Test du jeu Rise & Shine : une ode au retrogaming

Critique du jeu Rise & Shine sur PS4

Histoire

La planète Gamearth n'est plus qu'un champ de ruines. Elle n'a pas pu résister à l’invasion des régiments de Grunts, arrivés depuis la planète NextGen. Vous incarnez un petit garçon nommé Rise (avec un nom pareil, il était prédestiné à sauver le monde) et au milieu des cadavres et des incendies, vous allez rencontrer le héros du temps, criblé de balles pour vous sauver, et qui dans son dernier souffle vous remettra l'arme ultime, le flingue Shine qui a le pouvoir - en plus de la parole – de pouvoir vous ressusciter à loisir (comment se fait-il, si l'arme a le pouvoir de ressusciter, que son porteur soit mort ? « Parce que... parce que... » et il décède avant de le dire).

L'hommage appuyé à l'univers vidéoludique transpire à chaque scène. Le scénario lui-même est une ode au jeu d'antan. À la manière des univers de Roger Rabbit ou de Les Mondes de Ralph, la planète Gamearth est le lieu de cohabitation des humains et des personnages iconiques du jeu vidéo. Parfois PNJ de premier plan, parfois élément fugace du décor qui disparaît aussi vite qu'un clin d’œil (par exemple dans la première scène du jeu, qui s'ouvre sur une ville en flamme, un vol d'oiseau vient cristalliser la beauté macabre de la scène. Et parmi eux, on peut voir Flappy Bird).

C'est moins pour les retournements de situation ou pour la narration que l'on profite du jeu Rise & Shine, mais pour l'humour omniprésent. Déjà son postulat de départ, mais plus encore, les milliards de références qui sont dispersées dans le jeu. Par exemple, avec un vieux savant que vous rencontrerez très tôt avec d'autres survivants : quand vous lui expliquerez que vous allez combattre l'invasion alien, il  vous dira « It's dangerous to go alone ! Take this ! », qui est la première phrase du tout premier Zelda... sauf qu'au lieu de la Mastersword, il vous file un énorme robot de guerre.

Game System

Comme tous les Run & Gun traditionnel, vous allez devoir affronter des hordes d'ennemis. La violence est omniprésente, les corps et les têtes se séparent, les gerbes de sang et autres joyeusetés sont monnaies courantes. Une violence abusée, décomplexée, et donc plus amusante qu'autre chose. Pour défourailler à tout va, votre arme sera un vrai couteau suisse. En plus de tirer des balles normales, il pourra tirer des balles électriques, téléguider des projectiles, envoyer des grenades, etc. Vous allez devoir jongler en permanence entre les meilleures munitions selon la situation, l'esquive des projectiles ennemis et les spots de couverture. À chaque obstacle que vous rencontrerez, comme un soldat qui se planque derrière un bouclier, un robot... vous aurez forcément une combinaison correspondante, alliant ainsi action et réflexion.

En plus des phases classiques, votre aventure sera ponctuée de phases d'énigme, d'interrupteurs inaccessibles à allumer, de lieux exigus à franchir... grâce à vos munitions téléguidées. Sorte de mixte entre le labyrinthe et l'habilité pour éviter tous les obstacles, ces phases permettent d’alterner le rythme du jeu, sans être totalement déconnecté de l'ambiance générale du titre.

Le jeu n'est pas très long, mais il est intense, bon sang de bois de misère, très intense même. À la manière des jeux d'arcade, et de la récente vague des jeux hardcore qui se développent, Rise va tomber de mille manières différentes, troué de balles, réduit en pulpe par des mines, électrocuté, noyé... tout cela pour mieux revenir grâce à son arme Shine. De fait, si la difficulté est très relevée, les checkpoints ne sont jamais bien loin, et on ne ressent pas cette frustration que les joueurs de Dark Souls pour ne citer que lui ont tous ressentie.

Graphisme

Rise & Shine parmi les plus beaux jeu vidéo

Il y a deux écoles pour la 2D. Celle qui valorise plutôt le rétro gaming, ou le pixel art, et celle qui en profite pour faire des graphismes impossibles à rendre en 3D comme ce qu'on peut trouver dans les jeux Rayman Legend ou le très récent Cuphead. Nous sommes ici dans la deuxième catégorie. Et l'équipe n'a pas fait les choses à moitié ! C'est un vrai dessin animé, et il n'a clairement pas à rougir de la concurrence tant le soin pour les détails sont criants et impressionnants. Oscillant sans cesse entre la profondeur de champ, la violence, l'humour, le contraste entre l'aquarelle et les PNJ en gros pixel, les boss épiques et ultras badass... C'est un régal pour les yeux, autant au niveau technique que chara design.

L'animation n'est pas en reste, et la fluidité des mouvements, la cohérence des déplacements, les effets de particules finissent par hisser Rise & Shine parmi les plus beaux jeux vidéo.

Bande son

Les effets sonores sont tous excellents, que cela soit les bruits de gun ou d'explosions (c'est quand même le plus important), les cris des ennemis, les voix digitalisées quand il y en a... bref l'ambiance sonore est parfaite.

Par contre, les musiques, si elles sont réussies, sont aussi très discrètes. Une bonne bande-son épique ou synthewave à l'ancienne, aurait été appréciable ! Surtout avec cet univers mi réel mi jeu vidéo. Il y avait moyen de créer quelque chose avec une personnalité propre.

Bande annonce de Rise & Shine