Test Ori and the Will of the Wisps. Un voyage grandiose, magique, somptueux
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Critique du jeu Ori and the Will of the Wisps sur XBOX One X
Il est des jeux qui sont si beaux que beaucoup les connaissent sans même y avoir joué. Okami de Hideki Kamiya, Shadow of Colossus de Fumito Ueda, Journey de Jenova Chen et Ori and the Blind Forest, le premier jeu du studio autrichien Moon Studios, sorti en 2015 sur Xbox One et PC Windows.
Mais parfois, cette qualité plastique cache un gameplay un peu boiteux ou vide.
Le jeu Ori and the Will of the Wisps est la suite des aventures de Ori. Le jeu, développé par Moon Studios et édité par Xbox Game Studios, est beau à n’en pas douter. Mais qu’en est-il de son contenu ?
Voici le test de jeu Ori and the Will of the Wisps.
Un jeu vidéo qui respire le rêve d’enfant
Histoire
Le jeu s’éveille dans une nature si belle, si claire, si irréelle et teintée des couleurs du crépuscule et de l’aurore. Ori, petit esprit sylvestre que vous incarnez, aux allures félines et au pelage de lumière, découvre avec tendresse Ku, une petite chouette à peine sortie de son œuf. Malheureusement, la pauvre est née avec une aile mal formée et l’appel du vent et du ciel reste impossible à assouvir.
Qu’à cela ne tienne, vos amis Naru et Gumo vous aident à trouver une solution, et une fois affublé d’une nouvelle plume, Ku arrive enfin à s’élever dans les airs… du moins à planer. Mais quand vous vous mettez sur son dos, avec la volonté de l’aider à trouver son souffle et sa force, vous parvenez à découvrir le vent qui vous porte, vous emmène dans un ciel doux et apaisant.
Un peu trop confiant, vous n’avez pas remarqué les terribles nuages qui s’amoncellent face à vous, et la tempête vous emporte dans sa fureur ! Ku et vous-même êtes séparés, livrez à vous-même, et votre périple s’annonce alors à vous : retrouver Ku et revenir auprès des vôtres, en sécurité.
Il est difficile de ne pas penser aux studios Ghilbi en découvrant le jeu, son bestiaire de créatures aussi impressionnantes qu’attendrissante, empreinte de magie et de joie… C’est un jeu qui respire le rêve d’enfant ! Des épreuves, des créatures maléfiques, des compagnons de route, et un chemin semé d’embûches ! Simple, indémodable et universel quand c’est bien fait, et ici, c’est très bien fait.
La narration est offerte par petite touche, sous forme de flashback, sous forme d’ellipse, sous forme de vision de ce qui se passe ailleurs… elle n’est pas anecdotique comme dans un jeu à la Nintendo. Ici, le destin de Ku et des autres créatures appelle vraiment à l’empathie, les textes, narrés par différents protagonistes omniscients, sont très bien écrits et participent à crédibiliser, à investir émotionnellement le joueur.
Game System
Venons à la question que je posais en préambule de ce test. Ori est magnifique, ça vous le savez déjà… Mais si vous n’avez pas fait l'épisode avec Ori and the Blind Forest, comme c’est le cas pour moi, vous ne savez pas s’il faut se fier à son ambiance et à ses graphismes.
Ori est un jeu de type Métroid Vania, c’est-à-dire un jeu un peu labyrinthique, en 2D, dans lequel vous allez évoluer dans une très grande map et au fur et à mesure de l’acquisition de nouvelles capacités, vous allez pouvoir voyager de plus en plus loin, revenir sur vos pas et découvrir des zones jusqu'alors inaccessibles. C’est un des genres les plus représentés de la scène indé, et certains jeux sont déjà des classiques comme Hollow Knight (Team Cherry), Axiom Verge (Thomas Happ Games LLC), Blasphemous (The Game Kitchen), etc. etc.
C’est un vrai plaisir de se mouvoir et d’évoluer dans ce jeu
Ce qui va vous frapper quand vous allez prendre contrôle d’Ori, c’est la fluidité du titre. Votre personnage se déplace avec aisance, se contrôle très naturellement, répond parfaitement à la manette… et je ne me souviens pas d’une seule fois où je suis mort à cause de la maniabilité, ou parce que je ne savais pas faire telle ou telle action. C’est un vrai plaisir de se mouvoir et d’évoluer dans ce jeu.
Dans le jeu, comme dans les métroidvania les plus classiques, vous allez rencontrer un PNJ qui va vous donner une mission, ou une indication, vous permettant de vous orienter dans la map et de savoir où aller. Et Ori est un jeu très classique, je dirai même qu’il fait preuve de classicisme dans ses mécaniques, en ce sens qu’il reprend de la façon la plus pure et la plus réussit les mécaniques du Métroidvania. En cela les plus rompus à ce style pourraient le trouver trop sage, je salue au contraire ce choix et je l’expliquerai dans ma conclusion.
Donc en classique du genre, vous allez avancer dans la map, repérer les coins à explorer plus tard, avancer dans les niveaux et découvrir de nouvelles compétences. Et ces dernières sont nombreuses et se marient très bien avec le gameplay. Double saut, rebondir sur les lumières (que cela soit des plantes luminescentes ou des tirs des ennemis), utiliser un grappin, un dash…
En plus de vos compétences, vous allez avoir une panoplie de fragments spirituels qui vous permettront d’avoir de nouvelles habilités ou nouvelles stats. Par exemple grimper aux murs (beaucoup plus pratiques que les walljump), faire plus de dégâts aux ennemis volants, utiliser son grappin contre les ennemis… Cela ajoute une petite part de stratégie, notamment lors des combats. Vous n’aurez que 3 cases pour choisir vos fragments spirituels, nombre que vous pourrez augmenter si vous réussissez des défis sous forme d’arènes de combats (pas si simple !)
Enfin, parlons fight puisqu’on aborde le sujet. Ces derniers sont aussi fluides et dynamiques que le reste du jeu. Ori se déplace avec grâce et souplesse, sa panoplie d’attaques n’est pas très conséquente mais la variété des armes que vous avez à disposition permet de vous trouver votre propre style. En plus de l’énergie, Ori à une barre de « Mana » qui lui permet d’utiliser certaines attaques : arc, boomerang, sortes de tourelles de lumière… il faudra faire attention à économiser cette jauge lors des gros combats car ces derniers peuvent faire la différence.
D’une manière générale comme dans tout bon métroidvania il y a tout plein de collectibles à récupérer durant le jeu pour augmenter votre jauge de PV, de mana, et de monnaie à échanger pour développer vos fragments spirituels auprès de PNJ, acheter des cartes du monde, etc.
D’ailleurs, la carte est extrêmement claire et détaillée, la possibilité de zoomer, d’afficher et de masquer la légende des différentes icônes, la faible variété de collectibles fait que la carte est toujours lisible et que je n’ai jamais été perdu, il suffit de chercher un coin encore inexploré sur votre carte, ou l’icône d’objectif. C’est un vrai jeu d’enfant.
J’utilise cette expression à dessein (C’est un vrai jeu d’enfant), car Ori and the Will of the Wisps est pour moi un magnifique jeu pour le jeune public, les 8-12 ans. Cela est dans ma plume un très beau compliment, car trouver l’équilibre entre action et non pas violence, entre défi et non pas pic de difficulté pour PRO gamer, entre beautés de la narration et intelligence des mécaniques… C’est un véritable gageur que Moon Studios a relevé. C’est en ce sens que je trouve que le classicisme d’Ori est une force et non une faiblesse, pour s’adresser à un jeune public, il faut lui donner des bases pour l’accompagner dans des jeux plus complexes. Un jeune joueur pourra prendre beaucoup de plaisir à jouer et à finir Ori, alors qu’il sera frustré face à des jeux beaucoup plus complexes et à destination de joueurs plus expérimentés comme Dead Cells (Motion Twin).
c’est une œuvre à destination des plus jeunes, mais c’est tellement beau et intelligent qu’on trouve un plaisir fou à le parcourir
Je joue donc à Ori comme je regarde Coco de Pixar ou Pompoko des studios Ghilbi : c’est une œuvre à destination des plus jeunes, mais c’est tellement beau et intelligent qu’on trouve un plaisir fou à le parcourir. Et trouver des jeux adaptés en matière d’action non violente et de défi accessible, ce n’est pas si évident. Pour trouver cet équilibre, vous avez un système de check point très fréquent qui permet d’avoir des scènes difficiles à passer, mais qui ne seront jamais trop longues ou trop dures pour en venir à bout. Nintendo bien sûr excelle en la matière, Splatoon pour ne citer que lui est un très bon exemple de jeu d’action non violent intelligent, mais avec Ori vous allez faire le même chemin qu’en passant d’un Disney à un Ghilbi : vous allez donner à votre enfant une touche de dépaysement et un supplément d’âme.
Absolument somptueux, Ori and the will of the wisps est une véritable claque aussi bien sûr le plan visuel que sonore. De nombreux personnages vous demanderont de l'aide via des quêtes rendant le monde beaucoup plus vivant que le premier opus. Le jeu est également plus nerveux dans ses combats avec les nouvelles capacités du personnage. Un véritable coup de cœur.
Graphisme
Ai-je besoin de rajouter quelque chose quand on voit la beauté des screenshot ? Chaque paysage, chaque recoin est un art work, l’animation est une splendeur, les couleurs sont sublimes, le chara design est enchanteur, et la profondeur de champ par le jeu du flou au premier plan rend tout l’environnement palpable et envoûtant.
Cela donne d’ailleurs à Ori une sensation de petitesse et de fragilité face à certains ennemis qui est impressionnant ! Petit frisson garanti dès les premières minutes du jeu avec une course-poursuite que je vous laisserai apprécier sans rien spoiler !
Je souligne que malgré le foisonnement d’éléments dans le décor, on sait toujours ce qui est une plateforme, un élément décoratif… le tout sans jamais avoir recours à des artifices visuels. Cette clarté est une merveille de level design.
Bande son
Ici encore, je vais devoir me perdre en superlatif, mais que voulez-vous ? Quand la qualité est aussi omniprésente, on est bien obligé de se pâmer d’admiration et de radoter tous les compliments qui vous viennent.
La musique est délicate, légèrement angoissante par moments, toujours à propos, bien dosée, elle relève l’action sans jamais la noyer. C’est une perle sans défaut. Et il faut également compter sur la qualité du même niveau de tout l’habillage sonore, les effets en tous genres, la voix des personnages, le rythme de la narration… Quelle merveille, mais quelle merveille !!
La bande-son a été composée par le compositeur anglais Gareth Coker, déjà à l'oeuvre sur le précédent volet, ainsi que sur de nombreux autres jeux (Minecraft, ARK: Survival Evolved, etc.), ainsi que des films (The Labyrinth). Les thèmes musicaux sont en totale harmonie avec le gameplay. Chaque stage possède sa propre partition musicale, rythmée dynamiquement par la progression du joueur. Le résultat est incroyablement envoûtant... Même dans l'absence de musique !
Mon avis concernant Ori and the Will of the Wisps sur Microsoft XBOX One X
Ori and The Will of the Wisps est un bijou comme on en voit rarement. Je le recommande particulièrement à tous les jeunes joueurs qui veulent sortir de l’univers Nintendo et s’essayer à un jeu à la fois mature dans son gameplay et d’une sérénité et d’une dignité dans son ambiance. Sans violence, mais pas sans enjeu, sans dramaturgie, mais pas sans émotion, tout le monde sera ensorcelé par la magie Ori pour peu que vous ne cherchiez pas que le challenge ou le scoring, ici on parle d’aventure onirique et de plaisirs des yeux et des oreilles !
PS : j’ai lu à divers endroits que le jeu avait quelques bugs, de freeze ou autre. On a joué sur Xbox One et sur PC et ont n’a jamais eu le moindre petit souci.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Ori and the Will of the Wisps
- - Une patte graphique à se damner
- - Un challenge doux mais intéressant
- - Une ambiance générale juste magique
- - Une bande-son incroyablement envoûtante
Les points faibles de Ori and the Will of the Wisps
- - Un jeu qui ne cherche pas à stimuler la compétitivité
- - Très classique et donc peut être ennuyant pour les spécialistes du genre