Test d'Assassin's Creed Mirage. Une plongée au coeur de bagdad

Critique du jeu Assassin's Creed Mirage sur PS5

Histoire

Dans Assassin's Creed Mirage, Basim Ibn Ishaq, un jeune homme tourmenté par des cauchemars de djinn, est un voleur habile des rues de Anbar. Avec son ami Neham, ils volent et vendent leur butin à Dervis, un commerçant allié à la confrérie secrète de "Ceux qu'on ne voit pas", la première incarnation de la Confrérie des Assassins.

Après un vol attirant l'attention d'une femme de cette confrérie, Basim décide de voler un coffre dans le palais du calife. Malgré le danger, il s'y rend avec Nehal et découvre l'influence mystérieuse sur le calife. En ouvrant le coffre, il déclenche un artefact et est attaqué par le calife. En s'échappant, ils tuent le calife, mais la ville est plongée dans le chaos. Basim quitte alors la ville et se tourne seul vers la confrérie pour en devenir un membre.

L'histoire du jeu se déroule au Moyen-Orient avec des environnements denses et animés, et bien reconstitué, dans un contexte inspiré à la fois premier Assassin's Creed, mais aussi avec des influences de différents épisodes de la série. En compagnie de son fidèle aigle Enkidu, ainsi que grâce à l'appui des citoyens de Bagdad et de divers rebelles, le joueur dispose d'une multitude d'options tactiques qui sauront séduire les amateurs d'infiltration.

Il semble que pour la première fois dans la série Assassin's Creed, l'accent soit fortement mis sur la narration et l'évolution de l'intrigue. Basim incarne une sorte de détective chargé de résoudre des énigmes en rassemblant des indices relativement faciles à trouver, et en reconstituant le puzzle ce qui fera avancer l'histoire. D'ailleurs, les compétences de notre héros, ne sont octroyées qu'à mesure que vous progressez dans l'histoire.

On ne peut que saluer le travail d'historien accompli par le studio Ubisoft. Une fois de plus, ce dernier perpétue la tradition de la série en plongeant les joueurs dans l'histoire grâce à la fonctionnalité "Histoire de Bagdad", une sorte de récompense intégrée au gameplay liée à la progression. Cette dernière offre un véritable contexte historique au jeu vidéo en fournissant des informations expertes sur l'histoire, l'art et la culture de Bagdad, le tout accompagné de photographies provenant de partenaires muséaux. L'objectif est double : se rapprocher au maximum d'une simulation fidèle et permettre aux joueurs de mieux comprendre le monde de Bagdad au IXe siècle, une époque souvent méconnue dans la culture populaire.

Game System

Ubisoft Bordeaux avait centré sa communication sur le jeu en soulignant un retour aux origines de la série, mettant en avant un système de déplacement harmonieux à travers la ville et des combats évoquant les premiers opus de la franchise. En pratique, le studio a amélioré le jeu en rendant les mouvements plus fluides pour accroître le réalisme des scènes, tout en introduisant deux nouvelles mécaniques de combat qui simplifient considérablement le jeu.

Tout d'abord, le changement de couleur des ennemis : les adversaires en blanc peuvent être bloqués avec une arme, tandis que ceux en rouge disposent d'attaques inarrêtables, contraignant Basim à esquiver pour échapper aux coups, réduisant ainsi les combats à une séquence d'actions comprenant attaques, blocages et esquives.
De plus, cet opus introduit la "Concentration d'Assassin", une aptitude de ninja, qui permet d'éliminer un ou plusieurs ennemis en un seul coup. À mon avis, cette compétence altère l'atmosphère de l'infiltration et simplifie considérablement certaines situations qui semblaient initialement complexes à aborder.

La Vision d'Aigle, un sixième sens surnaturel des Assassins permettant de repérer les ennemis et les objectifs à travers les murs, est toujours là. Elle simplifie considérablement la progression, altère l'effet de surprise et l'approche discrète. Enfin, les trois arbres de compétences, à savoir Fantôme (pour les assassinats discrets), Ingénieux (axé sur les gadgets de combat) et Prédateur (centré sur les compétences d'Enkidu), améliorent l'efficacité des mécaniques de jeu, bien que personnellement, je pense qu'ils auraient pu faire l'impasse dans cet opus.

Basim a la possibilité de se déplacer en montant à cheval ou à chameau vers divers endroits de la carte. De plus, une fois que vous avez synchronisé les points d'observation, vous pouvez utiliser les accès rapides. Cependant, je vous déconseille cette approche, car cela vous ferait passer à côté d'une des forces du jeu, à savoir son atmosphère immersive.

Il est également possible pour Basim de naviguer sur les nombreux canaux entourant Bagdad pour se déplacer. Cependant, il est regrettable qu'il n'y ait pas d'enquêtes ou d'activités associées à ces embarcations. Pour être honnête, je suis monté à bord d'une barque uniquement dans le but de faire cette capture d'écran.

Bande son

Avant d'aborder la qualité des musiques du jeu, il est important de noter qu'Assassin's Creed Mirage bénéficie d'un doublage en arabe. Bien que cela puisse sembler anecdotique pour certains, il convient de souligner que c'est, à ma connaissance, le premier jeu de la série à être traduit en arabe. C'est particulièrement significatif étant donné que le jeu se déroule à Bagdad, où l'arabe était déjà la langue officielle de l'Empire abbasside.

Autrement, le doublage en français est excellent, avec Elias Changuel (Miles Morales dans Marvel's Spider-Man: Miles Morales) prêtant sa voix à Basim, Sophie Riffont (Daphnae dans Assassin's Creed Odyssey) à Roshan et Jessica Monceau (Rey dans Star Wars) à Nehal, pour n'en nommer que les trois principaux protagonistes. Le design sonore du jeu est l'une de ses nombreuses qualités, différentes selon les lieux, avec une note particulière sur les bruits de la foule et les réactions des habitants de Bagdad lors de votre passage.

La partition musicale principalement orchestrée par Brendan Angelides et interprétée par le NY Arabic Orchestra, utilisant des instruments acoustiques traditionnels des régions du jeu, enrichit véritablement l'ensemble de l'œuvre. Elle oscille entre la mélancolie, la poésie et l'obscurité, parfois discrète, révélant son magnétisme à tous les égards.

Durée de vie

J'ai terminé Assassin's Creed Mirage en un peu moins de 20 heures, en accomplissant les quêtes secondaires au fur et à mesure lorsqu'elles se présentaient à moi. La durée de jeu est plus courte et moins étendue que celle des deux opus précédents de la série, Assassin's Creed Odyssey et Assassin's Creed Valhalla, qui offraient une expérience particulièrement vaste en termes de gameplay, notamment Valhalla où on pouvait facilement dépasser les 50 heures de jeu pour achever l'intrigue principale. Il est possible que le prix relativement abordable d'Assassin's Creed Mirage, malgré son importance en tant que jeu PlayStation 5, explique cette différence de durée de jeu.

Tout comme les autres jeux de la série, Ubisoft vous accorde la possibilité de poursuivre l'aventure après le déroulement du générique de fin. Cela m'a permis de conclure l'une des quêtes secondaires les plus significatives du jeu que j'avais omis. Il s'agit de collecter les éclats mystérieux que vous devez voler aux Tha'abeen, élément clé pour résoudre l'énigme liée à "L'appel de Nehal". Dès que vous le pouvez, je vous conseille de localiser rapidement la salle secrète ; vous m'en remercierez.

Pour les plus complétistes, vous pouvez aussi vous attarder sur la collection de tenues, teintures, costumes, talismans et armes.

J'attends avec impatience de découvrir s'il y aura du contenu additionnel, tel que des quêtes visant à étendre le scénario. Actuellement, la boutique en ligne propose uniquement des packs d'apparences comprenant des tenues et des armes.

Assassin's Creed Mirage : trailer de lancement