Avis sur Don't breathe : La maison des ténèbres

Avis sur Don't breathe : La maison des ténèbres

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Don't breathe : La maison des ténèbres

Trois jeunes braqueurs, un peu paumé mais pas sans astuce, deviennent des habitués des petits cambriolages. Toujours moins de 10.000$ et jamais d’argent pour ne pas être trop inquiétés par la justice s’ils se font prendre.
Mais l’occasion faisant le larron, les grosses occasions poussent nos petits cambrioleurs un peu plan-plan à prendre des risques. En effet, ils ont eu vent d’une maison, occupée par un vieil aveugle, qui aurait dans ses entrailles 300.000$ ! Un beau butin qui les mettrait définitivement à l’abri du besoin et fin à leurs activités. Mais tout cela ne se déroule pas aussi bien que prévu… Le vieil homme est un ancien militaire, et il compte bien garder son argent et ses secrets.

Car derrière cette histoire d’argent, il y a un drame : une voiture, une enfant, un accident, la mort… la conductrice est une riche jeune fille… pour ne pas aller en prison, ses avocats achètent le père de l’enfant renversé. D’où la somme d’argent qui sommeillerait dans cette lugubre bâtisse.

Ne respire pas

Une fois mise en place, l’histoire du film Don't breathe : La maison des ténèbres se transforme peu à peu : nous passons d’un cambriolage à un cauchemar, du thriller au film d’horreur.
Cette maison renferme un terrible secret, que je ne vous révèlerai pas, mais plus terrible encore son gardien. Vieil homme inquiétant, aveugle mais alerte, maniaque de la protection (cadenas, verrous, alarme, barreaux aux fenêtres…) il a transformé sa maison en une prison habitable. Et nos trois cambrioleurs vont vite se retrouver piégés dans cette maison, en essayant de sortir comme ils le peuvent sans faire le moindre bruit ce qui attirerait sans faute l’hôte inquiétant de ces lieux.

La mise en scène est très puissante, le jeu de lumières si important dans l’histoire, prend toute sa consistance, et deviendrait presque un personnage à part entière. L’idée de départ est très simple, ce qui la rend forte, et de surcroit très ingénieuse, car cela va permettre au réalisateur de filmer le « monstre » de façon originale. Il est présent de la salle, debout, et sous ses yeux les jeunes gens terrifiés qui retiennent leur souffle pour ne pas se faire repérer par le bruit de leur respiration (d’où le titre du film « Don’t Breathe », littéralement ne respire pas). Ce n’est pas la vue qui est source de danger comme dans la plupart des films d’horreur, mais bien le bruit.
Don't breathe : La maison des ténèbres est très bien écrit. D’une part les cambrioleurs ont une humanité évoquée dans la première partie du film, ce ne sont pas justes trois délinquants "têtes à claques", ce qui nous permet d’avoir de l’empathie pour eux, mais surtout toutes les réactions, que cela soit celles des trois jeunes ou celles du vieux sont toutes crédibles ! Ce qui est très important dans ce genre de film, pour que nous n’ayons pas l’impression qu’ils agissent juste pour se mettre dans une situation dangereuse bien pratique cinématographiquement parlant. Là tout sonne vrai, chaque action, chaque choix, chaque oubli est justifié, logique… ce qui rend leur aventure d’autant plus palpitante ! On ne sort jamais du film par une astuce trop grossière, par un jump scare injustifié, par une aberration de scénario (genre comme le méchant s’est retrouvé là à ce moment on ne sait comment?). C’est le genre de film qui nous renvoie à nos peurs d’enfants, lorsque nous n’osions pas affronter le noir, lorsque nous pensions que nous étions en sécurité sous la couette. Cette peur qui secoue l’enfant qui est en nous est tout à fait saisissante. Certains films l’ont déjà mise en scène, comme « Oculus », ou le court métrage « Lights Out », et « Don’t breathe » s’inscrit dans cette tendance de façon brillante.

La maison des ténèbres est un film sombre et inquiétant, très bien écrit et réalisé, qui se permet en plus d’avoir quelques réflexions sur l’humanité. La seule chose qui manquerait à ce film pour être un vrai chef-d'oeuvre et pour rester, comme certains films, cultes pendant des décennies, serait justement une réflexion un peu plus poussée, et un film moins basé sur une succession de péripéties, si bien maitrisée soit elle, et qui rend le film comme une expérience visuelle et sensorielle intense.

Affiche du film Don´t Breathe - La Maison des Ténèbres
Affiche du film Don´t Breathe - La Maison des Ténèbres

Bande annonce de Don't Breathe – La Maison des Ténèbres