Des zombies nazis dans Cloverfield ? La critique du film Overlord
Le film Overlord est sorti cette semaine et le moins que l'on puisse dire, c'est que le film divise les critiques. J'ai assisté à une séance programmée en avant-première et en 4DX. Avant de vous parler de ce film, sachez que ce long-métrage n'a rien à voir avec le jeu Overlord sorti en 2007 (Codemasters), et ce n'est pas du tout le remake du film Overlord de 1975 (Stuart Cooper).
Overlord est un film réalisé par l'australien Julius Avery qui réalise ici son premier grand film international. Derrière la production du film, on trouve Bad Robot Productions et plus précisément J.J. Abrams producteur, réalisateur et scénariste de nombreux blockbusters. De quoi parle le film ? C'est un film de guerre avec des nazis, et des zombies. Cela ne vous rappelle rien ? Voyons cela ensemble, avec mon avis sur Overlord... un film à voir absolument en version originale, puisque plusieurs nationalités se croisent (anglais, français et allemand).
Nous sommes le 5 juin 1944. Le débarquement des alliés est prévu le lendemain matin sur les côtes normandes. Une escouade de soldats américains est parachutée derrière les lignes ennemies, tout près d'un village français occupé, afin de détruire une station radio qui pourrait compromette le débarquement. Leur mission suicide va les conduire dans une église qui abrite un laboratoire allemand top secret, où des scientifiques allemands réalisent des expériences terrifiantes sur les villageois, avec une substance puisée dans le sous-sol du village.
Même s'il est produit par J.J. Abrams, Overlord est un film de série B. Il mélange plusieurs genres cinématographiques : un film de guerre, un film d'action, un film d'horreur.... Mais le problème, c'est qu'Overlord s’éparpille un peu trop. Du coup, c'est un film de guerre moyen, un film d'action moyen et un film d'horreur avec peu de jumps scares et quelques scènes gores. Pourtant, le film m'a plu et je n'ai pas vu passer les 1H50 du film. C'est peut-être dû aux multiples références aux jeux vidéo et je reviendrais sur ce point plus bas, mais je ne me suis pas ennuyé, même si la plupart des scènes du film sont prévisibles et que chaque personnage représente une caricature : le scientifique sadique allemand à lunettes, le soldat américain combatif, la jolies française, le chef allemand sadique, les villageois sans défense, etc.
Le film commence pourtant par une séquence d'introduction magistrale qui met en place la relation des soldats. Puis, le film passe dans une seconde phase beaucoup plus lente, lorsque le petit groupe de soldats restants atteint le village français. Là, on se retrouve dans des scènes très proches d'un film comme Il faut sauver le soldat Ryan. Puis enfin, par une troisième phase plus horrifique lorsque l'histoire bascule dans le fantastique, lorsque le laboratoire est découvert. Et c'est là que le film pêche par ses moyens. Nous aurions pu assister à de nombreuses scènes de gores ou des déferlantes d'ennemis zombies, mais on reste un peu sur notre faim.
Overlord m'a fait penser à de nombreuses scènes de jeux vidéo. Tout d'abord à Commandos : Derrière les Lignes Ennemies. Dans ce jeu sorti en 1998, le joueur contrôlait une troupe de soldats d'élite ayant chacun leurs spécialités propres. Les missions étaient assez variées comme détruire un pont ou s'infiltrer dans un camp ennemi, comme dans certaines scènes du film Overlord. Ensuite, les villageois sous l'emprise des allemands et plusieurs séquences avec des sacs gestationnels m'ont fait penser à la série Resident Evil et plus précisément au quatrième épisode sorti en 2005. Enfin, comment ne pas penser aux modes zombies de Call of Duty et à Wolfenstein ! Il ne manque plus qu'Edward Richtofen au générique, pour s'y croire totalement. D'ailleurs, je pense que si ce film aurait été l'adaptation officielle de Return to Castle Wolfenstein, les critiques auraient été unanimes. Mais voilà, Overlord est un film de guerre, avec des zombies. Pour les détracteurs, je vous invite à voir Nazi Overlord, un vrai film de série Z, réalisé par Rob Pallatina, sorti également cette année et qui traite exactement du même sujet.
Alors, le film fait-il partie de l'univers cloververse initié par le film Cloverfield sorti en 2008 ? J.J. Abrams reste encore flou sur ce sujet. Un temps annoncé comme le quatrième volet de Cloverfield, J.J. Abrams est revenu sur ses déclarations pour dire qu'Overlord n'était pas un préquel de Cloverfield. Si les films de la série Cloverfield ont tous le même point commun autour de créatures extraterrestres, Overlord parle plutôt d'une substance aux effets surnaturels qui intéresse les scientifiques nazis, mais aussi les Américains... Peut-être est-ce finalement le début de Cloverfield ? On ne sait pas. Mais le film reste ouvert à une suite. On verra bien.
Et le 4DX dans tout ça ? Le cinéma en 4DX est quelque chose que je voulais faire. Il faut dire que le concept est très alléchant. Pour une séance de cinéma à 20 euros, on profite de mouvement des sièges, de vibrations dans le dos, de vent, de jet d'eau, d'odeur, de brouillard dans la salle, d'éclair un peu partout, etc. Tous ces effets s'enchaînent en même temps que les scènes du film. C'est assez impressionnant. Mais au final, je n'ai pas aimé. Je glissais dans mon siège et les effets m'ont plus dérangé qu'autre chose. En fait, j'avais déjà fait ce genre d'expérience dans Muppet Vision 3D à Universal Studios ou Honey, I Shrunk The Audience à Disney. Ces deux shows sont des comédies de courtes durées, ce qui se marie très bien avec le concept de 4DX. Mais dans un film de guerre, sur près de deux heures, ça ne va pas du tout. Et pour preuve, la scène d'ouverture qui est relativement tragique, avec la DCA allemande qui déchaine les enfers et qui font exploser en plein vols les avions alliés... Et bien la quasi-totalité de la salle riait à cause des effets 4DX. En y réfléchissant, je pense que j'aurai mieux apprécié le film, si je l'avais vu dans une salle normale.
Overlord est sorti sur les écrans français depuis le 21 novembre. Le film est interdit aux spectateurs de moins de 16 ans.