Test Dead Rising Deluxe Remaster : la meilleure façon de découvrir ce jeu mythique

Critique du jeu Dead Rising Deluxe Remaster sur PS5

Histoire

Ce qui fait la particularité de Dead Rising, c’est son histoire aussi sombre que mordante. Le joueur incarne Frank West, un journaliste intrépide qui se retrouve en plein cœur de Willamette, une ville frappée par une invasion de zombies. Mais Dead Rising n’est pas simplement une histoire de survie. C’est aussi une satire sociale et politique qui, même dans ce remake, reste aussi percutante qu’à l’époque. Le centre commercial, symbole de la consommation de masse, se transforme en une scène de carnage qui critique subtilement (ou non) le capitalisme et l’appétit insatiable des consommateurs.

Ce qui est fascinant, et fidèle à l’héritage de Romero, ce n’est pas tant les zombies eux-mêmes, mais les survivants. Ce sont eux, la véritable menace. Imprévisibles, égoïstes, et dangereux, ils sont souvent motivés par la peur de l’autre, qu’ils perçoivent avant tout comme une menace. Certes, ces personnages peuvent sembler caricaturaux, mais cela sert à mieux incarner les archétypes dénoncés par le jeu : les travers d’une société consumériste et égocentrique. La mise en scène des différents protagonistes est aussi puissante que déjantée, et ces personnages restent tout aussi effrayants et mémorables qu’à l’époque de la sortie originale.

L’une des grandes forces de Dead Rising réside dans son système narratif unique. Vous disposez de 72 heures – soit environ six à sept heures de temps réel – pour percer les secrets du centre commercial, sauver des survivants et affronter des ennemis redoutables. Ce compte à rebours renforce la tension, car chaque échec vous ramène au début, mais avec un Frank West plus fort, grâce à l’amélioration progressive de ses compétences. C’est là que le jeu brille par son originalité : chaque nouvelle partie est une chance d’affiner votre stratégie, d’apprendre de vos erreurs tout en conservant une partie de votre progression.

Game System

En termes de gameplay, Dead Rising a toujours été synonyme de liberté. Le Willamette Mall, avec ses innombrables magasins et recoins, se présente comme un immense terrain de jeu où tout objet peut devenir une arme potentielle. Un ballon de football, une batte de baseball, ou même un jouet pour enfant : tout est bon pour massacrer des zombies. Dans cette version Deluxe Remaster, bien que plusieurs ajustements aient été effectués, le gameplay reste globalement inchangé par rapport à la version de 2006. Certaines fonctionnalités ont été ajoutées pour améliorer l’expérience de jeu, comme la possibilité d’accélérer le temps pour éviter les longues attentes entre les missions, de visualiser la durabilité des armes, ou encore de bénéficier de sauvegardes automatiques. Ces petites améliorations modernisent le jeu et le rendent plus accessible.

Cependant, les mécaniques de base ont quelque peu vieilli, et cela se ressent. Il me semblait qu’il y avait beaucoup plus d’objets utilisables à l’époque ; aujourd’hui, la multiplicité de ce type de jeu atténue l’effet de surprise. Dans chaque magasin, on trouve généralement trois ou quatre types d’objets utilisables, ce qui est déjà bien, mais l’effet "Whaou" d'antan a disparu.

Les combats et les interactions peuvent paraître rigides. Faire défiler l’inventaire ou prendre un item peut être un peu brouillon. Un seul bouton gère plusieurs actions : prendre, discuter, ouvrir… Ce qui peut mener à des situations frustrantes, comme vouloir donner un objet à un survivant et finir par ramasser une bouteille par terre.

Dead Rising n’est plus aussi punitif qu’à l’époque, ce qui pourrait décevoir les fans de la difficulté d’antan. Par exemple, les psychopathes sont plus faciles à vaincre, et les survivants que vous escortez semblent presque se débrouiller seuls. Le défi d’origine s’est quelque peu estompé, mais cela n’enlève rien au plaisir brut de massacrer des zombies à la chaîne. Bien que certaines nouveautés, comme le lance-roquettes retiré de la version de 2006 ou l’ajout de livres surpuissants, apportent une touche de fraîcheur, un mode de difficulté supplémentaire aurait certainement ravi les vétérans en quête de sensations fortes.

Cela dit, il faut reconnaître qu’après près de 20 ans, les sensations restent toujours aussi présentes ! Le stress est palpable, la course contre la montre haletante, et la sensation de puissance qui se dégage lorsque l’on commence à maîtriser le jeu et à monter en niveau, tout en débloquant de nouvelles attaques, est grisante.

Si Capcom avait réalisé un tour de force à l’époque en développant un jeu où le fond et la forme se répondaient, mêlant habilement ludisme et critique sociale, il est clair que cette œuvre rare reste tout aussi pertinente et captivante, même 20 ans plus tard.

Pour ceux qui ne l’avaient jamais fait, Dead Rising vaut largement le détour. Et pour ceux qui l’ont déjà exploré, outre la nostalgie, vous aurez l’opportunité de redécouvrir l’un des meilleurs jeux avec des ajouts non négligeables. Dans tous les cas, vous ne devriez pas être déçu.

L'avis de Ben-J qui a testé le jeu sur PS5
Dans cette version, Dead Rising Deluxe Remaster conserve l'essence du jeu original tout en intégrant plusieurs améliorations de gameplay qui le rend plus plus agréable  Le système d'expérience est plus flexible, permettant de débloquer rapidement des capacités, comme la roulade, plus accessible grâce à une nouvelle commande. Les combats sont améliorés par un système de visée plus fluide et une meilleure caméra, offrant une visibilité accrue. Les survivants sont désormais plus intelligents et réagissent mieux aux dangers, rendant l'exploration plus naturelle.

Graphisme

Là où ce remake brille véritablement, c’est dans sa refonte graphique. Le centre commercial de Willamette n’a jamais été aussi détaillé : chaque recoin a été repensé, apportant une nouvelle dimension à l’ensemble du jeu. Le level design d’origine fonctionne toujours aussi bien, avec ces espaces thématiques qui, en plus de varier l’expérience de jeu, aident le joueur à mieux se repérer. Le Food Court, par exemple, arbore une thématique Far West, tandis que Wonderland Plaza ressemble à une fête spatiale pour enfants. Chaque secteur possède sa propre ambiance marquée.

Cette refonte visuelle va bien au-delà d’une simple augmentation de la résolution : elle redéfinit les lieux emblématiques du jeu, leur donnant une nouvelle identité. Paradise Plaza, en particulier, se dote désormais d’une atmosphère nautique qui correspond enfin à son nom. Cependant, tout n’est pas parfait : certaines zones du centre commercial sont devenues trop sombres, surtout la nuit, rendant la navigation plus compliquée. Il n’est pas rare de se retrouver à brandir une épée lumineuse pour s'orienter dans cette obscurité oppressante.

Malgré ce petit défaut, la refonte visuelle réussit à insuffler une nouvelle vie (ou devrais-je dire, une nouvelle mort ?) à ce lieu iconique, tout en amplifiant le côté macabre et grotesque du jeu. Même le design de Frank West a été retravaillé : plus vieux et fatigué, son apparence ajoute une touche d’authenticité qui le rend plus expressif et attachant que dans la version originale.

L'avis de Ben-J
Je trouve que cette version 2024 de Frank West semble un peu plus âgée que l'original, ressemblant même à une version alternative de Mel Gibson. Le jeu bénéficie d'un rendu visuel nettement amélioré, avec des effets d'éclairage et d'ombres en temps réel, ainsi qu'une résolution 4K et un taux de rafraîchissement fluide de 60 FPS. Cependant, malgré ces améliorations graphiques, le jeu reste fidèle à l'original, comme le montrent certains défauts techniques tels que le clipping (l'apparition tardive de certains détails), et les temps de chargement entre les zones, qui rappellent les limitations de l'époque.

Bande son

En ce qui concerne la bande-son, Dead Rising Deluxe Remaster reste fidèle à l’ambiance sonore de l’original. La grande nouveauté de cette version, toutefois, est l’ajout d’un doublage en français, absent du jeu de 2006. Si ce changement apporte une nouvelle dimension à certains personnages, notamment Frank West, qui profite d’une interprétation plus âgée et plus grisonnante (bien que la version originale de Jas Patrick reste marquante), d’autres perdent un peu de leur charme. Le remplacement de certains doubleurs, notamment pour des personnages clés comme Brad, atténue l’impact émotionnel de certaines scènes. Cela risque de déranger surtout les fans de longue date, qui connaissent chaque inflexion des voix originales par cœur – un peu comme lorsque d’anciens Disney sont redoublés, laissant une impression de décalage pour ceux qui les ont vus enfant.
Cela dit, ce changement n’ôte rien à la force de l’histoire, qui conserve toute sa puissance. Le jeu continue de jongler brillamment entre l’absurde et le tragique, réussissant à marier humour et tension dramatique avec une efficacité toujours aussi frappante.

L'avis de Ben-J
Dans ce remaster, toutes les musiques originales du jeu, composées par Marika Suzuki et Hideki Okugawa, sont présentes, y compris les morceaux emblématiques joués lors des combats de boss ou contre des ennemis spécifiques. L'OST de Dead Rising se décline également en quatre albums distincts, offrant un mélange improbable de rock alternatif, de morceaux relaxants et fun, d'ambiances apocalyptiques et de sonorités horrifiques. Cette combinaison unique contribue à renforcer l'atmosphère post-apocalyptique et décalée du jeu.

Bande annonce du jeu Dead Rising Deluxe Remaster