Test The Last Case of Benedict Fox: un jeu lovecraftien avec un gameplay métroidvania

Critique du jeu The Last Case of Benedict Fox sur PC

Histoire

L'intrigue de The Last Case of Benedict Fox se déroule en 1925, au sein du manoir du défunt père du protagoniste. Benedict, le héros, est accompagné d'une entité démoniaque qui réside en lui tout au long de cette aventure, narrant même les événements à travers les différents recoins de la demeure. La mort du père du protagoniste soulève des suspicions et engendre de nombreux mystères et interrogations. Ainsi, une investigation minutieuse s'impose afin de découvrir les véritables raisons de ce décès tragique et les éléments qui ont conduit à ce drame.

Pour avancer dans l'histoire et obtenir des informations précieuses, le héros doit se plonger dans les limbes et dans les souvenirs des personnes disparues, reconstituant progressivement la vérité avec l'aide de son compagnon démoniaque. Ce système de progression s'inscrit parfaitement dans le genre du metroidvania et offre une dimension bien plus vaste que ce que l'on aurait pu imaginer dans ce titre.

Malheureusement, le scénario pâtit parfois d'une mise en avant maladroite, avec une narration saccadée qui ne parvient pas pleinement à convaincre. Il manque clairement de fluidité et de clarté à certains moments, ce qui rend l'intrigue moins compréhensible que ce que l'on aurait souhaité. C'est dommage, car l'atmosphère globale du jeu incite véritablement à s'immerger dans cet univers, et l'on aurait grandement apprécié une récompense plus satisfaisante de ce point de vue-là !

Game System

Du point de vue du gameplay, les premières minutes de l'aventure ne sont pas particulièrement faciles à appréhender, car certains éléments restent assez flous et les explications sont plutôt succinctes. Cependant, ne vous inquiétez pas, tout devient plus compréhensible au fil des situations. 
Commençons par le commencement, The Last Case of Benedict Fox est un Métroidvania, mais teinté de nombreuses éléments d’énigmes, qui le rapprocherait parfois d’un point'n click tant ses scènes sont ingénieuses et ne sont pas de simples éléments présents pour gagner un peu en durée de vie.

Comment cela se passe ? D'une part, le manoir offre au héros la possibilité d'interagir avec certains personnages secondaires, afin d'obtenir des précisions et des détails importants. Il est également possible d'acheter divers équipements utiles et d'améliorer légèrement ses compétences en utilisant des tatouages lovecraftiens.

Ainsi, le protagoniste peut élargir ses possibilités de gameplay. D'autre part, les limbes constituent un véritable labyrinthe à explorer en détail pour parvenir à la conclusion de cette aventure. Ces zones sont bien construites dans l'ensemble et comprennent de nombreux checkpoints bien positionnés, ce qui réduit les distances à parcourir malgré les allers-retours fréquents. Cependant, cela peut également être source de frustration. Néanmoins, le manque global d'indications claires peut être un peu gênant et incite le joueur à retourner près de chaque point d'intérêt sans trop réfléchir pour tenter de les déverrouiller.

Parmi les zones explorables dans les limbes, certaines développent une atmosphère effrayante qui rappelle presque les jeux d'horreur qui n’est pas sans rappeler un certain Inside ou encore Little Nightmare. Le héros évolue dans un environnement en noir et blanc, en se fiant uniquement à sa lampe torche pour échapper aux attaques de tentacules menaçantes. Ces séquences sont remarquablement réalisées et captivantes, ce qui constitue une agréable surprise.

En ce qui concerne l'aspect metroidvania de The Last Case of Benedict Fox, il est essentiel de trouver des sorties et de surmonter des obstacles pour progresser, en récupérant des objets indispensables à leur ouverture. Contrairement à d'autres jeux du même genre, ce titre sollicite également vos compétences de réflexion et d'enquête pour résoudre des mini-jeux et des énigmes à l'aide de gadgets, même si le gameplay restera de mise : le triple saut et l'attaque au sol restent indispensables pour avancer ! Notons notamment la présence d'un langage mathématique à déchiffrer, qui représente un défi de taille si vous souhaitez le résoudre par vous-même.

Il est important de souligner que l’ aspect action du titre n'est pas son point fort, mais il est nécessaire d'y passer pour compléter l'aventure. Pour affronter les différentes menaces, le héros compte principalement sur son couteau et ses attaques au corps-à-corps, ainsi que sur sa fusée éclairante qui ralentit le temps pour viser et tirer avec précision. Par la suite, de nouvelles compétences viendront enrichir votre répertoire, tandis que vous apprendrez également de nouveaux mouvements défensifs tels que l'esquive et l'utilisation de grenades fumigènes. Cependant, le jeu ne propose pas une grande diversité d'ennemis, et la plupart d'entre eux sont assez faciles à vaincre, bien que quelques créatures plus résistantes subsistent. De plus, les combats ne sont pas particulièrement exaltants; vous vous retrouvez à faire un peu toujours les mêmes combos.

À noter également la présence d’un bug agaçant qui laisse les ennemis vous attaquer pendant les temps de chargement ou entre deux niveaux. Particulièrement pénible !
À vouloir trop se rapprocher de l’ambiance Lovecraftienne, on en arrive parfois à du non-sens vidéoludique. Les boss par exemple, dans la veine du Mythe de Cthulhu, sont trop puissants pour nous pauvres mortels. La clef du succès est du coup la fuite. Chaque boss se conclut par une course-poursuite. Si la mécanique à du sens, en termes de sensation de jeu et de valorisation de l’action accomplie, cela pourrait être améliorable, il me semble.

Cela étant dit, The Last Case of Benedict Fox offre la possibilité au joueur de régler la difficulté de l'aventure selon ses préférences. Si vous souhaitez éviter les combats et simplement profiter du monde, vous pouvez sélectionner le mode Détendu, où tous les ennemis meurent en un coup et où il est possible de résoudre automatiquement chaque énigme. Bien entendu, les modes Normal et Éprouvant sont également disponibles, pour ceux qui préfèrent des défis plus corsés. De plus, vous pouvez personnaliser l'affichage des éléments sur votre carte, en indiquant non seulement les points d'interrogation, mais aussi les types de portes et les chemins non explorés.

À vous de voir si vous cherchez un jeu pour son ambiance ou son gameplay. Niveau ambiance, le jeu est au top, c’est plutôt le gameplay qui pêche. Généralement, quand les développeurs laissent la possibilité aux joueurs d’échappé au « jeu » au sens propre, c’est un aveu… ils savent qu’ils n’ont pas été aussi bons sur ce point que sur les autres.

Graphisme

Concernant l'aspect technique, il est indéniable que la direction artistique du jeu est d'une grande beauté, mettant en valeur de nombreux effets de particules et de lumières. Les diverses ambiances présentes dans les limbes sont tout aussi réussies, offrant une véritable immersion captivante.

C'est un véritable point fort du jeu ! S'il subsiste la présence de quelques bugs, de freezes et de baisses de framerate gênantes, se promener dans l’environnement que l’équipe de développement nous a construit est un véritable plaisir malsain et cauchemardesque.
Le chara design n’est pas en reste, avec des silhouettes très Tim Burton qui se marie parfaitement avec les décors et l’histoire dans son ensemble.

Bande son

Le titre joue sur une ambiance sonore sobre, sans musique ou utilisée avec beaucoup d’économie, pour nous plonger dans cet état d’esprit morose et sinistre que le jeu développe. Les effets sonores sont tous très réussi, et les doublages très convaincants. De ce côté-là, l’équipe n’est pas tombée dans le piège de la surenchère un peu artificielle et a fait un excellent travail !

Bande annonce du jeu The Last Case of Benedict Fox