Test Montezuma's Revenge 40th Anniversary Edition. Un remake en demi-teinte
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Critique du jeu Montezuma's Revenge - The 40th Anniversary Edition sur PC
Quand on cherche les véritables origines du genre Metroidvania il est difficile de remonter à des jeux précédents Métroid lui-même. Pourtant, en remontant plus loin, Montezuma's Revenge (1984) pourrait être qualifié de véritable ancêtre du genre. Ce jeu de plateforme 2D, développé par Parker Brothers, a posé les bases avec une exploration libre, du backtracking, et une chasse aux clés, éléments fondamentaux des Metroidvania modernes.
Mais, 40 ans après, une réédition baptisée Montezuma’s Revenge: The 40th Anniversary Edition tente de raviver la flamme, développé conjointement par eastasiasoft, Normal Distribution, Handcrafted Mystical Games, Mission Critical Studios (rien que ça) et édité par eastasiasoft sur PC et PlayStation 5. Avec un tel héritage, ce remake est-il à la hauteur des attentes ? Je vous réponds en découvrant le test de Montezuma's Revenge - The 40th Anniversary Edition.
Si vous voulez explorer les origines du Metroidvania, Montezuma's Revenge est fait pour vous
Histoire
Montezuma's Revenge est un jeu vidéo de plateforme emblématique sorti en 1984, conçu par Robert Jaeger alors qu'il n'avait que 16 ans. Le jeu met en scène Panama Joe, un chasseur de trésors explorant les catacombes d'une pyramide aztèque à la recherche de richesses cachées. Pour progresser, le joueur doit collecter des clés pour déverrouiller des portes, tout en évitant divers dangers tels que des serpents, des crânes et des araignées.
Développé initialement pour les ordinateurs Atari 8 bits, Montezuma's Revenge a rapidement été porté sur plusieurs autres plateformes, dont l'Apple II et la ColecoVision. Présenté au Consumer Electronics Show (CES) de 1983, le jeu a suscité l'intérêt de Parker Brothers, qui en a assuré la distribution. À sa sortie, il a été salué pour son gameplay innovant, combinant exploration libre, collecte d'objets et retour en arrière : des éléments qui préfiguraient le genre "Metroidvania" avant même que celui-ci ne soit défini.
L'héritage de Montezuma's Revenge est indéniable. Il a inspiré de nombreux développeurs et est considéré comme l'un des précurseurs des jeux d'action-aventure non linéaires. Je suis sûr que Derek Yu, le développeur de Spelunky, avait poncé le jeu à l’époque. Pour célébrer son 40ᵉ anniversaire, une édition spéciale intitulée Montezuma's Revenge - The 40th Anniversary Edition a été annoncée, offrant des graphismes améliorés en 2.5D et une expérience de jeu enrichie, tout en conservant l'essence du titre original.
Game System
Les remakes réussis modernisent le gameplay tout en conservant l’esprit de l’original. Malheureusement, Montezuma’s Revenge: The 40th Anniversary Edition se contente de reproduire les mécaniques et la physique d’un jeu vieux de 41 ans, sans ajout notable de fonctionnalités modernes.
Dans cette édition, vous aurez 2 options : la version remasterisée 40th Anniversary Edition et la version originale.
Le jeu est un jeu de plateforme dans lequel vous devrez avancer dans un niveau labyrinthique, et récupérer des clés disséminées ici et là pour ouvrir des portes et progresser. Décrit ainsi, cela paraît simpliste, mais 40 ans plus tôt, c’était révolutionnaire : un jeu où la progression se faisait par aller-retour. On avance dans une direction, on évite les pièges, on récupère des objets… mais une porte vous bloque le passage. Vous devrez trouver un autre chemin pour récupérer des clés et revenir sur vos pas. L’ancêtre du backtracking, désormais une norme dans les plateformes d’aventure.
Le jeu, bien qu’ancien, a gardé un charme fou, et il est encore très agréable à parcourir. Le remake, en revanche, souffre de ses mécaniques datées qui ont été mal gérées. Je peux tolérer des défauts en jouant à de vieux jeux, comme des contrôles rigides ou des mécaniques injustes. Par exemple, les dégâts de chute absurdes : toute chute vous tue. Si vous sautez, vous devez atterrir à un niveau égal ou supérieur, sous peine de mort. Et ça, ils l’ont conservé, rendant le jeu rigide et lent sans justification.
Ils ont, par contre, jugé pertinent d’ajouter des éléments de gameplay absents de l’original, comme un étrange monde fantomatique où l’on peut ramasser des diamants, une sorte de niveau identique à celui que vous faites, mais en négatif. L’idée aurait pu être intéressante, mais dans les faits, cela n’apporte absolument rien au jeu.
De fait, j’ai assez vite lâché le jeu remasterisé et rejoué à l’original, que je n’avais pas touché depuis dix ans. J’ai pu finir une quête commencée en 1990. Ni mon frère, ni mon père, ni moi-même, alors très jeune, n’aurions pu espérer finir le jeu à l’époque. Mais grâce à un système de continue, j’ai enfin vu la fin du jeu. Et devinez quoi ? Cela se termine par un boss ! Une surprise totale pour moi, je ne m’y attendais pas du tout.
Graphisme
Les graphismes 2.5D modernisés semblent séduisants à première vue. Pourtant, ils rendent le jeu plus confus. Les niveaux sont difficiles à lire, et certaines zones ou passages clés deviennent invisibles dans cette nouvelle esthétique surchargée. De plus, le jeu souffre de chutes de framerate, ce qui aggrave encore l’expérience.
Il y a de nombreux mauvais choix de design qui gâchent profondément l’expérience. Un exemple parmi d’autres : dans le jeu, des braseros sont parfois posés au sol pour décorer. Sauf que certaines flammes, également au sol, sont des obstacles mortels. Résultat : il est très difficile de distinguer les éléments purement décoratifs des dangers réels. Juste pénible.
Loin d’être une amélioration, cette refonte graphique finit par nuire au plaisir de jeu, en particulier pour un titre où la clarté du level design est essentielle.
Bande son
Si la bande-son est relativement correcte, bien que générique, c’est le design sonore qui pose problème. À chaque changement de pièce, le personnage principal, Montezuma, lance une phrase en espagnol. Si cela peut sembler amusant sur le papier, la réalité est bien plus irritante.
L'acteur derrière ces lignes semble tout droit sorti d’une telenovela mexicaine de piètre qualité, récitant ses dialogues avec un enthousiasme proche de zéro et un effet de réverbération poussé à fond. Après 10 minutes, je décide de couper la voix. Mais impossible : les sous-titres continuent d’apparaître sur l’écran de jeu, gênant parfois la lisibilité.
Mon avis concernant Montezuma's Revenge - The 40th Anniversary Edition sur PC
En jouant à ce remake, une chose devient claire : Montezuma’s Revenge: The 40th Anniversary Edition n’offre rien de nouveau ou de rafraîchissant. Pire, il donne l’impression d’un produit bâclé. Les bugs, les graphismes maladroits, et l’absence totale d’améliorations modernes ternissent la réputation de ce classique.
La version originale incluse dans le remake se révèle être l’unique point fort de cette réédition. Ironiquement, c’est en revenant à ce jeu d’antan qu’on retrouve un brin de plaisir, malgré ses défauts. Montezuma’s Revenge: The 40th Anniversary Edition aurait pu être une célébration digne de ce pionnier du jeu vidéo. Au lieu de cela, c’est une déception qui rappelle combien les remakes doivent évoluer avec leur époque. Si vous voulez vraiment explorer les origines du Metroidvania, jouez à la version originale.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Montezuma's Revenge - The 40th Anniversary Edition
- - J’avais oublié à quel point le jeu original était novateur pour l’époque
- - Revenir 40 ans en arrière, entre mon père et mon frère, avec une manette Coleco entre les mains
- - Avec le système de continue, j’ai enfin pu voir la fin de ce jeu
Les points faibles de Montezuma's Revenge - The 40th Anniversary Edition
- - Une version remasterisée qui ne prend pas les bonnes décisions
- - La voix insupportable de Montezuma
- - Une maniabilité très approximative dans son remake