Test du jeu Hunt Showdown sur PS4. Cowboys et zombies en coop

Critique du jeu Hunt: Showdown sur PS4

Histoire

Si nous sommes bien dans l’Amérique profonde, nous ne sommes pas dans l’éternel grand Canyon, mais plutôt dans le bayou lavé par les marécages putrides et infestés de sangsues. J’espère que vous avez pris votre lotion anti-moustique et votre trousse de premier soin spécialement pensé contre les morsures de zombies.
Car oui, garder des vaches, ce n’est pas trop votre truc. Vous incarnez un chasseur de surnaturel, un Ghostbuster à la sauce Déliverance (film mythique réalisé par John Boorman en 1972).
Au milieu des champs malades, des chevaux rongés par la famine et la galle, des cabanes de bois fait d’échardes et de planches pourries, vous avez une mission des plus périlleuses. Plusieurs créatures surnaturelles se sont installées dans les parages, et en tant que chasseur de primes, vous allez devoir les bannir et récolter leur prime afin de vous faire payer.

Mais si déjà, affronter ces créatures impies et particulièrement vénère n’est déjà pas facile en soi, il faudra compter sur l’avidité des autres chasseurs de primes qui comptent bien vous rafler les honneurs, la prime et les XP, tout en faisant jouer leur colt s’il le faut.

Hunt Showdown, c’est une ambiance poisseuse et putréfiée qui suinte de partout, plus qu’une histoire. Depuis les personnages, en passant par l’équipement et le bestiaire, tout est au service d’un style très identifiable et très cool pour peu que vous n’ayez pas le cœur fragile.

Vous devrez comprendre le sens du mot patience pour avoir une chance de survie

Game System

Hunt Showdown c’est un mélange entre Red Dead Redemption, PUBG et Left 4 Dead.
Il s’agit donc d’un FPS dans lequel vous allez vous promener sur une grande map avec un acolyte (autre joueur) à la recherche d’une créature particulière agressive (que je vais appeler boss même si ce n'est pas tout à fait ça) que vous devrez tuer. Pour la dénicher, vous allez devoir trouver 3 indices qui réduiront chacun l’espace où chercher, le dernier indice vous donnant l’emplacement exact sur la carte où se trouve l’antre du boss.

La particularité qui frappe, c’est bien sûr l’environnement dans lequel vous évoluez. Une Amérique des années 1900 certainement près de la Louisiane ou la Floride, du moment que c’est très humide et très rural. Vous allez incarner un chasseur de prime aléatoire qui aura son propre équipement et ses propres caractéristiques. Ainsi, les joueurs ne débutent pas la partie avec le même clone, ce qui donne de la variété dès les premières parties.

En jouant, vous débloquerez de l’XP qui vous ouvrira l’accès à de  nouveaux équipements : armes principales et secondaires, outils et équipements, ainsi qu’à de nouvelles caractéristiques (encaisser moins de dégâts de feu, tirer plus vite avec un pistolet, etc.). L’équipement s’achètera, comme de nouveaux chasseurs que vous pourrez incarner, avec de l’argent récolté pendant vos parties.

L’accent dans ce jeu est mis sur l’ambiance, sur la lourdeur qui épouse parfaitement l’ambiance globale du titre. Durant vos missions, vous rencontrerez toutes sortes de créatures plus ou moins dangereuses. Le zombie de base, qu’on ne présente plus et qui fait les beaux jours de tous les médias (films, BD, musique, jeux vidéo... Ils sont aujourd'hui plus populaires que Michael Jackson !). D'ailleurs, certains auront l’indélicatesse de vous attaquer à coup de torche ou de hachoir. Et ensuite un bestiaire assez varié quoique, assez peu nombreux. À l’instar d’un Left 4 Dead, il faudra apprendre à reconnaître vos ennemis, savoir comment les affronter, quelles sont leurs faiblesses. Car croyez-moi, vous risquez de vous faire surprendre lors des premières parties ! Les cerbères qui se jettent sur vous la gueule dégoulinant d’écume sanguinolente, ou encore les femmes ruches infestées de milliers d’insectes volants qui viendront percer votre peau de toute part et vous injectez un poison qui troublera votre vue… Je ne vous les cite pas tous, je vous laisse la surprise !

Sachez que lorsque vous les tuerez, vous aurez accès à une librairie qui répertoriera tous les monstres abattus et qui vous donneront de précieuses indications pour les affronter. Plus vous en tuerez, plus vous ajouterez des pages à votre bibliothèque et donc plus de précisions. J’insiste sur la qualité d’écriture de ces pages qui sont aussi plaisantes qu’intéressantes à parcourir.

Pour vous battre, vous aurez accès à de l’équipement qui sent bon les paluches à Clint Eastwood, Lee Marvin et autres Lee Van Cleef. Carabine Vetterli, Fusil Wingfield 1866, canon scié, colt Nagent… Tout ça sonne très antique, très old school. Et croyez-moi, c’est voulu ! Les tirs s’enchaînent lentement, recharger prend une éternité, cela ajoute un stress et une tension à chaque rencontre, et particulièrement quand on est face à un confrère chasseur qui pointe son Dolch 96 sur vous. Par exemple, dans Hunt Showdown, il faut obligatoirement recharger manuellement, contrairement à la plupart des FPS qui, une fois le chargeur vide, rechargent en appuyant sur le bouton de tir. Les premières parties vont vous surprendre. D’autant que les ennemis sont coriaces. Les petits peuvent déjà se montrer bien dangereux, le boss vous devrez faire preuve de beaucoup de sang-froid et de précision pour en venir à bout !

Ajouter à cela un arsenal qui en plus d’être lent, dispose souvent d’une ou deux cartouches, vous devrez comprendre le sens du mot patience pour avoir une chance de survie.
En plus de vos armes, vous aurez accès à du soin, des bonnes vieilles dynamites ou lampe à pétrole pour transformer les affreux en jolies petites torches sur pattes. Soyez attentif également à tous les petits objets qui sont disséminés dans les bâtiments : piège à loup, lampe à huile, fourche... Tout cela pourra se révéler très utile dans certaines circonstances !

Dans ce jeu, parcourir les vieilles granges ou les scieries abandonnées à deux, sera d’une aide précieuse, car lorsque vous tomberez à court d’énergie, votre binôme pourra vous relever au coût de la perte pour la partie d’une de vos rares barres de vies (nombre qui varie en fonction de votre cowboy  / cowgirl). Jouez donc en équipe !

Pour ceux qui n’aiment pas la coop, il y a un mode partie rapide dans lequel vous allez devoir juste tuer les autres joueurs tout en éliminant un max de monstres et en allant refermer les portails, un peu comme des points de passage qui obligent les joueurs à se déplacer.
En équipe donc si vous jouez les missions - et que vous ne faites pas comme beaucoup à camper pour tuer les autres… Il y a le mode jeu rapide pour ça les gars, arrêtez de me canarder quand j’essaye simplement de libérer le bayou d’une araignée ignoble !! - vous pourrez trouver les indices en utilisant une vue spectrale dans laquelle la localisation des indices – sortes de petit tas de cendre – sera indiquée par une lumière bleutée intense. Très bien pensée également le boss une fois trouvé, émet lui aussi cette lueur. Pratique pour trouver le cadavre de votre boss si vous l’avez tué à coup de Molotov et que cette andouille est allée mourir dans un recoin de son antre plongé dans une profonde pénombre.

Le jeu est assez simple, il n’y a pas de grosses révolutions dans les mécaniques de jeux, vous les aurez toutes assez vite intégrées pour peu que cela ne soit pas votre premier FPS, mais sachez que le jeu est très bien maitrisé, et que tout est cohérent, depuis l’ambiance qui se marie parfaitement avec le gamedesign, les graphismes et la bande-son !

Graphisme

Parlons-en un peu des graphismes ! S’ils ne brillent pas par des détails ou une finesse particulière (testé sur une console PS4 classique), le design est vraiment soigné ! Vous savez que votre jeu horrifique est réussi quand vous vous surprenez à lâcher un « Ah mon dieu, c’est dégueulasse ! ». Et en effet, sans aller dans des excès comme Agony, vous aurez constamment une odeur âpre de sang et de pourriture qui vous suivra. Chaque flaque d’eau croupie, chaque grange poussiéreuse, chaque cadavre d’animal que vous croiserez vous rappellera que vous ne jouez pas à la La Petite Maison dans la prairie - The Video Game.

Bande son

Toute aussi oppressante et réussie que les graphismes, si vous prêtez l’oreille, vous pourrez repérer un confrère qui aura effrayé un groupe de canard, qui aura marché sur du verre ou remué de lourdes chaînes, trahissant ainsi sa présence. Les coups de feu qui résonnent au loin impressionnent également. La mort venant rapidement, les balles qui sifflent sauront vous faire dresser les cheveux aussi sûrement que la vue d’un zombie décharné.

Mention spéciale à la musique du menu, une Dark Country bien stylée qui vous mettra direct dans le bain, au rythme des chaînes qui se balancent et du claquement de mains des esclaves qui accompagnent le chant en chœur. Petite digression, si vous aimez le style, je vous conseille le groupe Zeal & Ardour qui fait un mélange de black metal et de Dark Country… Ça vaut le détour !

Bande annonce du jeu Hunt : Showdown