Metal Gear Solid V: The Phantom Pain
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Critique du jeu Metal Gear Solid V: The Phantom Pain sur PS4
Aaaah Metal Gear Solid, cette série qui déchaine les passions. Une des sagas les plus travaillées dans le monde du jeu vidéo. Des personnages mémorables, de The Boss à Psycho Mantis en passant par The End. Cette série aura fait vivre de nombreux moments forts a beaucoup d’entre nous que ce soit au niveau « badass » de certaines confrontations ou émotionnels avec certaines des plus belles mises en scène du jeu vidéo et même du divertissement.
SNAKE SNAKE SNAAAAAAAKE
Ce volet tant attendu par les fans est donc l’occasion de conclure la saga de Kojima suite a la fin prématurée de son contrat avec Konami d’une façon quelque peu…inattendue.
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« Bordel c’est beau ». Voilà en gros ce que vous allez vous dire les premières minutes après avoir lancé le jeu. « C’est mon GOTY » ça sera après avoir fait le prologue du jeu. Et quel prologue. Mettons-nous à couvert et prenons le temps de discuter de ce qui est certainement l’une des plus belles introductions de cette génération. La qualité de la mise en scène, la gestion de l’éclairage - valable pour le jeu au global - est juste fantastique, ce mix improbable entre réel et le surréalisme, l’introduction des différents protagonistes. Du grand Kojima. Les fans de la première heure seront ici ravis et retrouveront tous les codes qui ont fait de MGS cette série si chère à leur cœur de gamer. Les nouveaux venus ne seront pas en reste et apprécieront tout autant le travail remarquable de feu Kojima Production.
A près cette mise en bouche qui durera une petite heure et demi pour environ une dizaine de questions que vous vous poserez, la quête principale commence et vous incarnez donc Punished Venom Snake, Big Boss déchu et pas très content suite aux évènement de Ground Zeroes lâché pour votre plus grand bonheur sur la map du jeu, car comme vous le savez, ce Metal Gear Solid ne s’est pas seulement mis sur son 31 mais est aussi « trendy » et passe en monde ouvert. Royal ! Mais pas vraiment en fait.
The True Man Show
Vous vous emballiez déjà : « Monde ouvert + MGS = Meilleur jeu ever ». Premier réflex, vous êtes sur votre partenaire D-Horse, vous voyez la montagne au loin, vous vous armez de votre plus beau sourire en coin et c’est parti pour la conquête du Mont Là-Bas sauf qu’arrivé au pied de ce dernier, vous vous rendez compte qu’il est impossible d’y grimper. Bon ni une ni deux vous vous dîtes que c’est l’exception qui confirme la règle, vous vous redressez sur votre canapé et vous essayez un autre endroit, mais non, et puis un autre et la supercherie est dévoilée. Là où le bât blesse, c’est que certaines zones rocheuses ne peuvent pas être escaladées alors qu’elles vous arrivent à l’épaule, vous obligeant parfois à faire un grand détour pour atteindre un objectif.
La map, vous l’aurez compris se découpe donc en zones ouvertes. Pour faire simple vous aurez au cours de l’aventure le choix entre deux locations. Une située en Afghanistan, zone désertique et rocheuse, l’autre en Afrique, plus humide avec plus de végétation. Ces deux zones vues leur géolocalisation ne sont donc évidemment pas reliées et vous y aurez donc accès grâce à votre hélicoptère. Rassurez-vous, elles sont assez grandes pour assouvir vos phantasmes d’infiltration et assez ouvertes pour vous permettre d’emprunter différentes voies la plupart du temps. Même si des reproches ont été émis sur le vide des maps, les différents camps et patrouilles sont plutôt bien placés et l’on pourrait même se dire que cela est plutôt réaliste. Il aurait été un peu étrange de trouver des pnj à tout va prêt à arrêter le premier venu pour vous demander de retrouver sa poêle à frire. Les conditions climatiques sont également de la partie avec averses et tempêtes de sable au menu qui vous donneront un avantage certain sur le terrain. On sort donc de la linéarité des précédents MGS pour des situations plus ouvertes auxquels s’adapte particulièrement bien le gameplay de cet opus.
No Country for old Snake
Pour ceux qui auront fait Ground Zeroes, vous aurez eu quelques prémices, mais pour les gamers qui viennent directement de Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots, le plaisir sera au rendez-vous. The Phantom Pain hérite du meilleur gameplay de la série. Jamais Snake n’aura été aussi agréable à contrôler. Sprinter, se mettre à couvert, ramper, tout est incroyablement fluide. Les menus de sélection d’armes et objets sont très rapides et switcher de l’un à l’autre se fait très rapidement. Un plus non négligeable car vous serez amené à adapter très rapidement votre façon de jouer si vous êtes repéré ou que vous devez faire face à un escadron blindé. Tout est mis en oeuvre pour apprécier les différentes facettes du gameplay. Un mot sur l’IA des ennemis qui si elle n’est pas franchement éloignée de l’IA typique des jeux d’infiltration gère de façon bien organisée les tentatives d’infiltration en appelant renforts et en organisant des battues. Point original cependant, les ennemis s’adaptent à votre façon de jouer. Quelques exemples, si vous empruntez toujours le même chemin pour infiltrer un camp, ils finiront par y placer des mines. Si vous êtes un fan des headshots, ils porteront des casques… Une très bonne idée qui même si elle fera ressentir ces limites dans le temps a le mérite d’offrir une façon innovante de doser la difficulté. Quelques situations peuvent paraître cependant un peu loufoques, vous pourrez par exemple mettre les soldats à terre, mains sur la tête sous la menace et ces derniers ne bougeront que si un autre soldat leur fait remarquer que vous êtes en réalité déjà bien loin. En faisant ainsi l’impasse sur le réalisme, ce genre de petites features rend les infiltrations plus faciles qu’il n’y parait et surtout plus appréciables, sans parler du fulton, cet objet qui vous permettra d’extraire de la map à peu près n’importe quelle ressource que vous estimerez utile pour votre Mother Base, l’autre facette importante de ce MGS.
Attrapez-les tous
Pour accomplir votre mission, vous aurez à disposition la Mother Base soit le QG de votre unité. Cette base sera le cœur de votre armée, les Diamond Dogs. C’est ici que seront entreposées toutes les ressources que vous aurez extraites de la map.
L’utilisation du fulton est donc un point-clé de ce Metal Gear Solid V. Ce système d’extraction à l’aide de ballons (inventés pour la CIA. Si, si ça existe vraiment) vous permettra en débloquant certaines fonctionnalités avec votre équipe R&D d’extraire certains animaux autant que des soldats ou même des tanks.
Tous ces éléments participeront à l’amélioration et l’expansion de votre Mother Base. Les animaux par exemple iront dans votre zoo où sont protégées les espèces retrouvées en zones de conflit. Les soldats seront en fonction de leurs compétences placés dans l’une de vos équipes Médicales, R&D, Renseignements… Plus les équipes ont de personnel compétent, plus elles débloqueront de fonctionnalités et équipements qui vous aideront sur le champ de bataille. Entre alors une nouvelle mécanique, l’aspect collectionneur qui naîtra de ce besoin. Vous commencerez à voir chaque soldat, chaque objet comme une cible potentielle pour votre armée ce qui vous forcera à tout faire pour l’extraire discrètement sans éveiller le moindre soupçon et après avoir débloqué quelques équipements avancés, cette quête de puissance deviendra un véritable plaisir pour certains ou une corvée pour d’autres. Prenez également en compte pour les joueurs online, que votre Mother Base pourra être attaquée par un autre joueur qui s'il parvient à s’infiltrer pourra subtiliser vos ressources et votre personnel durement récupéré. Pour empêcher au maximum cela, vous pourrez, à partir d’un certain point de l’histoire augmenter vos paramètres de sécurité.
Un petit tour dans les éléments à débloquer, pour se rendre compte de la richesse du contenu proposé à ce niveau. Le jeu est en effet rempli de contenu. Les éléments à débloquer sont très nombreux malheureusement vous aurez de grandes chances d’arriver à la fin de l’aventure sans débloquer la moitié des items. La plupart des joueurs risquent donc de passer à côté de la plupart des armes et équipements d’autant plus qu’une fois votre combinaison armes principales / secondaires trouvées vous risquez de ne pas en changer souvent vu que l’un des aspects les plus décevants de ce MGS, la diversité des missions ne vous pousse pas vraiment à utiliser tout l’arsenal disponible.
No pain no gain
Un point sur lequel on attendait ce Metal Gear Solid, la durée de vie. Souvenez-vous en 2014, Hideo Kojima avait formulé ces craintes, son jeu lui paraissait trop vaste et trop fourni pour que les joueurs arrivent au bout. Et bien il avait bien raison, beaucoup de joueurs risquent de ne pas voir la fin du jeu autrement que sur Youtube mais pas seulement parce qu’il est long, plutôt parce qu’après un certain temps, on finira par faire continuellement la même chose. Tout fan de la série que l’on soit, c’est un point que l’on ne peut nier. Les missions se ressemblent toutes. Ceci est accentué par les deux uniques environnements disponibles dont nous avons parlé. La plupart du temps vous devrez extraire une cible ou vous débarrasser d’une unité cible et ce, sur environ 190 missions sur les 207 disponibles, missions secondaires comprises.
Dans la plupart des cas, vous aurez donc à aller dans votre iDroid, l’interface principale du jeu, sélectionner une mission et vous y rendre soit à pied, soit en passant par votre hélicoptère.
Alors oui, on pourrait défendre le jeu : comment reprocher à un jeu d’infiltration de ne proposer que de l’infiltration ? Un effort sur les objectifs aurait cependant été le bienvenu, surtout que les quelques missions qui sortent du lot sont vraiment prenantes et extrêmement prenantes. Dans ce cas, le joueur a juste l’impression d’une durée de vie gonflée a coup de déclinaison d’objectifs sans grand intérêt. Certaines missions secondaires deviennent même vers la fin du jeu des missions principales. Que ce soit bien clair, vous pourrez accrocher et adorer comme vous pourrez détester au point de renier toute la saga, surtout si vous rushez le jeu, mais heureusement, pour chasser quelque peu cette lassitude, vous pourrez toujours compter sur votre meilleur allié.
+1
Un autre aspect important du jeu est que vous ne serez plus seul sur le champ de bataille. Vous pourrez choisir entre 4 personnages secondaires pour vous épauler, chacun ayant ses avantages propres qui évolueront en fonction de votre degré d’affinité avec chacun d’eux selon que vous les déployiez en mission ou non. À noter que vous pourrez changer de personnage vous accompagnant n’importe quand dans la plupart des missions. Ces alliés de terrain représentent autant de façons d’aborder les missions et vous trouverez assurément chaussure à votre pied. D-Horse par exemple vous permettra de vous déplacer plus rapidement là où D-Dog vous aidera à repérer les ennemis. Parlons aussi de Quiet, personnage polémique depuis sa présentation en raison de ses goûts vestimentaires. Même si cela peut ne pas plaire, il faut reconnaitre que ce personnage est certainement le plus charismatique du jeu. Sa personnalité et son histoire sont indéniablement un des points forts du jeu.
Un jeu à partager
Parlons enfin du online. Arrivé quelques semaines après la sortie du jeu, il vous permettra de vous affronter jusqu’à 16 joueurs en équipes. L’équipe Solid et l’équipe Liquid évidemment. Si cette partie online est relativement bien construite, vous disposerez d’un hub central qui vous permettra de tester votre équipement et d’où vous pourrez vous connecter à une session. Les modes de jeux (subtiliser des enregistrements, infiltration de base, team deathmatch) ne sont ni très nombreux ni très plaisants à jouer si vous ne jouez pas en équipe. Dans les quelques sessions jouées, le syndrome du chacun pour sa peau était omniprésent empêchant ainsi l’infiltration dans les règles de l’art. Dommage car les vidéos de présentation étaient plutôt attractives. Cependant il y a des chances que ces joueurs abandonnent le online d’ici peu pour laisser la place à ceux qui souhaitent jouer d’une façon plus proche de l’ADN de la saga. C’est un peu ce qui s’est passé sur le online de Metal Gear solid 4 donc wait and play.
A Hideo Konami Game
Comme à son habitude, on sent que Hideo Kojima a été très ambitieux avec son bébé. Seulement cette fois-ci il a l’air d’avoir trouvé non pas un mais deux adversaires à sa taille : l’open world et son propre (ex) employeur. L’open world a clairement dû poser un challenge de narration pour quelqu’un ayant l’habitude de la maitriser de bout en bout. Ici la progression épisodique des missions principales casse constamment le rythme, empêchant la montée en puissance accompagnant les productions Kojima habituelles, l’écriture semble moins travaillée et même si elle révèle quelques surprises bienvenues, il vous faudra passer en revue de nombreuses cassettes audio récupérées dans le jeu pour en apercevoir les subtilités ce qui est très fastidieux. Cassettes qui remplacent ici les nombreux dialogues présents au Codec dans les épisodes précédents pour favoriser le gameplay. Il semblerait que Kojima ait écouté une partie des joueurs qui se lassaient de ces cutscenes or les gens râlent maintenant car ils trouvent qu'il n'y en a pas assez. Allez comprendre.
La plupart des personnages sont également moins développés voire totalement incohérents (mais qu’est-ce que tu fais Huey?) si l’on compare aux anciens opus de la saga. Konami a également l’air d’avoir imposé certains choix. il est ainsi étrange de trouver cette mécanique d’achat concernant la Mother Base, une mécanique proche des jeux mobiles qui risque de laisser un goût amer à bon nombre de joueurs. Malgré tout, dur de ne pas être ému par cette fin, une fin qui sonne comme un mea culpa déguisé en véritable déclaration d’amour aux fans de la série qui même s'ils seront nombreux, ne seront peut être pas nécessairement ceux de la première heure.
Mon avis concernant Metal Gear Solid V: The Phantom Pain sur Sony Playstation 4
En conclusion, cet épisode qui clôt la saga menée par Kojima se révèle être un jeu au gameplay fantastique mais un mauvais Metal Gear.
Ce qu'il faut retenir
Les points forts de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain
- - 1 gameplay aux petits oignons
- - C'est beau
- - Sahelantropus
- - La liberté d'action
- - Les partenaires
- - Quiet
- - Les petites touches d'humour "à la Kojima"
Les points faibles de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain
- - Scénario décousu et moins prenant
- - Manque de diversité dans les objectifs de mission
- - Personnages moins travaillés
- - La sensation d'un jeu non fini