Test de Metal Slug Tactics : Un spin-off explosif pour les fans de stratégie et de pixels

Critique du jeu Metal Slug Tactics sur PC

Histoire

Comme tout bon Metal Slug, ce nouvel opus vous place aux commandes des vaillants Peregrine Falcons, ce commando d’élite de l’armée “Normale” (oui, ils ont vraiment appelé leur armée comme ça, mais que voulez-vous, la subtilité n’a jamais été le point fort de la série). Entre déserts brûlants, jungles luxuriantes et hangars métalliques dégoulinant de mystères, le jeu reprend tous les décors emblématiques et délirants de ses prédécesseurs.

Le scénario, comme toujours, fait fi de toute logique : l’ennemi est omniprésent, les gros méchants apparaissent toujours avec des rires diaboliques bien clichés, et la règle d’or semble être “les explosions les plus grosses sont les meilleures”. On ne joue pas à Metal Slug Tactics pour l’intrigue, mais plutôt pour ses décors variés, ses batailles épiques, et, bien sûr, ses ennemis absurdes et diversifiés, pour ses soldats à la gâchette facile et pour ces véhicules qui semblent souffrir de problèmes de surcharge pondérale à tel point qu’ils ne rentrent pas entièrement dans l’écran.

Game System

Passer de l’action frénétique comme Metal Slug 1st Mission et 2nd Mission, à la stratégie au tour par tour, c’était un pari osé. Et pourtant, le jeu réussit brillamment cette transition. Sur le plan des mécaniques, Metal Slug Tactics évite le piège de la lenteur des jeux de stratégie traditionnels. Ici, les affrontements sont courts et nerveux, avec des batailles qui se jouent en trois à cinq tours, tout en conservant la satisfaction de poser des combos savamment préparés. On pourrait dire que Tactics s’inspire du très apprécié Into The Breach pour ses arènes condensées, où l’espace est limité et chaque déplacement compte. Mais contrairement à son modèle, Tactics ajoute une dimension mobile et dynamique qui reste fidèle aux racines run-n-gun de la série.

Deux mécaniques centrales définissent le gameplay : l’adrénaline et la synchronisation. Les Falcons peuvent accumuler de l’adrénaline en se déplaçant et en sautant entre plateformes, ce qui alimente leurs capacités spéciales et leur permet d’éviter des attaques. C’est un excellent clin d’œil aux racines frénétiques de Metal Slug, traduisant parfaitement le “run n gun” (courir et tirer) du genre arcade dans un cadre stratégique au tour par tour.

Quant à la synchronisation, c’est l’ingrédient secret pour des combos explosifs. Lorsqu’un personnage attaque un ennemi, les alliés à portée de synchronisation joignent leur feu, transformant chaque tir en une symphonie de destruction en mode coopératif. Et même si les boss résistent aux attaques synchronisées en prenant des précautions, rien n’empêche votre équipe de les arroser individuellement. Le jeu vous pousse ainsi à maintenir votre équipe en mouvement pour accumuler adrénaline et tirer parti de ces combos ravageurs.

Avant de partir en mission, vous devrez choisir trois personnages parmi les neuf disponibles. Chaque personnage possède des capacités et des loadouts déblocables, permettant de véritables approches tactiques. Marco, par exemple, reste le héros classique qui fait office de chef avec des capacités de soutien offensif et défensif, tandis que Fio excelle en soutien et en déplacement, devenant presque un mini-tank à elle seule grâce à sa mobilité et sa capacité d’auto-guérison. Et entre deux missions, vous récoltez, comme dans tout bon rogue like, du loot et des capacités au fur et à mesure de votre avancée, ce qui fait qu’il n’y aura pas deux parties identiques.

Entre la quantité astronomique d’armes différentes, aux effets très variés, cumulés avec les possibilités des synchronisations… vous n’allez pas voir le bout de sitôt. Car de surcroît, chaque perso peut commencer la partie avec un équipement différent que vous pourrez débloquer en cumulant de l’or. Le principe est désormais connu de tout joueur de rogue like, mais dans le contexte de Metal Slug, ça fait plaisir de voir qu’ils ne se sont pas contentés du minimum syndical comme équipement !

Avec une telle équipe, on peut vraiment s’amuser à expérimenter des stratégies. Dans une partie, j’ai formé un trio composé de Fio, Trevor, et Nadia, une spécialiste des pièges. Ensemble, ils m’ont permis de contrôler le champ de bataille, en alignant les ennemis comme des dominos pour ensuite les faire tomber en une cascade d’explosions savamment orchestrée. Dommage que le bestiaire ne soit pas aussi bien fourni. Si dans chaque biome, au nombre un peu maigre de 4, recèle ses particularités et ses ennemis, il faut reconnaître qu’avoir autant de variété d’ennemis que d’équipement aurait rendu l’expérience quasiment infini à faire le tour.

Mais ne boudons pas notre plaisir, le jeu est juste excellent, avec des bonnes idées à foisons, des comportements d’ennemis qui vous surprendront par l’habilité avec laquelle les développeurs ont réussi à transposer les mécaniques d’un jeu d’action dans un jeu de stratégie, en gardant le meilleur des deux univers et sans dénaturer ni le fond, ni la forme de la saga Metal Slug !

Graphisme

Niveau visuel, Metal Slug Tactics fait honneur à l’héritage de la série avec des pixels si détaillés qu’ils semblent avoir été cousus main par des artisans du pixel art. Les tanks et autres véhicules ennemis grondent et vacillent sous leur poids démesuré, les explosions secouent l’écran avec un éclat satisfaisant, et chaque personnage a une animation propre, même quand il se met à couvert.

Si l’on cherche des détails amusants sur les bords de la carte, on pourrait tomber sur des soldats qui bronzent en plein champ de bataille désertique, ou sur un membre des Peregrine Falcons jouant à un jeu rétro sur une mini-télé ! La personnalité de la série déborde littéralement de chaque pixel.

Seul bémol, la 3D isométrique rend parfois la lisibilité un peu confuse quand il s’agit de jouer sur la hauteur, de par l’impossibilité de tourner l’écran.

Bande son

C’est simple, vous avez l’impression de relancer le jeu d’arcade ! Les voix digitalisées légèrement saturées, les interjections des protagonistes, le son caractéristique des menus… tout y est !

Quant à la musique, Tee Lopes (déjà célèbre pour Sonic Mania et TMNT: Shredder's Revenge) signe une bande-son enflammée qui fait bouger la tête dès les premiers riffs. Chaque morceau de guitare ou de basse accompagne parfaitement l’ambiance explosive du jeu, entre rock nerveux et solos de guitare qui feraient headbanger un tank.

Bande annonce du jeu Metal Slug Tactics