Test Bendy and the Ink Machine. Un puzzle horror sur Xbox One PS4 Switch
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Critique du jeu Bendy and the Ink Machine sur PS4
C’est Noël, joie sur terre aux âmes charitables qui partagent des moments de bonheur. Et quoi de mieux pour Noël qu’un jeu vidéo qui en plus reprend l’esthétique de Disney ? Aussi, je ne saurai que trop vous conseillez d’offrir Bendy and The Ink Machine, un jeu développé et édité par Joey Drew Studios inc. qui ravira toutes les petites têtes blondes, garçons et filles de tout âge !
Ah, on me dit qu’il s’agit d’un puzzle horror ? Une ambiance oppressante ? Une plongée dans la psyché torturée d’un animateur de dessin animé ?... Je vous laisse donc avec le test de Bendy and the Ink Machine pour savoir si cela fera vraiment partie de vos cadeaux de fins d’année.
Bendy and the Ink Machine est un jeu vidéo critiquant violemment Disney et son diktat du bonheur et de la joie, le tout servi par un design sonore et visuel soigné et cohérent
Histoire
Bendy and The Ink Machine est un jeu narratif comme >observer_, en ce sens où tout l’intérêt du titre réside dans votre avancée dans l’univers créé par l’équipe autour du jeu. Décomposé en 5 chapitres, je ne vous dévoilerai pas les méandres sinistres vers lesquels va vous mener votre exploration de cette usine de rêve de dessin animé qu’est le studio Joey Drew, du nom de son PDG. Le parallèle avec Disney, son histoire, son PDG Walt, et ses ambitions suprémacisme, est tellement évident que tout l’intérêt consiste à découvrir tous les liens que les développeurs ont fait entre les deux.
Un vrai effort d’écriture et de développement d’un arc narratif
Henry, ancien collaborateur de Joey Drew, a reçu une invitation pour visiter son ancien studio. Après tant d’années passées, c’est une tendre nostalgie et la volonté d’oublier les raisons de son départ qui le pousse à accepter.
Mais sur place, un silence glacial… pas âme qui vives et pourtant, une sensation désagréable d’être observé. Mais à part des vieilles affiches et pancartes de Bendy, la mascotte du studio, il n’y a personne. Pourquoi ce malaise ? Pourquoi cette solitude ? Qui a envoyé cette invitation ? Que cache cette usine qui semble dotée d’une volonté macabre ?
Un vrai effort d’écriture et de développement d’un arc narratif est exploré dans Bendy and the Ink Machine, il ne s’agit pas juste d’une succession de jump scare.
Game System
Très inspiré de la trilogie Bioshock (les premiers dans le monde sous-marin d’Andrew Ryan), on se retrouve dans ce qui pourrait s’apparenter à un Spin Off.
Même choix de style de jeu : un FPS. Même importance et sentiment d’oppression du décor. Même époque : entre deux guerres (les années 1930). Même importance de l’élément liquide : l’eau pour Bioshock et l’encre ici. Même ambiance musicale et sonore avec des bandes disséminées çà et là et qui racontent, avec la voix immortalisée d’anciens protagonistes de l’usine, les éléments du background.
Mais si bioshock était un modèle à la fois d’ambiance et d’action, Bendy n’a pas d’autres prétentions que d’être un jeu narratif d’ambiance horrifique. Et ce n’est déjà pas mal !
Car l’usine, en plus d’être un vrai labyrinthe, dégage une vraie sensation de malaise, entre autres grâce à la qualité de sa charte graphique, mais pas que… Encore une fois, l’expérience est assez courte je ne vais pas tout vous dévoiler, mais parmi les petits détails qui ont marqué mon avancée, je ne peux m’empêcher de vous dévoiler un détail qui sur le coup m’a mis un peu mal à l’aise : un peu perdu dans les couloirs et tournant en rond, j’ai décidé avec ma hache de détruire les silhouettes en bois de Bendy pour marquer mon chemin, un peu comme un fil d’Ariane. Au bout de quelques encablures, il me semble reconnaître un couloir déjà arpenté plus tôt, mais là un Bendy me faisait face, avec son sourire outrancier… Sans doute, ai-je fait une erreur… J’en fais des copeaux avec ma hache et continue mon avancée, mais pris d’un doute, je fais demi-tour presque aussitôt et me rends compte que la pancarte en bois était reconstituée, et Bendy défiant mon regard avec ses lèvres écartelés en une grimace faussement angélique.
C’est pour ce genre de scènes, qui vous donne des frissons par leur étrangeté et la rupture de nos points de repère, que ces jeux d’horreur comme Bendy and The Ink Machine valent le détour.
Les mécaniques de jeux sont pesantes, votre perso est lourd, les énigmes basiques, les « combats » sont franchement dispensables et vous ralentissent artificiellement… Mais au-delà de ces quelques artifices qui allongent la durée de vie du jeu, il y a cette expérience atypique, aussi atypique que regarder un vrai film d’horreur, pas les slashers pour adolescents, mais ces films d’horreur qui vont fouiller dans les recoins prostrés de votre inconscient, et qui sont une expérience intéressante à faire, en se mettant dans un état d’esprit réceptif.
Graphisme
La qualité du travail des développeurs sautent aux yeux, cette palette de couleur ocre, vintage… donne tout de suite une patte reconnaissable entre tous. L’ambiance globale, un Cell Shading parfaitement maitrisée (technique qui permet de donner une impression de dessin animé dans un jeu vidéo) donne une impression crédible à la fois de volume et de dessin.
Les décors sont oppressants par le jeu de lumière et la surabondance des figures de Bendy, cette omniprésence devient vite malsaine et on se sent observer en permanence. Bref c’est une réussite et un tour de force !
Petit bémol, les polices de caractères utilisées qui n’ont pas d’accents et donc qui sont remplacées par d’autres polices dans le même mot… Franchement dégueulasse, et rien de pire pour nous faire sortir de l’immersion. Et c’est présent dans les options, et in game ! Vite un patch, de grâce !
Bande son
Comme pour les graphismes, rien à redire. Les musiques sont rares, mais très à propos, jouées avec un filtre comme à travers un vieux gramophone rouillé.
Les dialogues sont très bien doublés, comme le sont tout autant les bandes sonores qu’on trouve un peu partout et qui raconte l’histoire du studio.
Mon avis concernant Bendy and the Ink Machine sur Sony Playstation 4
Bendy and the Ink Machine est un jeu critiquant violemment Disney et son diktat du bonheur et de la joie, le tout servi par un design sonore et visuel soigné et cohérent. Que dire d’autre de ce jeu qui vous glacera l’encre dans vos veines et laissera sur vous une empreinte indélébile. Pour tout amateur de jeux narratifs, c’est-à-dire qui misent tout sur l’ambiance au détriment du gameplay, Bendy and the Ink Machine est un Must Have !
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Bendy and the Ink Machine
- - Son ambiance graphique
- - Son hommage grinçant pour ne pas dire ironique à Disney et ses méthodes de travail et d’hégémonie.
- - Les petits moments de malaise qui se dégage des bonnes scènes.
Les points faibles de Bendy and the Ink Machine
- - Les bugs : police de caractères mal finalisées, texte des bandes sonores qui restent affichées à l’écran même quand elles sont finies.
- - L’action et les énigmes posées comme prétexte et pas comme des vrais ressorts de gameplay