Test de Death Stranding : un jeu vidéo par Hideo Kojima
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Critique du jeu Death Stranding sur PS4 Pro
Après une séparation avec Konami plus que médiatisée, un financement par Sony et une attente qui fut finalement plus courte qu’attendue, le nouveau de projet de l’adulé autant que détesté Hideo Kojima a déferlé sur le monde pour animer les débats et montrer ce que peut devenir ce média lorsque l’on donne à un créateur les moyens de ses ambitions - Voici le test de Death Stranding sur PS4. Garantie sans spoilers.
Death Stranding Director's Cut profite d'une console beaucoup plus puissante et les améliorations sont en grande partie liées aux graphismes, à l'univers sonores, et à l'utilisation de la DualSense. Le contenu supplémentaire quant à eux, dénature un peu l'esprit du jeu orignal. Découvrez le test de Death Stranding Director's Cut sur Sony Playstation 5.
Une intro par Hideo Kojima
Histoire
Le Death Stranding, une étrange explosion a bouleversé l’écosystème terrestre. Des pluies étranges s’abattent sur la surface poussant l’humanité à vivre dans des bunkers. Autre phénomène étrange, des créatures appelées B.T ont également fait leur apparition menaçant toute personne osant s’aventurer à l’extérieur. Vous incarnez Sam Porter Bridges, vous êtes livreur. Dans une Amérique fragmentée, vous êtes de ceux bravant ces phénomènes pour subvenir aux besoins de la civilisation et votre vie va se retrouver bouleversée par une mission bien plus importante. Reconnecter les gens et faire renaître une nation.
Une histoire par Hideo Kojima
L’histoire de Death Stranding reflète d’une certaine maîtrise de la part de Hideo Kojima, mais pourra paraître confuse pendant un long moment pour se révéler extrêmement prenante dans les 10 dernières heures du titre, un festival de mise en scène. Toutes vos questions trouveront réponses pour peu que vous surviviez au rythme parfois décousu du titre. En effet, là où Kojima nous avait habitué à un rythme assez soutenu avec des révélations bien senties au fil de l’histoire pour sa saga Metal Gear, ici le jeu prend son temps. Un sentiment très agréable les 20 premières heures tout de même qui pourra devenir lassant ensuite pour reprendre de plus belle dans la dernière ligne droite du titre. Certaines personnes voudront abandonner en cours de route et peut-être est-ce là une volonté de son créateur. Tout comme Sam, vous devrez maintenir votre motivation malgré les obstacles et la lassitude des trajets pour mériter la conclusion épique qu’offre le titre.
Un point décevant par rapport à l’histoire, Sam et Cliff sont deux personnages passionnants et attachants. On ne peut en dire autant de tous les protagonistes. D’autres sont très bons, bien sûr, mais certains resteront peu engageants d’un point de vue du joueur. La plupart des révélations n’ont également pas l’impact escompté, car le jeu à tendance à trop répéter les mêmes choses et certains futurs événements se devinent à force de se faire rabâcher les mêmes discours au fil de l’aventure.
Game System
La force de Death Stranding est simple. Tout découle du concept du « lien ». Le lien entre les gens, les joueurs et le monde Toutes les mécaniques sont imprégnées de cette thématique ce qui fait du jeu une expérience radicale et sans concession. Une vision de Hideo Kojima portée jusqu’à l’extrême dans les moindres détails.
Un Gameplay par Hideo Kojima
Death stranding n’est clairement pas un jeu d’action. C’est un jeu de gestion de déplacements. À pied ou en véhicule, vous devrez principalement récupérer et livrer des conteneurs d’un point A à un point B. Pour vous aider dans ce périple, différents objets que vous pourrez crafter très vite seront à votre disposition. Échelles, cordes, pods de transport etc… en fonction de votre analyse du terrain, à vous de choisir l’équipement dont vous aurez besoin. Chaque élément pesant un certain poids, vous devrez faire attention à la surcharge et assurer une livraison sans trop endommager la marchandise. Voici pour le cœur du gameplay. Par la suite, vous rencontrerez également différents ennemis dont les B.T qui déclencheront les phases d’infiltration avec l’aide de votre B.B et les Mules, des humains chasseurs de marchandises qui vous poursuivront si vous foulez leur territoire. Et c’est ainsi que vous expérimenterez la partie extrêmement décevante de Death Stranding, les combats contre des PNJ ennemis. Dans la mesure du possible, vous voudrez éviter la confrontation tellement elles sont peu passionnantes. Même si vous pourrez varier les approches au fur et à mesure que vous débloquerez des armes, les combats à main nu tout comme les gunfights ne sont pas du tout plaisant à jouer avec un personnage lourd et des gestes approximatifs. Un conseil, passez votre chemin. Les phases d’infiltration avec les B.T, sorte d’ombres flottant au-dessus du sol, sont par contre extrêmement passionnantes avec un jeu de chat et souris qui en plus évoluera avec le temps. Enfin les combats contre les boss sont très peu nombreux contrairement aux précédentes productions de Hideo Kojima et ne sont également pas une réussite de gameplay.
Autre facette importante du titre, le multijoueur. Très bien pensé et extrêmement utile, il repose sur l’entraide entre personnes. Plus vous connecterez de PNJ dans le jeu, plus vous augmenterez la puissance du réseau et plus vous verrez de structure construites par d’autres joueurs connectés. Cela facilitera vos trajets si vous avez oublié certains outils ou juste pas pu en transporter en raison du poids. La seconde option que ce multi vous offrira sera de construire des éléments ensemble, abris anti pluie, routes, ponts, tout est pensé pour que les joueurs se serrent les coudes. Un multi utile et unique à l’encontre des codes actuels du PVP ou autre mécanique dans le but d’anéantir l’adversaire. Ici, tout le monde s’aime et s’entraide. D’ailleurs c’est très clair, la monnaie d’échange se matérialise en « like » totalement inexploitable certes, mais automatiquement gratifiant.
Notez enfin que vous pourrez continuer le jeu à la fin des crédits de fin pour finaliser et découvrir de nouvelles choses. Vous devriez le faire. N’hésitez pas à livrer les pizzas par exemple…
Après une longue série des Metal Gear Solid et un divorce douloureux avec Konami, Kojima révèle au monde son premier titre signé « Kojima Production » : Death Stranding.
Kojima a bel et bien réussi son pari en nous pendant un nouveau style de jeu : une simulation de livraison.
Dans un monde post apocalyptique, vous incarnez un porteur (Sam Porter) et vous devez effectuer des livraisons sur commande à la marche (dans un premier temps) vers des destinations. Mais attention ! Dit comme ça, ça l’ère simple et pourtant en rajoutant toute la complexité de la physique liée à l’équilibre, à la répartition du poids que vous pouvez transporter; cela devient un vrai challenge et c’est là où Kojima tape fort. Avec des paquets au dos, vous aurez à subir toutes les difficultés de mère nature à savoir, escalader des montagnes, traverser des rivières, mais pas que, sans trop révéler de détails, vous devrez éviter une sorte d’esprit menaçants appelé « échoués » ou encore se confronter à des pilleurs.
En jouant en mode en ligne vous pouvez emprunter des structures ou utiliser des éléments posés par d’autres joueurs car, et c’est aussi là l’une des nouveautés du style, tout le monde est connecté et contribue à l’évolution de la map allants de simple échelle et cordes à des ponts et des routes facilitant considérablement les livraisons. Par contre d’autres contraintes feront leurs applications...
Graphiquement le jeu est magnifique! Grâce à Decima, le moteur graphique d’Horizon.
Ce que je pourrais reprocher au jeu en revanche, quelques passages ennuyeux car longs et puis les phases de combat pas vraiment le point fort du jeu.
Graphisme
Des Graphismes par Hideo Kojima
Kojima-san ne s’est pas trompé en choisissant le moteur graphique de Guerilla Games, créateurs de l’excellent Horizon Zero Dawn. Death stranding est une claque de tous les instants. Les paysages sont époustouflants de réalisme et les différents biomes incroyablement crédibles. Vous serez dans la majorité seul face à ses décors majestueux s’étendant à perte de vue renforçant la solitude dont est empreint le monde créé par Hideo Kojima. La motion capture globale est également un travail d’orfèvre. Seuls quelques personnages sont un peu moins réalistes lors de certaines émotions, mais le casting digne d’un grand film fait vraiment ressortir l’atout que représente des acteurs professionnels surtout quand on pense à Madds Mikkelsen d’une justesse impressionnante qui lui aura d’ailleurs valu un prix aux Video Games Awards 2019. Les effets de lumière, la distance d’affichage, les effets météorologiques, la nature, jamais vous n’aurez vu un monde aussi vaste, complet et détaillé sur console. Un impressionnant tour de force d’autant plus que le jeu est d’une fluidité constante autant sur PS4 que PS4 pro. La direction artistique du titre est également d’une cohérence affolante de bout en bout. On peut lui reprocher ses ego-trips, mais Hideo Kojima est clairement un visionnaire et un amoureux de son art.
Bande son
Des musiques par Hideo Kojima
Que dire de ces instants où vous marcherez dans une plaine désertique avant d’entendre les notes d’une musique planante donnant à l’ensemble une facette poétique qui vous transportera ? La musique est fusionnelle avec le gameplay et l’univers. Une cohérence parfaite et un régal pour les oreilles. Encore une fois, on salue la vision du Monsieur qui nous offre un monde chaotique et poétique à la fois. Les bruitages n’ont également rien de générique et renforcent le côté unique du titre.
Durée de vie
Une durée de vie par Hideo Kojima
Votre expérience dépendra de votre façon de jouer. Certaines commandes font avancer l’histoire et d’autres vous permettront d’upgrader votre équipement et vos relations aux PNJ. Comptez donc entre 40 et 60 heures en fonction de votre envie de réaliser les quêtes annexes. Quoi qu’il en soit, le jeu reste dense et complet avec de quoi vous occuper. Et n’oubliez pas, soyez courageux et allez jusqu’au bout ou vous risquez de passer à côté de ce qui fait de ce jeu un essentiel.
Mon avis concernant Death Stranding sur Sony Playstation 4 Pro
Une conclusion par Hideo Kojima
Death Stranding est une proposition unique. Un jeu taillé de façon chirurgicale. La concrétisation d’une vision sans concession de son auteur. Du choix des personnages à l’histoire, c’est aussi une réflexion sur l’humanité de laquelle on ne sort pas indemne. Mais c’est aussi un jeu au rythme difficile à appréhender avec des passages qui peuvent décourager et une histoire qui se raconte presque trop au final. Malgré tout, on ne peut que féliciter la prise de risque de Hideo Kojima qui nous prouve que l’on peut compter sur lui pour nous proposer des univers et expériences sans commune mesure, et ce, quel que soit le média. Une preuve que le jeu vidéo peut dépasser son maître, le cinéma.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Death Stranding
- - Un univers construit de main d’orfèvre
- - Une cohérence de folie
- - Une histoire réfléchie
- - Des réponses claires à toutes les questions
- - Des acteurs magistraux
- - Les phases d’infiltration
Les points faibles de Death Stranding
- - Un creux dans le rythme au milieu du titre
- - Des boss décevants
- - Les phases de combat à la rue