Test How 2 Escape, un jeu de coopération pour les amateurs d'escape game

Critique du jeu How 2 Escape sur Switch

Histoire

L'histoire démarre avec un jeune homme, happé par un tumulte urbain, percuté par un mystérieux individu vêtu d'obscurité. Dans cette collision fortuite, une précieuse enveloppe s'échappe, révélant un téléphone à l'intérieur. Ce dernier sonne soudain, et c'est là que l'inattendu surgit : la voix au bout du fil est familière, c'est celle d'Emy, la sœur du jeune homme. Elle se trouve prisonnière, cloîtrée dans une sombre cellule. Les raisons de sa captivité demeurent obscures, mais le temps est compté. Un inconnu contactera Johann pour le mettre au courant de la situation. Emy, elle, est coincée à bord d'un train lancé à pleine vitesse, sa vie suspendue à un fil, plutôt à un coup de fil. Votre mission : aider Emy à s'échapper, en utilisant les éléments contenus dans le mystérieux téléphone.

Comme dans la plupart des escape games, y compris ceux sur console, comme le jeu Mad Experiments, l’histoire reste le prétexte à faire jouer des énigmes et à leur faire travailler leurs neurones, plus qu’à offrir une véritable aventure narrative. Très vite, on oublie totalement l’histoire, et cette dernière nous le rend bien avec des enjeux qui ne s’étoffent ni ne s’éclaircissent au fil de l’aventure.

Game System

Le concept du jeu How 2 Escape est à la fois ingénieux et asymétrique, exigeant la coopération de deux joueurs. Le joueur principal plonge dans le jeu depuis une console ou un ordinateur, tandis que son complice utilise une application sur son téléphone, sa tablette ou son ordinateur. Une précaution essentielle : les deux joueurs doivent installer l'application dédiée au jeu complet, car l'application de démo ne fournira pas les informations nécessaires, risquant de vous coincer.
Pour une expérience optimale, la séparation visuelle est recommandée, permettant à chaque joueur de rester dans l'ignorance de l'écran de l'autre. L'utilisation d'écouteurs ou de casques est facultative, mais peut s'avérer utile. Personnellement, je l'ai fait avec mes écouteurs SoundPeats, et nous avons joué à 300 km de distance, communiquant grâce à nos téléphones portables. C’était un genre de mise en abyme du jeu !
Un conseil précieux : gardez papier et stylo à portée de main pour noter des indices et consulter vos découvertes à tout moment.

Dans ce jeu, le joueur principal incarne Emy, naviguant dans un environnement 3D riche en interactions avec divers objets, tels que des tiroirs à ouvrir, des machines à énigmes, des caisses, et bien d'autres mystères à explorer.
De l'autre côté, Johann, le complice, jongle avec les informations extraites du téléphone. Il accède à ces données wagon par wagon, grâce aux indications du joueur principal. Ces informations prennent la forme de notes, de SMS, d'enregistrements audio et d'énigmes à résoudre.
L’idée étant que chaque élément d’une énigme exige son autre moitié dans le jeu de l’autre joueur. Les énigmes ne pouvant être complété que par la communication entre les deux participants. Par exemple, Emy (sur la console de salon) trouvera devant elle une série de carton ayant des symboles, un carton donnant une localisation. En fonction de la localisation, Johann (sur l’appli du téléphone) donnera l’ordre dans lequel les cartons doivent être déposés pour accéder à l’énigme suivante. 

Dans chaque wagon, une boîte à indices peut être d'un grand secours en cas de blocage, à condition de disposer d'une pièce, lesquelles se trouvent cachées là où Emy est retenue. En insérant cette pièce dans la machine prévue à cet effet, Johann obtient un ticket portant un mot. Ce mot est alors envoyé par SMS à M. Hindis par l'intermédiaire de Johann, recevant en retour des indications pour avancer dans le jeu.
Certaines machines à énigmes présentent plusieurs inserts, chacun correspondant à une énigme particulière, décodable à partir d'une image.
Vous allez devoir parcourir tout le train, soit 7 wagons, chacune recelant 3 à 4 énigmes.
Dès le wagon-salon, le temps pressera, avec généralement moins d'une heure pour sortir (environ 45 minutes). Sinon, une fin tragique guette, chaque wagon étant doté d'un piège unique. Par exemple, le second wagon se refroidit progressivement, au point où la visibilité d'Emy se détériore après une demi-heure, la neige tombe par intermittence, et le sol se recouvre de givre.

En cas de décès, les joueurs ont le choix entre recommencer le wagon, continuer, ou mettre fin à la partie. Rejouer le chapitre proposera une mécanique similaire, mais avec des solutions différentes, évitant la répétition des mêmes chiffres dans les machines à énigmes. 

How 2 Escape est un véritable jeu de coopération qui requiert une communication fructueuse. Soyez inventifs et précis, détaillez chaque découverte et concentrez-vous sur une énigme à la fois. Le joueur principal devra parcourir minutieusement chaque wagon, lui permettant d’avoir un sentiment d’exploration, tandis que le second joueur devra se montrer plus patient, prêt à soutenir son binôme en résolvant les énigmes nécessitant son expertise.

C’est un peu là que le bât blesse. Si sur le papier, les deux joueurs sont égaux et participent au même degré de la résolution des énigmes, dans les faits, le joueur avec la manette profite un peu plus du jeu. C’est lui qui donne le rythme, qui décrit ce qu’il voit, qui semble faire avancer le jeu, tandis que le joueur sur le téléphone fait plus office d’acolyte indispensable.

Le principe du jeu cependant peut permettre de mettre à profit certaines situations, si l’un des joueurs est chez lui tandis que l’autre est coincé dans un endroit sans console ni PC, genre à la campagne (le pauvre…) alors c’est une bonne occasion de mettre à profit l’asymétrie du titre.
J’ai pensé pendant ma partie à un autre jeu dans le style, Keep Talking and Nobody Explodes (Steel Crate Games). Si How 2 Escape n’égale pas l’inventivité ou la rejouabilité de ce dernier qui pour le coup nécessitait un vrai temps d’apprentissage, force est de reconnaître que How 2 Escape est beaucoup plus accessible et qu’il plaira à un public plus casual, en manque de jeux d'évasion.

Car les énigmes, si elles sont toutes accessibles (nous n’avons souffert d’aucun mort prématuré durant notre partie), nécessitent de réfléchir, et nous offre cette petite dose de dopamine une fois que nous avons déjoué le mécanisme, déverrouiller le coffre, jouer la bonne combinaison de touche sur le piano… d’une manière générale il est toujours grisant d’arrivant devant un dispositif et de se dire « Mais qu’est-ce que je suis censé faire avec ça ??! » et de finir par trouver la solution à force de réflexion et de concentration.

Graphisme

Graphiquement, le jeu est juste correct. Les effets de cel shading cachent un peu le manque d’inspiration générale.
Le problème se cache plutôt dans le manque de visibilité du titre. Gênant quand on fait un jeu d’énigme visuel, à plusieurs moments nous avons été gênés, moi parce que c’était trop sombre, mon comparse parce que les illustrations étaient trop petites.
Mais ce défaut ne nous a pas empêchés d’avancer, et la beauté des graphismes n’est pas ce qu’on recherche sur un jeu de ce type.

Bande son

Très discret, quelques voix off, une musique d’ambiance qu’on oublie. Pas grand-chose à relever.

Bande annonce du jeu How 2 Escape