Le test de Rabi-Ribi sur PS4
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Critique du jeu Rabi-Ribi sur PS4
Rabi-Ribi est un jeu en apparence tout mignon, tout duveteux. Lentement, lascivement, il s’effeuille et sous ses airs coquins se dissimule un jeu plus adulte qu’il n’y paraît de prime abord. Développé par CreSpirit et édité par PQube, ce jeu tente le rapprochement improbable de plein de genres différents. Les expériences les plus insolites sont-elles toujours les plus délectables ? C’est ce que nous allons découvrir avec le test de Rabi-Ribi sur PS4.
Histoire
Vous êtes Erina, un lapin du village Rabi-Ribi, plus précisément une lapine. Jadis cela ne se voyait sans doute pas trop, mais un beau jour, Erina se retrouve transformée comme par magie en une femme… une jeune femme fort gironde d’ailleurs. Tel est le pitch du jeu Rabi-Ribi. C’est à se demander si ce n’est pas Hugh Hefner et David Copperfield, qui ont co-écrit le scénario.
Non seulement cela expliquerait pourquoi il y a autant de pin-up dans ce jeu, mais cela expliquerait aussi la faiblesse générale du scénario et des dialogues.
Dans ce jeu, vous allez devoir, découvrir ce qui a transformé Erina en lapin, rencontrer d’autres animaux transformés ou non en miss France, apprivoiser Ribbon la petite fée, etc, etc.
Cela dit, dans ce genre de jeu, le scénario peut être travaillé et être un vrai plus, mais ce n’est pas obligatoire. Beaucoup de Metroidvania s’en passe très bien, d’autant que ce jeu est très typé retrogaming que ce soit au niveau du gameplay ou des graphismes. Alors pourquoi avoir sanctionné l’histoire ? Parce que, quand on n’a rien à dire, il est préférable de ne rien dire. Et dans Rabi-Ribi, les protagonistes sont des vraies pipelettes ! Les lignes de dialogues s’enchainent et se ressemblent, et elles n’apportent quasiment rien au jeu. Je subodore que tous ses dialogues ont été injectés un peu artificiellement. Car à chaque dialogue, des dessins type manga des personnages courtement vêtus, apparaissent à l’écran. Et vu la qualité du travail fait dessus (j’y reviendrai au chapitre graphisme), le studio de développement a voulu rentabiliser un peu leurs illustrations.
Tout cela, donne une lourdeur et une lenteur dans l’avancée du jeu. D’autant que l’apparition des dialogues, même si on peut les passer, casse quand même le rythme de la progression.
Cela dit, la variété des ennemis et des environnements participe largement à l’ambiance réussie de cet univers un peu barré !
Game System
Niveau gameplay, Rabi-Ribi est bourré d’originalité et s’inspire de plusieurs types de jeux, ce qui lui confère un gameplay familier, dès les premières secondes manette en main.
De prime abord, on se sent comme dans certains vieux jeux d'action aventure de l’époque 8bits comme l’excellent Wonder Boy: The Dragon's Trap : des environnements écran par écran, un environnement 2D très fermé, mais avec beaucoup de passages… mais très vite, on se rend compte que les mécaniques du jeu, s’inspirent beaucoup plus d’un Metroidvania.
En effet, vous allez avoir deux armes assez vite dans le jeu, à savoir un marteau et la fée Ribbon qui tire des projectiles, et au fur et à mesure, vous compléterez cela avec tout un tas de nouvelles capacités qui débloqueront des passages jusqu’alors inaccessibles dans les levels. On fait beaucoup d’aller et retour et on redécouvre les niveaux avec ses nouveaux pouvoirs.
Et comme dans tout bon Metroidvania, vous aurez une pléthore d’items qui vont vous conférer des bonus ou des malus à vos aptitudes. À vous de trouver les combinaisons qui vous conviennent le mieux dans chaque situation.
La deuxième grosse influence du jeu est les shoot’em up et plus précisément les manic shooter , qu’on appelle aussi danmaku au pays de E. Honda ou Bullet Hell chez l’oncle Guile. Ce sont ces shoot’em up comme Sine Mora EX, avec des rideaux de balles de toutes les couleurs, qui colorient complètement l’écran à part quelques maigres parcelles dans lesquelles vous devrez vous infiltrer pour survivre.
Le pari audacieux de Rabi-Ribi est de faire un jeu de plateforme dans cette enfer de projectiles, où vous devrez trouver les endroits sécurisés et comprendre les patterns (les shémas de déplacements et d’attaques) des boss. C’est aussi original que réussi !
On pourrait se dire que cela réserve d’office le jeu aux plus expérimentés des joueurs, mais non. Car plusieurs niveaux de difficulté sont disponibles, ce qui vous permettra en fonction de votre expérience en la matière, d’avancer dans le jeu.
Je trouve cela dit, que les attaques manquent un peu de pêche. C’est assez délicat à décrire, mais comme dans certains FPS où on a l’impression de tirer avec un fusil airsoft plutôt qu’un M16. J’ai eu l’impression de me battre avec un marteau en mousse.
Cela découle sans doute du parti pris très kawai, très cute, très mignonnnnnnn des personnages et des environnements… toujours est-il, que je regrette un peu le manque de patate, autant du marteau que des tirs de Ribbon.
Graphisme
J’aurais pu mettre deux notes aux graphismes : 13 et 17/20. Objectivement, les illustrations des personnages qui apparaissent à l’écran à chaque ligne de dialogues, ou dans les cutscenes, sont magnifiquement réalisées. Les traits sont fins, pleins de détails et d’effets de lumière. C’est du très beau travail.
Par contre, le parti pris esthétique me laisse un peu perplexe. J’ai du mal à comprendre à qui le jeu s’adresse. Les filles en petites culottes s’adressent plutôt aux hommes… enfin, surtout à ceux qui sont heureux de voir une fille en bikini dans un match de boxe ou de croiser une hôtesse dans un salon automobile. Les graphismes in-game sont très kawaï, très doux et pastel, qui font très fille, ou ados fan de manga. La difficulté du jeu, ses mécaniques accessibles mais quand même complexe, s’adresse surtout aux gamers assez expérimentés. Du coup il faut être ado, mâle, fan de manga et de jeux vidéo pour apprécier les graphismes de Rabi-Ribi ? D’accord, ce n'est pas si rare, mais quand même.
Ou peut-être, est-ce juste moi qui n’ai pas été du tout sensible à cette ambiance érotico-otaku-cuteness, et qui cherche toutes les excuses du monde pour son manque d’attrait à la charte graphique du jeu.
Donc 17 si vous adhérez au parti pris du character design, et 13 si les petites tenues affriolantes des héroïnes vous laissent de marbres.
Bande son
Là par contre, rien à redire ! Les musiques de Rabi-Ribi sont cool, entrainantes, rythmées. Elles collent bien avec l’ambiance du jeu. Il y a même quelques morceaux que vous allez fredonner, quelque temps après avoir éteint la console, c’est dire !! Faut aimer la J-pop c’est sûr, mais en tout cas, on ne saurait trouver de musique plus adaptée à ce jeu.
Les bruitages quant à eux, sont également dans le ton. On reconnaît bien les bruits des projectiles, les interjections des protagonistes comme des adversaires. C’est un sans-faute !
Mon avis concernant Rabi-Ribi sur Sony Playstation 4
Oscillant avec brio entre jeu de plateforme, d’exploration, RPG, et shoot 'em up, Rabi-Ribi a développé une empreinte très personnelle. Le parti pris esthétique osé (c’est le cas de le dire), pourrait en laisser quelques-uns perplexes, mais force est de constater que le gameplay et le soin général du titre lui fait tirer son épingle du jeu.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Rabi-Ribi
- - Les qualités des illustrations
- - Le mariage réussi entre plateformer et manic shooter
- - L’ambiance rétro maitrisée, surtout au niveau de la musique !
- - Les petites culottes (pour ceux qui aiment)
Les points faibles de Rabi-Ribi
- - Les petites culottes (pour ceux qui se demandent ce que ça fait là)
- - Le manque de patate des armes
- - Les différents combos qui tournent vite en rond