Test de PES 2018, le nouveau Pro Evolution Soccer

Critique du jeu Pro Evolution Soccer 2018 sur Xbox One

Histoire

Casque d'or

Mars 1993. Nous sommes en 1/4 de finale retour de la coupe UEFA. Le match aller, Paris avait perdu à Santiago Bernabeu 3-1. Paris mène 3-0 et se dirige tout droit vers une victoire.. Coup de théâtre. Le chilien Ivan Zamorano vient de marquer pour le Real Madrid à la 92ème minute. Tout est à refaire. Une erreur d'Antoine Kombouaré coûte cher au PSG. Le Real Madrid obtient les prolongations à la dernière seconde face au Paris Saint-Germain. Énorme désillusion des parisiens qui pensait être déjà qualifiés. L'arbitre Hongrois semble trouver le jeu agréable et ne siffle pas la fin du temps réglementaire. Valdo, Ricardo, Le Guen, Weah, Ginola et Bravo sont à bout de souffle. Ils viennent de réaliser une excellente prestation. Ils sont épuisés. Mais le match se poursuit et le PSG obtient un coup franc. Faute de Zamorano, sur Ginola. Légèrement à droite, à 25 mètres de Buyo, le gardien madrilène. L'ultime effort pour le PSG, l'ultime occasion pour se racheter pour Kombouaré. Valdo pose le ballon à terre. Tous les joueurs sont sur la surface de réparation du Real. 3 pas d’élan et Valdo frappe du pied droit. Weah est devant le but, prêt à s'arracher pour prendre le ballon, mais Kombouaré remonte le terrain et surgit de nulle part. Il est le plus rapide, et il trompe tout le monde. Il est sur le point de devenir une légende. Il s'élève et frappe la balle d'une tête croisée qui trompe le gardien. 4 - 1 pour Paris. Kombouaré est le sauveur. Kombouaré a eu sa revanche. Kombouaré est dans les cieux et le Parc des Princes s'embrase. Le PSG vient d'écrire son histoire, mais également l'un des grands moments de l'histoire du football. Le PSG accède à sa première demi-finale européenne.

La "Remontada"

Ce match opposant le PSG au Real de Madrid est sans aucun doute, le meilleur match que j'ai pu voir.  Ce match de légende a ressurgi de ma mémoire en jouant à PES 2018. Le rapport entre ce jeu et ce match est évident : le beau jeu, l'intensité et la sensation de vivre manette en main, des matchs uniques, qui forgeront forcément votre propre légende.

Game System

Konami n'a pas le même budget qu'EA et la série Pro Evolution Soccer continue cette année à proposer des licences incomplètes, détenus par FIFA. Il manque des clubs, des logos et des maillots officiels ce qui affaiblit forcement le plaisir du jeu. On peut penser à un manque de finition globale ou une uchronique volontaire et passer à la concurrence. Mais ce serait se priver d'une véritable simulation de football, qui propose de nombreux modes de jeux pour nous agripper à la console des jours entiers. On trouve notamment la compétition officielle de la Ligue des Champions et la Ligue Europa, un nouveau mode de jeu en coopération en ligne, en deux conte deux ou trois contre trois, le match aléatoire pour des parties complètement loufoques, la ligue des masters avec des défis, des objectifs et des cinématiques dans les vestiaires et enfin, la saison myClub jouable, pour la première fois en coopération.

Joga bonito

Pro Evolution Soccer est donc plus réaliste que son concurrent. C'est indéniable. Pas seulement sur les phases de  construction qui est la base du jeu dans PES depuis quelques années, mais également sur tout un tas de mécanisme footballistique comme le bon dosage entre passes courtes et passes longues, les accélérations et les contre pieds, les changements de rythme, le pressing encore plus efficace cette année et la protection de la balle, qui est la petite nouveauté de cette édition 2018.
Si la vitesse du jeu semble légèrement moins rapide que les précédents volets, elle n'en reste pas moins fluide et très agréable à suivre.
Pour tenter d'être le ballon d'or du jeu vidéo et impressionner vos petits camarades, il faudra élaborer une attaque en construisant votre jeu et ne pas s'empaler sur les lignes adverses. Dans PES 2018, les défenses sont parfaitement en place, et les gardiens sont plus que jamais, parés à riposter à la moindre frappe de loin, souvent avec des parades réflexes ahurissantes. Votre jeu devra donc évoluer par rapport à PES 2017, et il faudra mettre de côté les passes en profondeur à ras de terre. Vous restez libre dans vos attaques, mais PES 2018 demandera aux joueurs de progresser lentement, de faire tourner le ballon sur les côtés, de tenter des centres pour reprendre le ballon d'une tête ou d'une reprise de volée. Imparable et terriblement satisfaisant à jouer.

Pour finir, deux points négatifs que j'ai relevés dans le gameplay et qu'il faudra corriger : si je n'ai rencontré aucun problème de lags ou de connexion sur les jeux en ligne, il faut toutefois avouer que le temps est un peu long pour trouver des joueurs. Peut-être est-ce parce que je joue sur Xbox One ? Enfin, les arbitres semblent siffler des fautes par forcément évidentes au moment de l'action. Peut-être confondent-ils tacles vigoureux et tacles sanctionnables?

Graphisme

Le moteur graphique est le même que pour les précédentes versions de PES. Mais le moteur graphique FOX Engine qui date de 2013, montre cette année qu'il a une petite longueur d'avance sur le Frosbite de FIFA quand il est bien optimisé. Les visages époustouflants des stars du ballon rond, grâce à la Real Capture, sont plus que jamais ressemblants. La mise en scène est également une autre valeur ajoutée du jeu, puisque chaque match est représenté comme une finale de ligue des champions retransmise à la télé.
Les stades n'ont jamais été aussi vivants. On trouve des supporteurs qui vivent et réagissent au moindre fait et gestes, des caméramans et des photographes qui font leurs métiers et qui cherchent à capturer les meilleures actions, des stadiers qui suivent le match du coin de l'oeil... Tout est présent pour s'y croire réellement.

Une des nouveautés de cette édition 2018, c'est la physique de la balle lors du premier contrôle. Que ce soit, avec la tête, avec le dos, avec le pied ou avec le tibia, le FOX Engine prend en compte de nombreux paramètres, ce qui changera forcément votre gameplay et votre aptitude à anticiper. Attention, ça va dévisser.

Cependant, il reste encore au studio Konami d'embaucher un UI designer pour améliorer l'interface utilisateur. Les menus ont légèrement évolué mais reste austère. De plus, la navigation est compliquée si vous souhaitez gérer l'ensemble des mouvements de votre équipe, et quelques animations des joueurs sont encore robotisées.

Bande son

Soyons clair et sans aucune langue de bois. Si la prestation de Grégoire Margotton est quasiment fidèle à ses commentaires télévisuels, on ne peut pas en dire autant des commentaires de Darren Tulett. Non, non et non. Darren n'est pas l'anglais préféré des français et ses interventions sont plus qu'insupportables. Comme à l’accoutumée, Darren récite ses textes, et son timbre de voix est plus qu'insupportable. Il semble réciter ses textes, et ses interventions sont répétitives et inutiles. Il est temps pour Konami de trouver un nouveau duo avec une réelle complicité dans les dialogues.

La play-list du jeu est quant à elle très plaisante mais ce qu'on retiendra le plus, c'est l’ambiance monstrueuse dans le stade. Les chants, les cris, on s'y croirait totalement !

Bande annonce de PES 2018