son
Concept intéressant et découlant directement du storytelling, Quantic Dream a travaillé avec trois compositeurs pour les musiques du jeu. Chaque compositeur traitant chacun un personnage, cela permet de renforcer l’identité et les particularités de chacun. De thèmes ambiants à plus rythmés, les sonorités sont variées et rajoutent une touche artistique indéniable à l’ensemble. Le doublage des personnages est également très réussi avec une mention spéciale pour la VO en anglais impeccable et très juste.
Mon avis concernant Detroit: Become Human sur Sony Playstation 4
Detroit Become Human est peut-être le meilleur jeu de Quantic Dream. Malgré une réalisation inégale et quelques passages très convenus, le sujet abordé permet au studio français, de traiter de problématiques intéressantes et modernes, d’une façon unique dans le jeu vidéo qui tourne souvent autour des mêmes sujets. On ne peut que saluer la volonté de raconter des histoires différentes, et même si le gameplay n’est pas optimal, le studio a entrouvert la porte d’une direction intéressante pour son futur… En attendant que les jeux soient produits par des IA.
En résumé
Les points forts de Detroit: Become Human
- - Une ambiance travaillée
- - Des émotions bien retranscrites
- - Pas de Game Over
- - Des situations variées
- - Un jeu aussi pour les "non gamers"
- - Une histoire moderne
Les points faibles de Detroit: Become Human
- - Quelques QTE inutiles
- - Peu d’interactions autres que celles prévues pour le scénario
- - Certains choix ne dépendent pas de nous
- - Quelques scènes convenues
Bande annonce de Detroit: Become Human
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