Blackwood Crossing Test PS4
Critique du jeu Blackwood Crossing sur PS4
Blackwood Crossing est le premier jeu majeur du studio britannique PaperSeven, fondé par d’anciens développeurs du studio Disney Black Rock Studio qui avaient travaillé sur MotoGP '07, Split/Second Velocity et Pure. Avec Blackwood Crossing, PaperSeven nous livre une histoire interactive, bien loin des sports automobiles... mais je vous vois déjà venir à vous demander s'il existe réellement un public à ce genre de jeu ? Et s’il existe un intérêt à jouer sur console de jeux ? Voici des éléments pour répondre avec le test de Blackwood Crossing sur PS4
Jacques a dit... réveille-toi !
Histoire
L'histoire de Blackwood Crossing nous met dans la peau de Scarlett, une jeune adolescente orpheline embarquée dans un voyage à bord d'un train, à première vue, tout à fait ordinaire. Réveillée en sursaut, elle se rend compte que son petit frère Finn n'est plus avec elle dans le compartiment... le jeu commence et nous embarque dans une histoire touchante et magique autour de la vie, la mort et les liens familiaux. Quelle est la destination de ce train ? Pour le moment, c'est l'inconnu, mais Scarlett est seule dans le wagon et fait rapidement la rencontre d’un mystérieux passager doté d'un masque de lapin, qui ressemble au lapin blanc de l'univers d'Alice au pays des merveilles. Est-elle en train de rêver ? Que veut ce lapin ?
Finn, tu es là ?
L’histoire du jeu a été écrite par Oliver Reid Smith, qui avait signé le scénario de l'excellent The Room, un jeu sorti en 2012. L’intrigue tourne autour de la relation et des sentiments entre le frère et la sœur. Scarlett et Finn ont perdu leurs parents alors qu'ils étaient encore très jeunes et ils ont été recueilli et élevé par leurs grands-parents. Le plus jeune n'a malheureusement plus de souvenir de ses parents et cette situation le hante profondément. Si les deux orphelins jouaient beaucoup ensemble durant leur jeune enfance, au fil du temps le petit garçon a vu s'éloigner sa sœur et a perdu son camarade de jeu. Scarlett est en effet rentrée dans l’adolescence et à échanger les histoires imaginaires et les journées passées dans des cabanes, contre des choses plus terres à terre comme les sorties, le maquillage et les garçons. Le petit garçon a directement été affecté par ce changement brutal, le renfermant sur lui-même. Il a commencé à nourrir des démons en lui, qui sont représentés dans le jeu, par différentes épreuves que la jeune fille devra affronter. La jeune fille a plutôt une allure lente dans le jeu et le train qui semble être l'univers du jeu, est continuellement en mouvement. C'est pour moi une métaphore qui signifie qu'elle n'a pas vu en grandissant les changements de relations avec son petit frère.
Finn ?
Blackwood Crossing est un clairement un jeu d’aventures narratif et extrêmement linéaire, c'est-à-dire que l'action n'est présente que très rarement et que les développeurs nous emmènent exactement là où ils veulent nous emmener. D’ailleurs, les choix dans les réponses des dialogues sont totalement anecdotiques dans le déroulement de l'histoire mais elles ont le mérite de mettre en place une fluidité dans la narration.
Enfin, si le début semble un peu confus et plein de mystères, le final est totalement remarquable.
Game System
Blackwood Crossing n'est pas un roman graphique comme Root Letter et n’est pas non plus un film interactif comme Heavy Rain ou Beyond : Two Souls. Blackwood Crossing a été conçu comme un livre pop up qui se vie à travers le jeu et qui se joue en vue subjective afin de mieux nous identifier à la jeune fille et c'est une très bonne chose. Que dire de la difficulté du jeu si ce n'est qu'elle est quasi inexistante et qu'il n'y a aucun challenge. Il suffit de bouger le joystick du gamepad pour trouver des interactions qui serviront essentiellement à rassembler les souvenirs de Scarlett, nécessaire pour comprendre la relation étroite qu'elle entretenait avec son petit frère et dont elle s'est éloignée. Il n'est même pas nécessaire de se presser pour résoudre les énigmes, même lorsque nous sommes confrontés à un incendie dans le train.
Est-ce vraiment amusant ? A vrai dire, je n'ai pris aucun plaisir à jouer. C'est peut-être un peu dur, mais les séquences de gameplay sont parfois pénibles avec de nombreux aller-retour pour résoudre les puzzles. Mais savoir si Blackwood Crossing est réellement distractif n'est pas vraiment une question adapter pour ce jeu... car le gameplay se résume presque à suivre l'histoire, qui est plutôt bien menée
On note par ailleurs de nombreuses références ici et là qui font sourire (une console gameboy sur une banquette, Batman, etc.) et des affiches de cinémas détournées qui reflètent l'état mental de Flinn. Ici Le Silence des agneaux, Maman, j'ai raté l'avion et Donnie Darko.
Graphisme
Blackwood Crossing est développé avec Unity et le jeu ne casse pas trois pattes à un canard mais l’ensemble est cohérent. C'est dommage que le jeu ne soit pas compatible avec le PlayStaton VR car le jeu avec sa vue à la première personne et avec la lenteur des mouvements de Scarlett, s'y prêtent parfaitement.
Durée de vie
L'histoire est répartie sur quatre actes et il vous faut moins de deux heures pour aller jusqu'au dénouement. Il n'y a aucune rejouabilité sauf si vous avez raté le trophée platine à votre premier passage ou si vous souhaitez comprendre toutes les allusions dès le début du jeu.
Mon avis concernant Blackwood Crossing sur Sony Playstation 4
Il ne faut pas s'attendre à grand-chose en lançant Blackwood Crossing : PaperSeven nous raconte une histoire très touchante et le fait particulièrement bien avec de nombreuses références cinématographiques. Malheureusement, le jeu propose peu d’interaction et peu de variétés dans le gameplay. En tout cas, l'histoire m'a profondément marqué comme avec le jeu Brothers: A Tale Of Two Sons.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Blackwood Crossing
- - Une histoire bien menée
- - Des personnages attachants
Les points faibles de Blackwood Crossing
- - Peu d’intérêt à y rejouer
- - Techniquement dépassé
- - Court
- - Et un peu cher