Test Sonic Superstars. Retour nostalgique aux racines des premiers jeux Sonic

Critique du jeu Sonic Superstars sur Switch

Histoire

Comme c'est souvent le cas avec les jeux Sonic, l'histoire de Sonic Superstar reste simple et familière. Le machiavélique Dr. Eggman est de retour, bien déterminé à conquérir le monde et à capturer de pauvres petits animaux pour alimenter ses machines maléfiques. Une trame narrative obscure et, avouons-le, pas nécessairement au centre de l'attention, car la plupart des joueurs sont ici pour une chose : un gameplay de qualité.

Game System

Dès que vous lancez Sonic Superstar, il est évident que les développeurs ont choisi de revenir aux sources. Le jeu adopte un style en 2D, rappelant les premières aventures de Sonic sur la Mega Drive. Vous vous aventurerez à travers une série de niveaux classiques, de Green Hill Zone à Jungle Zone, en passant par Pinball Zone. Les noms ont peut-être changé, mais il est impossible de ne pas reconnaître ces anciens niveaux qui ont marqué l'histoire des jeux vidéo.

Une nouveauté appréciable réside dans le choix offert aux joueurs, qui peuvent désormais incarner Sonic, Tails, Knuckles, ou Amy. Chacun disposant de pouvoir le caractérisant. Tails vole, Knukles plane et grimpe, Amy dispose d’un double saut… Les bonus classiques dans les caisses sont toujours présents, mais la grande récompense réside dans la quête des Chaos Émeraudes, octroyant des pouvoirs spéciaux.

Une fois en votre possession, chaque chaos Emeraude vous permettra de créer une vague de vous-mêmes faisant des dégâts à tous les ennemis entrant en contact avec l’un de vos avatars, en encore vous propulser dans les airs comme si vous aviez sauté dans un canon.
Chaque pouvoir dispose d’un temps limité durant lequel vous pourrez l’activer. Une fois le temps écoulé, pour le recharger, il faudra trouver un checkpoint. Si vous vous faites toucher pendant que vous avez activé votre pouvoir, vous le perdrez instantanément, vous obligeant à vous rendre au checkpoint.

Cependant, la quête des Chaos Émeraudes n'est pas de tout repos. Les stages bonus se révèlent particulièrement redondant, obligeant les joueurs à se balancer dans le vide spatial bleuté, d'un point d'ancrage à un autre, dans le but d'atteindre une émeraude en mouvement. Malheureusement, ces segments de jeu sont lourds, répétitifs, et brisent le rythme du jeu. De plus, les pouvoirs obtenus semblent plus facultatifs qu'essentiels. Déjà à l’époque de la Megadrive les bonus stages étaient le maillon faible du jeu, cryptique et lourdingue… ça n’a pas changé.

Sonic Superstars propose une ambiance arcade, avec peu d'explications. Les joueurs sont lâchés dans le monde de Sonic, accumulent des objets, des médailles, des émeraudes et des bonus en activant une sorte de machine à sous qui libère des animaux. Cependant, il n'est pas toujours clair à quoi servent ces récompenses, ce qui peut être source de frustration.
L'esthétique du jeu est un mélange d'éléments d'arcade classique et de la Dreamcast. Les animations sont rigides mais spectaculaires, avec un Sonic qui répond de manière lourde aux sauts et aux autres mouvements. Cette approche arcade a ses avantages, car elle rappelle les jours de gloire de la Dreamcast, même si elle peut sembler un peu maladroite.

Le véritable point fort de Sonic Superstar réside dans son level design. Il capture parfaitement l'essence de Sonic grâce à une physique précise, un design de niveau ingénieux, et une sensation de vitesse qui se dévoile une fois que vous avez maîtrisé les parcours. Jouer à Sonic sans connaître les niveaux est une erreur, car le jeu se base sur l'exploration, des bonus cachés à dénicher partout, et un level design fluide et captivant. En plus des loopings, des bumper et autres ressorts qui vous feront partir comme une flèche, il y a désormais des lianes, des grappins, des passages du premier à l’arrière-plan qui viendront compléter la panoplie d’éléments du décor avec lesquels interagir. À chaque nouveau Level, au nombre de 11, un nouvel élément de gameplay. Passage dans le noir, courant d’air ascensionnel… Cela participe agréablement au renouvellement du gameplay.

En revanche, les combats de boss semblent lourds et peu stimulants, car le défilement de l'écran s'interrompt, obligeant les joueurs à attendre la fin de l'animation du boss avant de pouvoir l'attaquer. Mais bon, force est de constaté qu’ils étaient déjà comme ça à l’époque de la 16bits… l’hommage est poussé jusque dans ses défauts.

La difficulté n'est pas l'objectif principal de Sonic Superstar. L'exploration et les sensations de jeu sont au cœur de l'expérience. Les joueurs sont encouragés à découvrir les niveaux, à trouver des bonus cachés, et à maîtriser le level design.
Le mode multijoueur est une idée louable, mais sa réalisation laisse à désirer. Les joueurs qui avancent rapidement risquent de perdre leurs coéquipiers, créant des moments frustrants où vous jouez à quatre pendant seulement quelques secondes. Le joueur qui va plus vite que les autres, ou a pris un chemin qui le rapproche de la sortie, va faire sortir les autres joueurs du scrolling. Pour revenir, il suffit d’appuyer sur A. Mais il y a un côté frustrant à se voir éjecter du jeu parce qu’on a pas pris le bon chemin. Si l’idée est parfaitement intégrée dans la série des marios en 2D, parce que les level sont plats et ne dispose que d’un seul itinéraire, ici cela ne fonctionne pas bien avec le concept de Sonic, qui repose sur de nombreux embranchements et des niveaux diversifiés.

Mais bon, là encore me répondront certains, c’était déjà le cas avant, sur Sonic 2, celui que j’ai le plus fait à l’époque, celui qui jouait Tails était le faire valoir de Sonic et disparaissait constamment du scrolling. Certes… mais était-ce nécessaire de garder cet état de fait ?
Lorsque vous jouez en solo, Sonic Superstar offre des sensations rétro, mais avec un level design intelligent et fluide qui ravira les fans de longue date. Le jeu réussit à capturer la magie des premiers Sonic tout en incorporant des éléments plus modernes.

Graphisme

Du début où l’écran titre s’est lancé, j’ai tout de suite pensé à la Dreamcast.
Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre ce qui le reliait à ce point, hormis le fait bien sûr que c’est un Sonic de Sega. Je crois que c’est dû au graphisme très rond, très lumineux, très coloré et très lisse. Il n’y a pas de texture de l’herbe, du pelage… tout est lisse, comme fait en plastique, avec très peu d’effet de lumière.

Cela a l’avantage de rendre le jeu très lisible, et de m’avoir fait retrouvé l’atmosphère de notre regretté Dreamcast, mais les joueurs pourraient trouver cela un peu cheap.
Ajoutez à cela une animation rigide, sans petits mouvements qui viennent fluidifier le parcours des personnes. Par exemple dans un Mario, quand vous faites demi-tour d’un coup, Mario va avoir une animation pour se retourner. Dans Sonic Superstars, non, vous vous téléportez en faisant face à un bord ou un autre de l’écran. Pareil lors des sauts où Sonic se met en boule.
L’avantage, c’est la lisibilité et la maniabilité précise, l’inconvénient réside dans la finition visuelle du titre.

Bande son

Là encore, la vibe Dreamcast était présente. Avec des musiques électroniques assez cheap, entre la Dance et la musique d’ascenseur, typique des jeux d’arcades (et la Dreamcast était la dernière console de salon qui se voulait réceptacle de l’ambiance des jeux d’arcade, avec plein de jeux culte comme Taxi Driver, Samba de Amigo ou Space Channel 5).
Les bruitages pareils font très synthétiques et très arcades. Vous y serez sensibles ou non…

Bande annonce du jeu Sonic Superstars