Sekiro : Shadows Die Twice. Le test intraitable du nouveau From Software
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Critique du jeu Sekiro : Shadows Die Twice sur PS4
Présenté pour la première fois à l’aide d’un court trailer lors des Game Awards de décembre 2017, le nouveau bébé de From Software, dirigé par l’homme à l’origine de la trilogie Dark Souls, Hidetaka Miyazaki, s’incruste sur nos chères consoles et PC dans notre dos, en nous plantant son sabre dans la carotide, car oui, fidèle à sa réputation, le studio japonais change d’univers mais certaines choses perdurent. Notre conseil pour bien débuter : emmitouflez votre intérieur, vos manettes et tant qu'à faire vous-même dans du papier bulle…car vous allez rager. Voici le test de Sekiro : Shadows Die Twice réalisé sur PlayStation 4.
Sekiro est une réussite et une aventure permettant aux gamers les plus farouches de se targuer de l'avoir fini
Histoire
Commençons par une bonne nouvelle, Sekiro est plus généreux avec le joueur lorsqu’il s’agit de raconter son univers que les précédentes œuvres de ses créateurs. Son monde reste cependant rempli de secrets et de personnages énigmatiques pour qui voudrait tout décrypter.
Plongé dans une version alternative de l’ère Sengoku au Japon, vous incarnez Wolf, un enfant adopté par un renégat surnommé Owl. Ce dernier n’aura pas manqué de vous transmettre tout son savoir et sa maîtrise de l’art des shinobi avant que vous voliez de vos propres ailes en entrant au service de Kuro, jeune héritier possédant l’héritage du dragon, source de convoitise des clans alentours. Vous voilà donc plongé au milieu de ce conflit dans lequel votre loyauté sera mise à rude épreuve, en commençant par vous coûter un bras.
Seul face à la mort
Game System
Ce bras perdu sera vite remplacé par une prothèse qui sera au coeur du gameplay de Sekiro. Cet outil vous permettra tout d’abord d’utiliser le grappin, donnant accès à certaines zones à priori inaccessibles autrement, mais sera également customisable à l’aide de diverses pièces trouvées dans le monde du jeu. Vous pourrez ainsi l’équiper d’une hache qui tranchera les boucliers en bois tel du beurre, des shurikens permettant des attaques discrètes à distance ou des modules plus originaux vous permettant de vous téléporter lors d’attaques au corps à corps. Autant de variations pour autant d’approches du combat. À noter que chaque utilisation des capacités liées à votre bras mécanique sera limitée car consommant des emblèmes spirituels que vous pourrez récupérer lors de vos trajets ou en tuant des ennemis. En règle générale, on aurait aimé que ces outils, relativement classes soit dit en passant, soient un peu plus efficaces contre les ennemis car ils donnent parfois l’impression de ne pas être un atout assez différenciant sauf dans certains cas précis.
Une autre particularité du titre, la possibilité de ressusciter. Trouvant un écho plutôt bien vu dans le scénario de l’aventure, cette capacité vous permettra surtout d’obtenir une seconde chance d’éliminer un adversaire trop coriace. Notez également que l’utiliser trop régulièrement propagera une maladie chez certains NPC et réduira petit à petit vos chances de respawn en conservant vos items et votre expérience. Car oui dans Sekiro comme dans Dark Souls, la mort sera terrible au point de nous faire regretter ce bon vieux game over en faisant durer notre supplice.
Troisième facette du gameplay qui est certainement la plus importante mais aussi la plus grisante, les combats au katana. Mr Miyazaki souhaitait avec Sekiro faire ressentir au joueur le feeling des armes qui s’entrechoquent et on peut dire que le résultat va au-delà des espérances. Le feeling de croiser le fer n’aura jamais été aussi palpable. Lors de vos confrontations, vous devrez tout faire pour rompre la garde de l’adversaire, représentée par une jauge de posture dédiée, se remplissant à chaque impact. Mais attention, car la même chose s’applique à votre personnage. Seuls moyens de casser la garde, attaquer ou parer les coups juste avant qu’ils vous touchent. Subtilité supplémentaire, plus la jauge de vie est élevée et plus vite l’ennemi peut récupérer sa posture rapidement mais si vous arrivez à la remplir, il sera alors vulnérable à un coup fatal. À noter que dans la plupart des cas, les boss nécessiteront deux coups fatals avant de tomber.
Et parlons-en de ces boss. Si vous êtes familiers de la maison From Software, vous le savez déjà et vous êtes déjà mort. La plus grosse erreur que vous puissiez faire serait de vous précipiter. Sekiro demande de la patience et de l’attention. Moins impressionnants visuellement que les boss de la trilogie des Souls mais tout aussi mémorables, ils vous demanderont une concentration de tous les instants sous peine de rage quit avant de vous retrancher en PLS dans un coin de votre lit.
De plus, dans Sekiro, les boss ne sont plus seuls. Dîtes bonjour aux sous boss. Une nouvelle façon de souffrir. Ceux-ci n’auront aucune pitié pour vous si vous ne les prenez pas au sérieux et certains représenteront même un challenge plus important que certains boss principaux. D’un autre côté, beaucoup de ces sous boss sont optionnels et pourront être ignorés mais vous perdrez alors la chance d’obtenir de précieux items permettant d’améliorer vos stats globales d’attaque et de défense.
Point éclairant la genèse du titre, Sekiro fût d’abord développé comme une suite à la saga Tenchu et en a légèrement hérité de quelques mécaniques. Tout d’abord, vous pourrez surprendre la majorité des ennemis, y compris certains boss en la jouant infiltration. Malheureusement, il est impossible d’éviter toutes les confrontations même si cela vous permettra d’éviter certains combats en trop grand nombre, souvent synonymes de défaite cuisante. Petit regret concernant les exécutions discrètes qui ne sont malheureusement pas très variées. Enfin la seconde mécanique est celle mentionnée précédemment, le grappin, malheureusement limitée. Là où l’on aurait aimé se balancer de toit en toit à l’insu des soldats adverses, seulement les endroits précis indiqués dans votre environnement de jeu permettront l’utilisation du précieux accessoire. Une limitation qui permet une certaine maîtrise du gameplay mais que l’on aurait aimé un peu plus permissive.
Parenthèse sur un des points qui mettra vos nerfs à rude épreuve, la caméra. Typique des production From Software, elle pourra à elle seule rendre l’action illisible voire participer à votre mort notamment dans les espaces exigus. Vous voilà prévenus.
Afin de varier les plaisirs, Sekiro possède plusieurs arbres de talents permettant de vous octroyer de nouvelles techniques ou autres compétences passives. Le premier concerne l’amélioration de votre prothèse dont les accessoires pourront être améliorés pour être plus puissants ou avoir d’autres attributs. Par exemple, si nous prenons les shurikens, de bases ils seront parables par un adversaire en garde mais en améliorant l’outil, vous pourrez faire des dégâts de posture même si l’ennemi se protège. Ces améliorations se négocieront en échange d’argent mais aussi d’items spéciaux trouvés dans les zones du jeu. Les autres arbres de compétences vous permettront de développer diverses techniques de coups spéciaux mais aussi des attributs particulièrement utiles tels qu'améliorer votre furtivité ou augmenter la puissance des soins.
Enfin, dernier point sur le monde de Sekiro qui reprend les bases introduites par les Souls. Vous pourrez aller dans pratiquement tous les endroits que vous voyez à l’écran et même s’il n’atteint pas le sommet de game design des jeux précédemment cités, c’est avec plaisir que l’on retrouve le lot de raccourcis et de détours qui ont fait la renommée du studio.
Graphisme
Mettons les choses au clair, Sekiro est beau, même très beau, et ce grâce à une direction artistique qui frappe fort. L’univers de l’époque Sengoku dépeint est particulièrement crédible et l’ajout de la petite touche de fantaisie ne fait rien d’autre que le sublimer. En surface ou sous l’eau, les différentes zones proposées, du domaine en feu surplombant les falaises aux monts enneigés accrochent la rétine. Les lieux visités sont pour la majorité liés, ce qui permet une progression fluide et dynamique à travers les différents environnements. La multitude d'effets de particules quand vous atterrissez sur une branche, quand les armes s’entrechoquent ou les gerbes de sang, tout est travaillé pour renforcer la dynamique et l’aspect spectaculaire du titre. Les ennemis ne sont pas en reste. Même si leur variété peut rester sujets à discussions du fait de l’univers dépeint, le soin apporté à leur design forge le respect. La gestion de la lumière est également exemplaire et permet des variations d’ambiances peaufinées de main de maître.
Bande son
Collaboratrice de longue date du studio, les musiques sont une nouvelle fois composées par Yuka Kitamura qui s’est cette fois plongée dans une ambiance teintée d’instruments traditionnels de la culture japonaise pour délivrer une OST de toute beauté. Sombre et épique à la fois, la bande son saura se faire discrète lors de certaines phases clés pour vous hanter de nombreuses heures lors des combats de boss.
Les bruitages sont quant à eux magistraux. Du craquement du bois au choc des sabres avec une spatialisation qui ravira votre sens auditif.
Durée de vie
Votre aventure durera un certain temps, notamment dû au fait que vous allez mourir de nombreuses fois. Comptez une trentaine d’heures pour votre premier run sans espérer découvrir tous les secrets et vaincre tous les boss/sous boss. Il y a également plusieurs fins différentes pour les plus courageux qui souhaitent retenter l’aventure. Notez que l'aventure se joue intégralement en solo et que vous serez quoiqu'il arrive, seul face à la mort.
Mon avis concernant Sekiro : Shadows Die Twice sur Sony Playstation 4
From Software est définitivement un studio talentueux. Capable de lancer de nouvelles licences aussi aisément est une preuve de grande maîtrise. Sekiro est une réussite et une aventure permettant aux gamers les plus farouches de se targuer de l'avoir fini. D'une beauté certaine et d'un gameplay précis il n'est néanmoins pas exempt de défauts qui lui auraient permis d'atteindre les sommets. Certainement un endroit auquel le grappin n'a pas encore accès.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Sekiro : Shadows Die Twice
- - Un univers magnifique
- - Des combats nerveux et jouissif
- - Une histoire bien intégrée au gameplay
- - Le rush de dopamine après la victoire sur un boss
- - La variété des prothèses
Les points faibles de Sekiro : Shadows Die Twice
- - Parfois une impression de hardcore gaming juste pour être hardcore
- - Le grappin pas assez exploité
- - Des armes secondaires qui peinent à être vraiment efficaces
- - Des sous boss parfois abusés
- - Une caméra qui peut rendre fou
- - Quelques problèmes de collision