Test du jeu Struggling. Un plateformer crade, gore et drôle
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Critique du jeu Struggling sur PC
Quand un jeu fonctionne, par un concept simple et accrocheur, il s’ensuit inévitablement une série de jeux qui reprennent légèrement le concept en l’adaptant à leur sauce.
Aujourd’hui, c’est le jeu Heave Oh qui semble avoir inspiré les développeurs du studio québecois Chasing Rats Games pour leur première réalisation intitulée Struggling. Le jeu est édité par Frontier Foundry et il est disponible sur PC et Nintendo Switch depuis le 27 août 2020 et sur PlayStation 4 et Xbox One depuis le 8 septembre 2021. Voici le test de Struggling.
Une ambiance générale qui lorgne allégrement sur le crade et le gore comique
Histoire
Basé – de manière toute relative – sur la mythologie Grecque, vous incarnez Hector et Achille. Pas l'un après l'autre, mais en même temps ! C’est la classe vous pensez ? euh… oui et non…
En fait, vous êtes issu d’une expérience de laboratoire un peu rocambolesque, et les corps de ces deux héros ont fusionné pour donner naissance à une abomination génétique que vous allez devoir contrôler tout au long du jeu… Officiellement, vous êtes bien composé de l’ADN de deux héros Grecs mythiques et flamboyants, mais en vrai, vous ressemblez plutôt à un mollard de tuberculeux et vous vous appelez Troy. Pourquoi Troy ? Parce que pourquoi pas Troy, et en plus ça ressemble à Troie, et ça, c'est fun !
Il n’y a pas vraiment de scénario, mais plutôt une série de niveaux qui va vous placer dans des situations aussi absurdes que dégueulasses, l’histoire de deux héros fusionnés n’est en effet qu’un prétexte pour justifier la grosse particularité du gameplay qui est que ce jeu se joue en coopératif et que chaque joueur contrôle un membre de Troy !
Game System
Si vous trouviez que des jeux comme Heave oh de Devolver ou encore Mount Your Friend de Stegersaurus Software, étaient un peu chaud à contrôler, vous n’avez encore rien vu !
Le principe donc est très simple, avec le pad vous contrôlez un membre, si vous jouez seul chaque pad déplacera un des membres, et ensuite les gâchettes permettent d’agripper. Une fois que vous aurez assuré votre prise, vous devrez avancer en vous balançant de gauche à droite et en relâchant au bon moment. Et encore. Et encore.
Si de prime abord le jeu semble simple, surtout si comme moi vous avez passé pas mal de temps entre amis devant Heave Oh, vous allez vite vous rendre compte qu’il y a une grosse différence.
Si dans Heave Oh la majeure partie du gameplay est aérienne et qu’on a l’impression de jouer un trapéziste de l’extrême ici, la majeur partie du gameplay se situe beaucoup plus au niveau du sol. Par conséquent, on a plus l’impression de jouer un lépreux cul de jatte et aviné.
Cela dit ça correspond bien à l’ambiance générale du titre qui lorgne allégrement sur le crade et le gore comique, mais j’y reviendrai dans la partie graphisme.
Deuxième différence majeure avec Heave Oh, c’est ce qui ce dernier joue plutôt la carte du multi et de la rejouabilité, ici on est plutôt sur du jeu en solo – coop à deux – et de la campagne.
Et il faut bien dire que le pari de faire ce genre de jeu comme une campagne n’était pas facile à tenir, du fait de la redondance du gameplay.
Sur ce point, l’équipe de développement à accoucher d’un jeu qui est assez varié dans certaines phases. Vous allez devoir surmonter beaucoup d’obstacles variés bien sûr, mais également des boss, débloquer des pouvoirs comme vous détachez vos bras, et même faire quelques phases bien délire comme du flipper ou de la moto ! Je n’en dis pas trop, car le jeu est assez court et ça serait dommage de vous spoiler.
Malheureusement, si les idées ne manquent pas, s’il y a un effort conséquent sur les environnements, force est de constater que le jeu est lourd, les déplacements sont pesants, ralenti, que chaque mouvement demande un effort, que vos bras s’emmêlent, que votre corps visqueux a du mal à se soulever de terre et que ramper par terre est très fastidieux, même si c’est le principal ressort du gameplay. C’est dommage, car sur les parties plus aériennes durant lesquelles vous êtes suspendu au plafond, les déplacements sont tout de suite plus agréables, fluides et rapides. Mais les développeurs ont voulu jouer leur concept à fond, à savoir, une simulation pénible de déplacements d’un tératome (je vous déconseille d’aller zieuter sur google à quoi ça ressemble).
Et en plus d’être poussif, le gameplay est intransigeant ! Certains passages doivent se passer avec une précision diabolique, et avec un tel handicap que représente le perso qu’on incarne, c’est un peu comme demander à un chirurgien de pratiquer avec des moufles : c’est plus frustrant que vraiment fun.
Reste que la variété des situations, le côté WTF du titre, et la particularité de jouer à deux un même personnage peut valoir le détour.
Une charte graphique de l’enfer
Graphisme
L’autre partie assumée de ce jeu est bien évidemment sa charte graphique abusé de déguelasserie drolatique.
Ici, même les développeurs de Binding of Isaac (Nicalis), pourraient vomir un peu dans leur bouche tellement les environnements à base de chair humaine, de kystes et de dents peuvent sembler abuser. Mais faut quand même avouer que c’est drôle !
Outre votre personnage, ce sont tous les décors, les créatures, les boss, et tout le reste qui semblent issu de cette charte graphique de l’enfer.
Dommage que le tout semble animé sur un moteur flash, vous savez le côté cheap « animation à la South Park », qui rend le tout super fake : chaque partie du corps semble rigide et s’animer par points de fixation comme une marionnette en papier. Petit exemple dans un niveau, vous vous retrouvez dans un tunnel avec des rats, vous pouvez les écraser avec vos bras, mais soit ils disparaissent comme par magie, soient ils rentrent dans le sol. Ça casse complètement l’immersion du titre.
Bande son
Certains passages musicaux valent le détour, la plupart du temps, le son est composé de borborygmes, de bruit de digestion ou de flatulences. En même temps, vous vous attendiez à quoi ?
Mon avis concernant Struggling sur PC
Struggling arrive à proposer une aventure solo et coopératif sur un gameplay plutôt pensé pour le party game et le multi délire. En cela, c’est un tour de force.
Le choix du level design à base de chemin poussif et pénible rend l’expérience inégale, jouissive par moment, frustrante à d’autres... Mais toujours aussi absurdement écœurant et invraisemblable !
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Struggling
- - Une charte graphique qui m’a bien fait rire
- - Un jeu pensé pour du coop
- - De bonnes idées pour varier le gameplay…
Les points faibles de Struggling
- - … qui par ailleurs est assez lourd et frustrant
- - Beaucoup trop dur pour ce genre d’ambiance
- - Une animation améliorable