Test Aeon Drive. Le plateformer cyberpunk dans une ambiance rétro

Critique du jeu Aeon Drive sur PC

Histoire

Plongé dans le monde futuristico apocalyptico sur le déclin de Neo Barcelone, Jackelyne a 30 secondes pour sauver le monde. Oui, vous vous appelez Jackelyne, c’est déjà un peu mieux que Jacqueline, mais je vous rassure, dans le jeu, on vous appelle Jack… ouf !

Quoi quoi quoi ? Qu’entends-je ? Qu’ouïe-je ? 30 secondes, c’est beaucoup trop peu pour un jeu ! Ou alors, ça serait le jeu à la durée de vie la plus courte du monde...
Rassurez-vous, suspicieux ami ! Par un procédé que je n’ai pas vraiment compris, vous récupérez durant votre run des capsules qui vous permettent de gagner des secondes, et donc de reculer l’heure de la fin. Technologie, tu es si mystérieuse...

Game System

Tout cela pour vous dire que vous allez parcourir une série de level dans un pur type plateformer et que chaque level dispose d’un compte à rebours de 30 secondes que vous pourrez augmenter en collectant dans les niveaux des genres de capsules.

Aeon Drive est magistralement simple dans son gameplay, il ressemble beaucoup au jeu Sir Lovelot, et on comprend tout en 30 secondes. La simplicité n’a pas que des mauvais côtés et permet de se focaliser sur le challenge et l’ingéniosité du level design.

Vous avez un saut, un walljump, une glissade, un coup d’épée pour envoyer dans l’enfer des robots pas sage (entre le T1000 et ED-209) tous les méchants qui se présenteront. Tout cela s’acquiert en 30 secondes si comme moi, vous avez déjà poncé n’importe quel plateformer récent (Hollow Knight, The Messenger, Ori and the Will of the Wisps, et tous les autres).
Mais Aeon Drive repose sur une mécanique qui elle, est nouvelle et particulièrement fun à maîtriser. Le couteau magique technologique du futur !

Vous avez en votre possession un couteau que vous pourrez lancer, et sur la pression d’un bouton vous téléporter là où il s’est planté. Cette mécanique est si cool et si agréable à jouer que tout le jeu repose dessus.

On lance le schlass, on se téléporte, on saute, on rebondit, on frappe… Tout cela se fait avec une fluidité remarquable, la maniabilité est absolument irréprochable, d’une précision chirurgicale.

Chaque level est un mini labyrinthe que vous allez devoir parcourir de gauche à droite et qui doit vous permettre de trouver la sortie en moins de 30 secondes (un peu plus si vous prenez les capsules temporelles).
Mais qui dit labyrinthe, dit foisonnement de chemin. Bien sûr, vous n’êtes pas dans une ligne droite, et vous allez pouvoir trouver le chemin le plus rapide en utilisant toutes vos capacités.
Tout l’intérêt du titre consiste dans votre capacité à finir le level le plus vite possible, les parcours les plus courts sont bien sûr les plus exigeants.

Aeon Drive est donc un jeu très orienté speedrunning, avec un système de classement très simple et qui pousse à la compétitivité.
Le jeu est découpé en une dizaine de secteur qui dispose tous d’une ambiance qui leur est propre, bien qu’on reste dans le monde urbain.

Mais le principal défaut du jeu vient de son manque de renouvellement. Du début à la fin, vous allez affronter les mêmes méchants robots, les mêmes pièges, et des levels construit plus ou moins sur le même modèle.
Il manque à chaque secteur une mécanique de jeu différent qui rende son parcours unique et qui relance l’intérêt du joueur. Seul dans le dernier secteur, vous aurez enfin un mécanisme d’interrupteur qui ouvre des passages qui permettent d’avoir une approche légèrement différente. Il aurait fallu intégrer un secteur avec un système de teleport, un autre avec des ennemis vraiment différents, un autre avec des phases beaucoup plus aériennes, des boss... Ou que sais-je encore.

C’est dommage car la prise en main et le plaisir de jeu est excellent, il lui manque juste cette petite touche de nouveauté qui aurait amélioré grandement les sensations de jeu sur la longueur.

Le mode multi permet de faire la campagne à plusieurs, ce qui permet en cas de mort de laissé un joueur poursuivre votre route plutôt que de revenir au début. Mais dans un jeu aussi basé sur la compétitivité et le rythme, je trouve que la recette ne prend pas, même si c’est très agréable de pouvoir y jouer à plusieurs. D’autant que les développeurs ont opté plutôt que d’un écran splitté, de faire un système de zoom arrière pour permettre à tout le monde de jouer vraiment sur le même écran.
Un autre système de multi, mais compétitif, est également disponible, dans lequel vous allez devoir faire des tours sur un level, à la manière d’un jeu comme speedrunner. Sans renouveler franchement l’intérêt du jeu, c’est une idée assez sympa que d’inclure un multi dans ce type de jeu, et qui permet de faire valoir son skill sur les autres joueurs en direct (et pas sur un temps qui a peut-être nécessité 800 try pour être accompli.)

Graphisme

La touche pixelisée très typé 16 bits rend le jeu particulièrement joli et agréable à parcourir. Le monde de Neo Barcelone est classe, on reconnaît bien sûr les influences cyberpunk de Blade Runner, Akira et autre grand classique du genre qui ont posé toutes les bases.

Le jeu est très clair, les plateformes bien lisibles… Dans un jeu qui réclame vitesse et précision, c’est important de ne pas être handicapé par les graphismes qui doivent être aussi beau que fonctionnel. 

Bande son

La musique d’intro tue tout !! Un synthpop de grande qualité avec une voix cristalline interprétée par Megan McDuffee, qui résonne entre les néons et les vitres teintées des immeubles élancés.

Pendant le jeu, les musiques sont beaucoup plus tièdes, quoiqu’agréables. Et les différents bruitages sont corrects, ponctués de voix qui sonnent justes en toute circonstance.

Bande annonce du jeu Aeon Drive