Test 428: Shibuya Scramble sur PS4 : le casse-tête japonais

publié le 25 septembre 2018 à 22h37.
Dernière modification le 3 octobre 2018 à 08h25

Consollection > Blog Jeux vidéo > Tests > Test 428: Shibuya Scramble sur PS4 : le casse-tête japonais

Critique du jeu 428: Shibuya Scramble sur PS4

428: Shibuya Scramble est un jeu vidéo créé par Kōichi Nakamura (directeur des épisodes I a V de Dragon Quest), développé par Chunsoft (créé en 1984) et édité par Sega. Le jeu est sorti dans un premier temps sur Wii en décembre 2008, puis un an plus tard sur PlayStation 3 et PS Vita. Le jeu est un visual novel typiquement japonais qui n'était pas forcement destiné à quitter le pays du Soleil-Levant. Mais voilà, le jeu s'est dans un premier temps fait connaître dans le monde entier avec la note de 40 sur 40 décernée par le célèbre magazine japonais Famitsu, puis par l'adaptation en animé du jeu sous le nom "Canaan" (Masahiro Ando).

10 ans plus tard, le jeu débarque enfin en occident sur PC et PlayStation 4. 428: Shibuya Scramble est un jeu d'aventure qui retrace la journée de cinq personnes qui se mêlent de façon inattendue. Un peu comme les films Un jour sans fin ou Edge of Tomorrow, les joueurs devront revivre inlassablement les mêmes évènements, en suivant les indices qu’ils pourront trouver dans les textes, afin de modifier des choix qui auront des répercussions sur la vie des autres. J'espère ne pas vous avoir perdu en parlant de visual novel en introduction, car l'expérience mérite d'être vécue. Explication, avec le test de 428: Shibuya Scramble sur PS4.

L'effet papillon à courte échelle

Lire aussi Sega 3D Classics Collection par Benjamin Levy

Histoire

16/20

L’histoire du jeu commence dans le célèbre quartier de Shibuya à Tokyo. Suite à l'enlèvement de Maria Osawa, une demande de rançon est exigée par le ravisseur : 50 millions de Yens. On découvre alors sa sœur Hitomi, qui doit livrer une mallette pleine d'argent au criminel qui se présentera à elle. Le rendez-vous est surveillé par les forces de police, mais l'attente est longue, et de nombreux badauds commencent à aborder la jeune fille, compromettant ainsi l'identité du véritable criminel.

A vous de raconter l'histoire de Shibuya

Nous sommes les 28 avril (28/04 en français et 428 en anglais, d'où le titre du jeu). Le premier acte correspond à la première heure du jeu qui en comporte 10. Il commence à travers le point de vue de deux personnes radicalement différents : Shinya Kano, le jeune détective du département de police de Shibuya, très sûr de lui quant à l'issue de cette affaire et Achi Endo, un jeune homme à l'attitude désinvolte qui aime Shibuya plus que quiconque et qui passe le plus clair de son temps, à nettoyer les rues et à aider les personnes en difficulté. Vous voyez déjà la scène venir et par un concours de circonstances, Achi finit par venir en aide à la jeune fille et tous deux s'échappent dans les rues de Shibuya.
La suite est une succession de scènes qui se déroulent dans des lieux différents mais toujours en parallèle dans la même journée. Elles n'auront pas de liens entre elles, mais finiront par s'entrecroiser et créer des rebondissements. Le jeu offre ainsi aux joueurs, de nombreux scénarios différents, avec plus de 50 fins alternatives. Les autres personnes que vous rencontrerez sont assez hétéroclites.  On a Kenji Osawa, le père de Hitomi et Maria. C'est un expert en virus et il est le directeur de laboratoire d'Okoshi Pharmaceutical. Il y a aussi Minorikawa, un écrivain indépendant qui va tenter de sauver son patron, Tama, une mystérieuse personne dans un énorme costume de mascotte en forme de chat, et la musicienne Aya Kamiki qui joue son propre rôle dans l'histoire, et qui a d'ailleurs participé à la bande-son du jeu.

428: Shibuya Scramble est donc un roman visuel comme Root Letter testé sur PS Vita, avec plusieurs routes (histoires), puisqu'à certains moments, les joueurs influenceront l'histoire lors de certaines scènes appelées "points de décision" marqué par une icône représentant deux flèches sur un fond vert, sur le tableau chronologique dont je détaille le contenu plus bas dans le test. Contrairement à la majorité des visual novels dans lesquels le joueur s'identifie à l'un personnages, dans 428: Shibuya Scramble le joueur est spectateur de scènes qui se déroulent devant lui où tout est décrit sous forme de texte ou de dialogues qui s'affichent grossièrement sur des photos. Des descriptions à lire, qui relatent les faits, mais surtout décrits les points de vue et réflexions personnelles de chaque intervenant. Et c'est parfois amusant, de voir les différentes interprétations des personnages sur une même scène. On est donc très loin des films interactifs comme Phantasmagoria (Sierra - 1995) ou Gabriel Knight: The Beast Within (Sierra - 1995), puisque le joueur ne gère pas un inventaire avec des objets qu'il récupère, mais modifie uniquement la perception des personnages, ce qui altère le cours de l'histoire.

Ça peut paraître bizarre de prime abord, mais l'histoire du jeu prend aux tripes et devient rapidement passionnante et immersive, au beau milieu de ce petit groupe d'inconnus, même si le jeu n'a pas été traduit en français (428: Shibuya Scramble est en VO sous-titré anglais, ce qui risque de décevoir quelques joueurs). D'autant que la mise en scène du jeu, emprunte énormément de codes du cinéma et particulièrement du cinéma hongkongais moderne, avec des zooms et des changements rapides et brutaux, sur des images pourtant statiques. On croise cependant de très courtes vidéos ou des cinémagraphes, qui cassent de temps en temps, le rythme des diapositives.

BAD END

428: Shibuya Scramble

Game System

12/20

Ok. Mais on joue comment à 428: Shibuya Scramble ? Et bien en modifiant les perspectives et en modifiant le sort des personnages. Car, si vous ne faites pas attention aux textes du jeu, vous risquez de tomber rapidement sur les innombrables mauvaises fins du jeu et la mort de l'un de vos personnages, sans connaître le fin mot de l'histoire. Le but est donc d'avancer dans le temps, et de compléter l'ordre chronologique des protagonistes.

428: Shibuya Scramble

Tout le monde a un rôle dans l'histoire

La journée est divisée en 10 segments d'une heure et le joueur contrôle un tableau chronologique qui regroupe de bonnes et de mauvaises fins. Le joueur reste donc informé minute par minute de ce que font les cinq personnages principaux à ce moment-là. Il faut donc penser à la manière dont les actes affectent les autres personnes, et pourquoi chaque choix compte. Car, vous le comprendrez rapidement, quelque chose relie les personnages de manière intrigante.
Alors évidemment, les premiers choix que vous ferez en jouant et qui vous paraîtront évidemment, vous entraîneront vers de mauvaises fins. Sans forcément être dans un concept de die and retry, il faut bien admettre que nos erreurs, permettent de comprendre quels sont les bons choix ou les bons dialogues, afin de modifier correctement le cours de la journée. De ce fait, le joueur revient en arrière dans le temps, et visionne plusieurs fois les mêmes images et lit les mêmes textes, ce qui peut être fastidieux à long terme.

Dans ces textes, le joueur trouve des mots-clés soulignés en bleu appelés "Tips". Ces mots sont rarement utilisés comme de simples notes d'information, puisqu'ils donnent des définitions ou des éclaircissements.
D'autres mots sont soulignés en rouge et permettent de faire des "Jumps" (marqué par une icône rouge), c'est-à-dire qu'ils permettent de switcher vers un autre personnage, surtout lorsqu'un arc est arrêté par un facteur bloquant.

428: Shibuya Scramble

Graphisme

428: Shibuya Scramble est un roman-photo avec quelques effets visuels et parfois de courtes vidéos. Rien de bien transcendant dans l'ensemble, puisque le scénario et le jeu des acteurs font toute la différence dans 428: Shibuya Scramble.

Bande son

Les dialogues ne sont pas doublés et l’utilisation des effets sonores avec quelques pistes audio, permettent aux joueurs de s'immerger un peu plus dans le quartier de Shibuya et de s'approprier davantage l’histoire.

Mon avis concernant 428: Shibuya Scramble sur Sony Playstation 4

14/20

Plus qu'un jeu, le studio japonais Chunsoft a su créer une expérience à vivre avec 428: Shibuya Scramble, similaire aux livres dont on est le héros, sans l'utilisation de dé, mais avec des indices cachés dans les mots. Le jeu montre qu'avec 5 personnes le destin des protagonistes peut radicalement changer avec la moindre perception différente. Alors imaginez ce qui peut se passer, avec les centaines de personnes que vous croisez tous les jours. Si on peut admettre que la réalisation du jeu commence à dater, l’histoire est quant à elle très bien écrite.

Ce qu'il faut retenir

Les points forts de 428: Shibuya Scramble

  • - Des personnages intéressants à suivre
  • - Les arcs narratifs
  • - L'histoire dans sa globalité

Les points faibles de 428: Shibuya Scramble

  • - Réalisation d'une autre époque
  • - Des indices qui ne sautent pas aux yeux
  • - Uniquement en anglais

Bande annonce de 428: Shibuya Scramble