Test Slay the Spire PS4, Xbox One et Switch. Entre stratégie et jeu de cartes
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Critique du jeu Slay the Spire sur PS4
En jouant avec différents styles qui semblent de prime abord assez différents, Slay the Spire est un jeu qui tente de sortir son épingle du jeu dans un genre qui semble plutôt destiné aux smartphones et consoles portables. Je veux parler du jeu de cartes ! Mais vous avez sans doute remarqué sa très bonne popularité auprès des joueurs et des critiques, alors qu’est-ce qui distingue Slay the Spire des nombreux autres jeux de cartes existants ? Réponse, avec le test de Slay the Spire, développé par Mega Crit Games et édité par Humble Bundle, sur PS4. Un jeu développé par Mega Crit Games et édité par Humble Bundle, disponible en version finale depuis janvier 2019 sur PC et qui arrive sur Playstation 4, Xbox One et Nintendo Switch pour cette fin d'année.
Slay the Spire est un jeu pour tous les amateurs de jeu de stratégie ou de jeu de cartes
Histoire
Alors, rien ne distingue ce jeu, des autres jeux par son histoire. Il faut avancer dans un donjon jusqu’au boss final. Si ce n’est pas cela, Slay The Spire s'est donc fait une réputation avec son système de jeu. Voyons cela.
Game System
Slay the Spire est un mélange de deck building et de RPG. Le deck building est un jeu dans lequel les joueurs vont construire leur réserve de cartes. Une fois que les cartes ont toutes été jouées, on recommence avec le même paquet. Pour faire simple, pensez à Magic The Gathering.
La partie RPG qui nous intéresse ici, est très basique. On parle de P.M.T. (pour porte, monstre et trésor) que tous les joueurs de Dungeons and Dragons connaissent bien et qui a été la base de la plupart des RPG. On avance en suivant un itinéraire sur une map avec quelques embranchements, et on suit la route jusqu’au boss final.
À la fin de chaque combat, vous récupérez de l’or et parfois une potion qui vous offre un bonus pour un tour ou un combat, mais surtout de 3 cartes; vous pouvez d'ailleurs en prendre qu'une ou toutes les laisser. Si le principe semble assez simple et banal, la plupart des jeux de cartes auxquelles j’ai joué sont basés sur des duels symétriques : on affronte un autre joueur qui possède également un deck, comme dans Heartstone pour citer le plus connu.
Ici, le système de combat est tout autre. À chaque rencontre, vous affronterez un ou plusieurs ennemis qui, comme dans un RPG classique, à l'instar d'un Final Fantasy, auront des attaques et des pouvoirs fixes. Vous pourrez donc anticiper le déroulement du combat et jouer vos cartes en conséquence.
L’autre particularité du jeu, c’est que les intentions des ennemis sont connues à l’avance. L’ennemi annonce qu’il va attaquer, se défendre, utiliser un pouvoir qui aura tel ou tel effet. De ce fait, la partie chance est beaucoup moins présente que d’ordinaire, et la partie stratégie devient primordiale, car vous n’affronterez pas tel adversaire ou tel autre de la même manière avec un deck identique (là où d’ordinaire dans les deck building il s’agit de dérouler son propre jeu de cartes).
Mais comment se passent exactement les combats ? Pour commencer, vous choisissez votre personnage, au nombre de 3 (et un petit dernier en bêta sur steam en ce moment). Chaque personnage aura des cartes qui lui sont propres et un style unique. Le soldat de fer (guerrier), le plus simple à utiliser possède beaucoup d’attaques, de défenses et de buff ; la Silencieuse (assassin) a moins d’énergie et utilise des cartes moins gros bill, mais plus sournoise comme les surins qui sont des petits couteaux qui font peu de dégâts, mais qui sont gratuits ou alors du poison, et enfin le Défectueux (magicien), un robot qui utilise en plus de ses cartes des "réceptacles" à pouvoir qu’on charge et qu’on libère.
Vous commencez le tour avec 5 cartes tirées de votre deck et 3 points d’énergie. Chaque carte coûte un certain nombre de points énergie pour être activé, cela peut-être 1, 2, 3 points, voire 0. Une fois que vous n’avez plus d’énergie, ou si vous avez joué toutes vos cartes, vous jetez vos cartes restantes dans la défausse et c’est au tour de l’adversaire de jouer.
Vos cartes sont divisées en 3 catégories : attaques, compétences et pouvoirs. Les attaques font des dégâts aux ennemis, les compétences vous donnent des effets pour 1 tour (de la défense, des buffs…) et les pouvoirs produisent leurs effets pour tout le combat. Il va donc falloir gérer l’attaque et la défense face à votre adversaire pour les tuer en perdant le moins d’énergie possible pour affronter le boss dans les meilleures conditions.
Bien sûr, j’ai résumé en quelques lignes les mécanismes du jeu, car la plupart des cartes ont des effets supplémentaires : elles peuvent affaiblir les adversaires, rendent vulnérables les attaques ou vous empoisonner, redonnent de l’énergie pour jouer plus de cartes, vous permettent de repiocher. Certaines cartes affectent un seul adversaire, d’autres tous, certaines cartes vous demandent de vous défausser quand vous les utilisez, etc.
À cela, il faut ajouter les reliques, ces artefacts que vous pouvez récupérer en affrontant des élites (des supers casse-cou, des supers vilains...) et des boss. Ces reliques auront un impact permanent sur la partie. Par exemple, si vous jouez 5 cartes compétences, faites 10 dégâts, commencez la partie avec 2 cartes supplémentaires.
La synergie entre les cartes et vos reliques est la clef de votre victoire, car les possibilités sont très nombreuses, voire infinies, et les deck constructibles très différents les uns des autres. Ainsi, chaque partie sera différente.
Il faut bien comprendre que tout l’art du deck building consiste à avoir le juste nombre de cartes (ni trop, ni pas assez) pour que vos cartes qui se combinent, puissent revenir suffisamment souvent pour vous donner la victoire.
C’est pourquoi l’effet le plus intéressant, mais aussi le plus punitif des monstres, consiste dans le pétage de votre deck en incluant des cartes inutiles voire qui vous donnent un effet négatif.
Je ne vais pas entrer trop dans le détail de la qualité de l’équilibrage du jeu, car chaque carte, à l’effet aussi improbable ou de prime abord néfaste soit-il, peut en fait vous donner un avantage si vous la combinez avec telle autre carte ou relique. C’est une alchimie très délicate à faire pour obtenir un jeu qui soit : ni trop facile, ni trop dur, ni trop répétitif (le principal problème de ce genre de jeu à mon sens), ni faire intervenir trop de chance… Et les développeurs l’ont fait. Le jeu est une vraie perle d’ergonomie et d’équilibre, au même niveau qu’Into The Breach.
Enfin sachez qu’il n’y a pas que des combats dans le jeu, il y a aussi des boutiques qui vous permettent d’échanger votre or contre de nouvelles cartes, des reliques, des potions ou qui vous permettent de payer pour vous débarrasser d’une carte.
Il y a également des rencontres aléatoires avec des événements, par exemple un objet sur un socle, vous avez le choix entre le prendre ou le laisser sans savoir quel va être le dénouement.
Et enfin très important les feux de camps. À la manière d’un Dark Souls, il y a disséminé dans chaque level quelques feux de camp qui ont plusieurs utilités. Le plus simple, cela vous permet de récupérer 25% de votre énergie. Le deuxième, ils vous permettent d’améliorer vos cartes. Cela va d’un coût moindre en énergie, des dégâts ou de la défense accrue, un effet destiné à un adversaire qui est désormais efficient sur tous les adversaires… Il faut bien choisir ses cartes en fonction de son utilité, mais aussi en fonction de son évolution ! Car une carte peut être médiocre de base, mais très efficace une fois améliorée.
J’en profite pour signaler qu’une vraie ergonomie a été pensée et développée pour rendre facilement accessible toutes les infos sur les nombreux buffs et debuffs qui vont s’appliquer à vous ou à vos adversaires, sans pour autant noyer l’écran avec trop d’infos.
Le bestiaire est assez fourni, et là encore, c’est la variété et l’équilibre qui est de mise. Et chaque boss, car il y a plusieurs possibilités de boss par niveau, a également un style unique qu’il va falloir prendre en compte pour jouer vos cartes.
Et enfin, chose assez rare pour être souligné en gras et en fluo, le jeu nous fait commencer avec la quasi-totalité des cartes disponibles !
Petit aparté : je ne supporte pas cette évolution dans le jeu vidéo qui nous oblige à jouer des heures avant d’enfin débloquer le bon stuff, procédé malhonnête qui n’est là que pour nous pousser à jouer par convoitise et frustration. Dans Unreal Tournament, le joueur commence avec tout et on joue parce que le jeu chie la classe. Dans les nouvelles séries genre Call of ou Destiny, on commence avec un flingue en mousse et on se fait bizuter par ceux qui ont déjà 200 heures de jeux dans les pattes parce qu’ils ont un meilleur équipement et pas forcément parce qu’ils sont meilleurs que nous. Et ça, je le regrette.
Mais vous l’autre compris, Slay the Spire, par sa variété, sa complexité, et son équilibre devient un jeu très addictif, nous poussant sans cesse à renouveler notre style de jeu au gré de nos loots. Et si vous parvenez à finir le jeu, vous débloquerez le mode ascension qui vous permet de jouer avec des contraintes / handicap pour un défi sans cesse renouveler !
Et une fois que vous aurez fini le jeu, vous aurez accès aux parties personnalisées qui vous permettent de jouer avec des paramètres que vous choisirez et qui changeront totalement la physionomie du jeu. Par exemple les ennemis lâchent des reliques et non des cartes, ou encore vous ne commencez pas avec un deck standard, mais vous en construisez un de 10 cartes sur un choix de 30 cartes aléatoires. Cela permet de rajouter encore de la rejouabilité pour un titre qui n'en manquait pas !
Sur PC, le jeu utilise la souris et tout est parfaitement fluide. Sur PlayStation 4, le jeu à la manette est un peu plus rigide et pesant, mais un vrai travail d’adaptation a été fait, et il faut le saluer.
Graphisme
J’ai lu de nombreux articles geignant sur des graphismes indignes, voir médiocres. Je ne comprends pas du tout ce point de vue. Bien sûr, Slay the Spire n’est pas une splendeur, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande ! Le jeu est clair et lisible. On ne confond jamais deux cartes et les personnages ne font pas ou peu d’animation lors des combats. Cela permet aussi de ne pas être rébarbatif : imaginez un jeu avec des combats à la Final Fantasy VII en permanence. Le rendu aurait été hyper relou ! Je me rappelle aussi de Battle Chess; les animations des pièces étaient incroyables mais totalement rébarbatives au bout d'un certain temps de jeu.
Je trouve également le Chara Design très soigné et surtout l’univers développé très intéressant ! Ce n’est pas facile de faire un médiéval fantastique sans tomber dans les purs clichés. Et ici, nous avons droit à un bestiaire et des héros fournis, originaux, facilement différentiables, impressionnants parfois et jamais d’animation à outrance. Quelques petits effets visuels ou de lumières viennent soutenir les combats sans les rendre indigestes au bout de la 60ème fois qu’on les voit.
Bref, pour moi, c’est un sans-faute. Il suffit de voir les art work pour se rendre compte du potentiel graphique de l’univers du jeu.
Bande son
Là encore, le danger aurait été de faire des effets sonores trop lourd, trop violent, qui deviendraient insupportables au bout de 2 heures puisqu’on les entend en boucle. Les développeurs sont restés discrets tout en étant efficaces, sobres et pertinents dans le choix des sons.
Les musiques quant à elles, collent bien à l’univers, mais manquent de variété. On fait vite le tour. Je vous suggère de jouer à Slay the Spire avec en musique de fond l’OST de Dark Souls ou du Wardruna, ça passe tout seul !
Mon avis concernant Slay the Spire sur Sony Playstation 4
Slay the Spire est un jeu pour tous les amateurs de jeu de stratégie ou de carte. Le jeu parvient à tirer le meilleur des deux en les mélangeant harmonieusement pour en tirer un jeu aux mécaniques parfaitement huilées, terriblement addictive (et pour les bonnes raisons) et exigeant ! Et comme une partie peut se jouer rapidement, vous vous surprendrez à deux heures du matin à dire pour la onzième fois consécutive : allez, une petite dernière et je vais me coucher.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Slay the Spire
- - La variété et la rejouabilité
- - L’équilibre
- - L’aspect stratégique
- - Entièrement doublé en français
Les points faibles de Slay the Spire
- - de temps en temps quand on n’a pas de chance, bah c’est tant pis.