Yomawari: Midnight Shadows un survival horrifique prenant et surprenant

publié le 12 mai 2018 à 23h04.
Dernière modification le 14 mai 2018 à 10h09

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Critique du jeu Yomawari: Midnight Shadows sur PS4

Le jeu Yomawari: Midnight Shadows est la suite du premier du nom : Night Alone. Autant vous le dire tout, je n'ai pas joué à ce premier jeu sorti en octobre 2015.
C'est donc avec un regard critique et circonspect, que je vous livre le test de Midnight Shadows, un jeu développé et édité par Nippon Ichi Software sur PS4, PS Vita et Steam. Vous allez avoir la chair de poule ! On tient le pari ?

Si la peur a un visage, elle a aussi une voix

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Histoire

16/20

Chose peu courante, vous allez contrôler deux personnages, Yui et Haru, qui rentrent chez elles après une soirée à observer les feux d'artifice depuis la vue imprenable d'un flanc de montage. Sur le chemin du retour, les deux amies seront séparées par des créatures étranges et inquiétantes. Votre périple consistera à retrouver la trace l'une de l'autre dans les chemins herbeux ou pavés déserts, et habités les nuits par un peuple de créatures ombrageuses et terrifiantes.

Avez-vous peur du noir ?

Yui et Haru

Le ton est donné dès le tutoriel du jeu, dans lequel un personnage connaîtra l’abandon d'un être cher, un toutou pour ne pas le nommer, et qui se clôturera de manière absolument glaçante, je n'en dis pas plus.

L'histoire du jeu, bien que simple, nous replace dans un regard d'enfant et nous rappelle pourquoi nous avions peur la nuit, peur du noir et de l'inconnu. Une sensation aussi prenante que pesante.

Yomawari: Midnight Shadows

Game System

15/20

Comme je l'ai dit, le but du jeu est de retrouver votre amie dans les rues de votre village, envahi de créatures malfaisantes. Vous ne pourrez compter que sur votre lampe torche et quelques autres accessoires en apparence dérisoire, comme des cailloux, pour vous en sortir. Les créatures en questions ressemblent à des yokais, ces démons du folklore japonais dont le plus connu est sans doute le Oni, mais dont les autres, pour ceux qui lisent ou regardent des mangas, sont également visuellement familiers.

Yomawari: Midnight Shadows

Yomawari: Midnight Shadows est donc un survival-horror vue du dessus en vue 3D isométriques à la manière d'un 2dark, et lors de vos recherches, des démons vous surprendront, ou en tout cas se mettront sur votre route. Pour ne pas découvrir ce qu'il se passe quand vous vous faites attraper, vous avez le choix entre prendre vos jambes à votre cou – le fameux repli stratégique – ou vous cacher dans un recoin (arbuste, derrière une pancarte...). Si vous optez pour cette option, vous ne verrez plus la scène, vous serez alerté uniquement à l'oreille de l'avancée de votre assaillant.
Attention toutefois, en présence d'un danger, le pouls de votre gamin s'accélérera, affectant par la même son endurance ! Gardez un œil sur la barre qui diminue très vite !!

La solution des braves, c'est d'affronter le danger comme un patron, et d'utiliser l'objet idoine : certaines créatures seront sensibles à la lumières – faites quand même gaffe, car d'autres sont attirées par elle - , d'autres au bruit... Connaissez votre ennemi, mais ne le sous estimez jamais !

Au premier faux pas, c'est la mort

Yomawari: Midnight Shadows

Lors de votre avancée, éclairée par votre fidèle lampe torche, vous découvrirez ça et là des verroteries qui confèreront à votre avatar quelques bonus, la possibilité de porter plus de cailloux, une meilleur cardio... d'emblée anodins, ces petits avantages pourront faire la différence entre vie et trépas.

Les dédales pullulent de créatures, et au premier faux pas, c'est la mort ! Les sauvegardes rappelleront quelques mauvais souvenirs aux joueurs de Resident Evil qui ont déjà eu affaire aux fameux rubans d'encre, et fonctionneront grâce à l'utilisation de pièces qui permettent de prier devant les petits autels bouddhistes. Des boss seront également de la partie et vous apprendront l'humilité et auront la délicatesse de vous montrer une paire de fois l'image du game over. Vous devrez faire preuve d'astuces et d'un sens aigu de l'attention pour vous en sortir.

Yomawari: Midnight Shadows

La taille de la map est suffisamment grande pour ne pas donner l'impression de piétiner. Outre les rues, vous aurez accès à quelques bâtisses et autres recoins sinistres pour avancer dans l'aventure. Quelques petites énigmes viendront agrémenter un peu le gameplay, mais ne vous y trompez pas, il s'agit bien d'un jeu qui mise avant tout sur la mise en scène de la peur, avec ce qu'elle a de dérangeant ou d'hermétique en fonction de chacun. Il faut compter une quinzaine d'heures pour en voir le bout, plus si vous rushez, mais c'est passer à côté de l'intérêt du titre.

Graphisme

16/20

À la manière d'un Elfen Lied pour ceux qui aurait connu ce manga (pour les autres je vous invite à le voir), l'ambiance mortifère et ténébreuse est renforcée par l'ambiance visuelle douce, presque naïve. Vos personnages sont deux mignonnes petites filles à couettes, les décors, de magnifiques images riches de dizaines de petits détails, sont familiers. On se croira chez soi dans ce petit village paisible, si tranquilles que deux fillettes peuvent s'y promener la nuit. Ce qui nous interpelle dans Yomawari: Midnight Shadows et ce qui renforce la peur, c'est l'antithèse entre les deux univers: le malfaisant rivalise avec l'enfantin, le démon rencontre le chérubin, la peur adulte de la mort rencontre la peur enfantine du noir... Cette rupture de ton est un élément crucial de l'ambiance du titre qui prend à contre-pied des productions comme Silent Hill ou Evil Within qui jouent eux, la carte de la surenchère visuelle et du souci du détail réaliste.

Yomawari: Midnight Shadows

L'utilisation intelligente de la lumière, source de stress et de réconfort à la fois, est particulièrement bien gérée et participe à l'ambiance particulière que dégage le titre. Elle permet bien sûr de se repérer, de trouver les objets qui seront mis en évidence par un « ? » qui apparaitra si votre faisceau de lumière les touche.

Yomawari: Midnight Shadows

Ajouté à cela un design des créatures très convaincant et varié, et vous comprendrez que vos mirettes vont se régaler.

Bande son

16/20

Ici encore l'économie participe à l'ambiance, plutôt que d'avoir une bande-son à la Elend, classique et torturée, la musique principale du titre sera le bruit du vent, de vos pas et de votre cœur qui s'accélérera en même temps que vos poils se hérisseront. Les musiques présentes par moment, sont très réussies, musique douce entre le piano et les cordes, avec quelques envolées plus symphoniques par moments.

L'accent est mis sur les bruissements endeuillés ou les râles désincarnés des démons, de temps en temps un pleur, là un gémissement... Si la peur a un visage, elle a aussi une voix. À vous de bien les cerner pour pouvoir vous servir des bruits pour éviter le danger ou l'anticiper.

Mon avis concernant Yomawari: Midnight Shadows sur Sony Playstation 4

16/20

Yomawari : Midnight Shadows est un survival horrifique prenant et surprenant. Laissez-vous guider, frémir par la terreur ingénue, l’apparente tendresse d'un jeu qui mettra en scène la mort, la folie, les démons et l'horreur. Beaucoup plus mature et dépaysant que beaucoup de survival, genre très codifié à la manière des films slashers qui se ressemblent tous, il a réussi à sortir du lot.

Ce qu'il faut retenir

Les points forts de Yomawari: Midnight Shadows

  • - L'ambiance morbide mettant en scène des enfants
  • - Le design folklorique nippon des monstres
  • - La cohérence dans le gamedesign et le chara design.
  • - Le jeu de lumières

Les points faibles de Yomawari: Midnight Shadows

  • - La difficulté qui pourrait en rebuter certains
  • - Le manque d'interactivité avec le décor
  • - Un peu répétitif vers la fin quand on a bien intégré les principes du jeu.

Bande annonce de Yomawari: Midnight Shadows