Test Agony : un jeu à ne pas mettre dans les mains de tout le monde
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Critique du jeu Agony sur PS4
C'est grâce à un financement participatif, que le studio Madmind, a réussi à financer son projet. La somme initialement demandée sur la plateforme de crowdfunding de Kickstarter était de 66 666 $ (666 fait bien entendu référence au chiffre de la Bête). Depuis novembre 2016, le projet a largement dépassé son objectif puisque le projet a dépassé aujourd'hui les 182 000 $ avec près de 4 000 contributeurs, de quoi avoir les moyens d'améliorer le contenu du jeu et de peaufiner sa réalisation. Il faut dire que les arguments de vente étaient de taille, puisque le studio polonais promettait l'ultime survival horror et que les développeurs étaient décrits comme des champions du secteur vidéoludique ayant collaboré sur plusieurs jeux AAA comme The Division et The Witcher 3.
Âme sensible, s'abstenir
Le jeu Agony propose une vision de l'enfer particulièrement gore, qui n'a rien à voir à des jeux comme Diablo, Doom ou Dante's Inferno. Âme sensible, s'abstenir. Imaginez les moments les plus traumatisants des jeux comme Resident Evil ou Dead Space. Et bien, dans Agony, ces moments-là, constituent l’intégralité du jeu, sans aucun répit. Dès les premières minutes du jeu, les portes de l'enfer s'ouvrent et vous croisez déjà les premiers martyrs souffrant de douleurs et implorants le pardon. Agony n'est pas un jeu à mettre dans les mains de tous les joueurs. L'univers est glauque et très malsain et c'est un choix complètement délibéré et assumé des développeurs, qui n'ont eu aucune limite dans la vulgarité et la violence des images. Attention au malaise, certaines scènes du jeu sont à la limite du supportable. J'ai donc pris mon courage à deux mains et bien vérifié que les enfants étaient endormis pour jouer à Agony. Je vous avoue, que je ne l'ai pas fini. Plongé au cœur de l'enfer, je vous donne donc mes impressions après quelques heures de jeu. Le jeu est sorti le 28 mai 2018 sur Xbox One, PC et PlayStation. Voici le test du jeu Agony sur PS4, patché le 1er juin (correction de synchronisation, amélioration du framerate et correction de nombreux petits bugs liés aux collisions, etc.).
Le jeu d’horreur le plus attendu de 2018
Histoire
Vraisemblable, le personnage que le joueur découvre en commençant le jeu et qui plonge dans les tréfonds de l’enfer, a vécu allègrement dans le péché. Il ne reste pas grand-chose de l'homme que vous étiez et vous êtes soudainement amnésique. Mais une chose est sûre, vous ne souhaitez pas finir en martyr brûlé vif par les feux éternels de l'enfer et vous décidez de trouver un moyen de sortir de cet enfer.
Seule la Déesse Rouge semble avoir des réponses à vous fournir. Elle est la gardienne du royaume des morts dans lequel les démons semblent lui vouer un culte. Évidemment, la tâche ne sera pas de tout repos. Votre seul et unique lot de consolation, est que vous êtes déjà mort et que vous ne tomberez pas plus bas. Votre personnage pourra bien sûr succomber, mais votre âme pourra se détacher et changer de corps pour posséder dans un premier temps, celui d'un martyr précédemment croisé ou celui d'un démon un peu plus loin dans le jeu.
La descente au enfer
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'enfer, sans jamais oser le demander se retrouve dans Agony avec des scènes particulièrement indigestes : des corps empalés encore vivants, des gémissements de douleur, des actes sexuels avec des cadavres, des corps mutilés, des démons nus... Au début, c'est très choquant. Mais au bout d'un certain temps, l'ambiance profondément malsaine et satanique se banalise, et on essaye tant bien que mal de faire abstraction. Moi, j'ai eu du mal. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on ne trouve sur la jaquette que les icônes Violence et Grossièretés de langage. Le système PEGI aurait pu ajouter aussi, les icônes Peur, Sexe, Drogues et Discrimination.
Facile d'y rentrer, presque impossible d'en sortir
Si Agony s'inspire de La Divine Comédie, célèbre poème italien écrit par Dante Alighieri vers 1555, Madmind a toutefois une vision bien à elle de l'enfer. Tout ne sera pas dévoilé si vous vous contentez de suivre l'histoire, et c'est à vous d’explorer l'univers du jeu et de découvrir les recoins les plus sombres de cet enfer imaginé par le studio. L'intégralité de l'histoire est en effet à reconstituer, en trouvant différents trésors à collectionner comme des statuettes, des peintures et des lettres. Si l'histoire reste linéaire, le jeu prévoit toutefois plusieurs passages alternatifs et des chambres cachées avec différentes fins alternatives. À noter, que le jeu a également un "mode Agony", où vous pouvez jouer sans fin dans des chambres avec des niveaux générés de façon procédurale. Un mode de jeu idéal, pour tester vos compétences de survie dans l'enfer et comparer votre score avec le reste de la communauté.
Game System
Agony n'est pas vraiment un jeu d'aventure, ni un jeu d'action. C'est un jeu d'horreur et d'infiltration à la première personne, où il faudra survivre dans un effroyable environnement sans arme et sans aide.
Attention, claustrophobe s'abstenir. Le joueur se retrouve coincé dans cet enfer, à l'intérieur d'un labyrinthe fait de chair, d'os et de sang, qui mène vers de grandes salles, sans aucune explication particulière sur ce qu'il faut faire. Les sauvegardes sont dissimulées dans des miroirs où il faudra écraser un crâne mutilé de plusieurs bras.
Comme dans Dead Space, le joueur peut faire apparaître un faisceau lumineux pour connaître, non pas le chemin, mais la direction à suivre. La quasi-totalité du gameplay consiste donc à tâtonner dans l'obscurité où on aperçoit furtivement des formes plus horribles les unes des autres.
Pour vous frayer un chemin, vous trouverez des torches qui attirent vos ennemis, mais qui servent à brûler des obstacles et à découvrir de nombreuses mises en scène avec de nombreux détails, au milieu de texture plus ou moins réussie. L'exploration est donc au cœur du gameplay et le jeu vous invite fortement à suivre les petites lumières où on découvre au bout du chemin, des passages cachés, dans lesquels le joueur doit s'infiltrer en frôlant des murs disgracieux, plus hideux les uns que les autres.
Continuellement pourchassé par des démons, vous vous déplacez lentement à la recherche de parties de corps démembrés à placer sur des autels, à brûler des murs de bois et à résoudre quelques énigmes ou puzzles sans grand intérêt puisqu'il suffit d'examiner autour de soi, pour trouver la solution.
Avec l'expérience, votre personnage pourra gagner des points de compétences en mangeant des fruits de la connaissance et contrôler les démons pour les utiliser à votre avantage. À vous de choisir votre destinée. Vous pouvez rester un martyr préférant l’infiltration, fuir et retenir votre souffle dès que le danger approche ou bien, devenir vous aussi un démon.
Graphisme
Je me demande vraiment ce qui est passé derrière la tête du studio de développement. OK, c'est gore. Mais là, le jeu est sordide. Le studio a toutefois le mérite d'avoir créé un écosystème plongé dans les limbes, qui pourrait être la représentation de l'enfer. Tous les excès sont là et heureusement que le jeu n'est pas une expérience en réalité virtuelle.
Développé sous Unreal Engine 4, le jeu propose toutefois de rare jeux de lumière particulièrement bien fait et la direction artistique m'a beaucoup fait pensé aux travaux de l'artiste suisse Hans Ruedi Giger, qui a travaillé sur Alien et sur les jeux Dark Seed, avec ses étranges œuvres surnaturelle et cauchemardesques, mêlant les corps... Mais en version ultra gore. Une surenchère constante d'absurdité et de gore. On passe très rapidement de la curiosité malsaine, au dégoût le plus profond.
Mon avis concernant Agony sur Sony Playstation 4
Agony propose une partie de cache-cache démoniaque dans des décors gores. Malheureusement, cet univers n'est pas du tout ma tasse de thé et la réalisation et le scénario peine à convaincre. Si des patchs sont distillés au fur et à mesure pour corriger quelques bugs, le jeu restera toujours aussi mortel et malsain à mon goût.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Agony
- - Une représentation de l'enfer comme vous ne l'avez jamais vue
Les points faibles de Agony
- - Un jeu 18+ pour joueur très avertis
- - Trop sombre
- - Des énigmes trop confuses.
- - Un level design répétitif
- - Des bugs de collision
- - Le gore à outrance
- - Une histoire qui ne m'a pas passionné